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Rai : redevance, réseaux, titres, Rai Way, toute l'actualité de la Convention Rayons X

La récente Convention entre l'Etat et la Rai pour la concession du service public de radiotélévision contient des innovations importantes au regard de la législation européenne - Le texte est en cours d'examen (non contraignant) par la Commission parlementaire de contrôle - Coupure du numérique terrestre par 2030

Rai : redevance, réseaux, titres, Rai Way, toute l'actualité de la Convention Rayons X

Après avoir lu et relu attentivement le texte original de l'accord entre le ministère du Développement économique et la Rai pour la concession du service public de radio et de télévision (titre original), nous sommes maintenant en mesure de faire quelques considérations sur le fond. Voyons les plus importants. La première d'ordre général : sans préjudice du principe selon lequel la Rai fournit un service d'intérêt collectif et, à ce titre, est maintenue dans la réserve exclusive de l'État, même si la période de référence est ramenée de vingt à dix ans.

Cela semble peu mais ce n'est pas comparé à l'époque et à ceux qui, jusqu'à récemment, pensaient que la Concession pouvait être vendue aux enchères entre les différents sujets directement intéressés à fournir le "service public de la radio et de la télévision". Le second concerne la publicité : nous avons également écrit, et redouté, qu'une nouvelle limitation des foules publicitaires puisse être instaurée avec un critère de répartition différent qui, s'il était appliqué, aurait pu entraîner une perte estimée à environ 100 millions d'euros par an. A l'art. L'article 9 du texte, en revanche, renvoie aux articles 37 et 38 actuels de la loi coordonnée sur les services audiovisuels, laissant de fait les schémas de distribution inchangés. 

Les innovations qui paraissent les plus significatives se trouvent dans la lecture verticale du texte. Où, par exemple, (au paragraphe 5 de l'article 1) sont introduits les principes d'efficacité et de compétitivité, critères essentiels typiques d'une entreprise industrielle normale qui est en concurrence sur le marché. Cette même interprétation aborde le problème de la redéfinition des journaux, du nombre de réseaux généralistes, du positionnement dans l'offre multimédia. Il s'agit d'une nouveauté culturelle importante : jusqu'à présent, les revenus de la position législative dont Rai a bénéficié sont rediscutés dans le cadre du contrôle de qualité : si cela fonctionne, je vous paierai, sinon vous rentrez chez vous, comme il se doit en temps normal conditions industrielles. 

Les piliers sur lesquels repose ce constat sont le nouveau contrat de service qui devra être stipulé après la Convention et la redevance. Sur le premier point, il y aura encore beaucoup à discuter, où tous les cinq ans des orientations devront être fixées sur le "contenu des nouvelles obligations du service public de radio et de télévision multimédia définies en fonction de l'évolution des marchés, des technologies progrès et l'évolution des besoins culturels, nationaux et locaux » (art.6.4). en ce qui concerne la redevance, la nouveauté est décidément de taille : celle-ci sera soumise chaque année à une vérification de "l'atteinte des objectifs d'efficacité et de rationalisation indiqués dans le contrat de service national".

Nous avons également écrit que la redevance devait représenter une source fiable sur laquelle s'appuyer pour gérer tout projet industriel pouvant aller au-delà de 12 mois. Jusqu'à présent, il s'est avéré que, comme l'année dernière, la mesure de la redevance a été utilisée davantage comme un club politique que comme un instrument financier. La ramener à des critères d'efficacité apparaît donc sans doute positif : aux yeux de ceux qui la paient, on considère que la taxe est utile si un service spécifique est payé en retour, sinon elle est réduite. Dans ce contexte, le principe de séparation comptable des ressources locatives et publicitaires est réaffirmé. 

Le même raisonnement s'applique à la question des réseaux et des journaux. Nous en parlions depuis un certain temps (voir le précédent plan Gubitosi) mais jusqu'à présent sans résultat. Désormais, il ne s'agit plus d'un simple projet d'entreprise mais d'une disposition ayant force de loi : elle prévoit « la remodulation du nombre de chaînes non généralistes... et la redéfinition du nombre de titres » (articles 1, 6 et 7) avec un objectif de rentabilité et de valorisation des ressources internes. Rien à redire, c'est assurément une excellente intention. Il ne fait désormais aucun doute que la qualité des chaînes thématiques proposées par la Rai est déséquilibrée en termes de rapport produit/coût/bénéfice dans un contexte de marché où le public est de plus en plus orienté vers d'autres types de choix. Tout le monde semble s'accorder sur le nombre de publications : une restructuration efficace et fonctionnelle s'impose d'urgence et une demande d'information capable de concurrencer l'offre en ligne.  

Nous arrivons maintenant à une question sur laquelle nous avons beaucoup écrit : l'innovation technologique. L'art. 4 de la Convention traite des infrastructures et des systèmes et relève directement de Rai Way. Le texte semble vouloir s'orienter vers deux volets : le premier est l'évolution des législations nationales, européennes et internationales. On lit, entre les lignes, le changement à venir sur le numérique terrestre suite à l'application des dispositions communautaires sur le 700 Mhz. A ce sujet, on apprenait hier encore que le texte qui passera au vote en mai à Bruxelles parle de l'extinction de la TNT à l'horizon 2030. Le second au contraire (art. 4.3) semble vouloir donner le feu vert aux entreprises fusions sur les tours de transmission où l'on lit que « la construction de systèmes partagés avec d'autres opérateurs de télévision et de télécommunications peut être envisagée ». Rien de plus n'est dit mais nous pouvons rappeler notre entretien avec le sous-secrétaire Giacomelli lorsqu'il a rappelé que l'initiative en ce sens est entre les mains des entreprises. 

Maintenant, le match passe à la Commission parlementaire de contrôle pour un avis obligatoire mais non contraignant. Il s'agit de comprendre quelles orientations vont émerger et comment elles seront intégrées au Contrat de Service. Dans Viale Mazzini, toujours à voix basse, quelqu'un commente : "ça aurait pu être pire".

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