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Grèves sauvages et services publics : nouvelles règles ou préceptes

Le dernier Black Friday dans les transports a démontré une fois de plus l'insuffisance des règles actuelles sur l'exercice du droit de grève dans les services publics : soit on change en limitant le pouvoir des syndicats par un référendum préventif des travailleurs, soit il ne reste que l'injonction - Qu'en pense le juriste Giuliano Pisapia ?

Grèves sauvages et services publics : nouvelles règles ou préceptes

Selon le garant des grèves, le professeur Santoro Passarelli, l'abstention de travail dans le secteur des transports le vendredi 16 juin est légitime. Et c'est précisément le constat que les règles ont été respectées qui met en évidence le fait que "ces règles ne sont plus adéquates ou suffisantes". Le principal élément critique serait la facilité avec laquelle les petits syndicats, dans le respect des procédures, peuvent déclencher des grèves qui paralysent le pays.

A vrai dire, il arrive souvent que des non-membres voire des membres de grandes organisations répondent à l'appel des "syndicats" en leur reconnaissant une sorte de légitimité "karstique", ponctuelle mais pas toujours marginale. Ce phénomène est la conséquence et non la cause des grèves "injustes", à commencer par les services de transports publics qui affectent le droit à la mobilité, en particulier des couches les moins aisées de la population.

La principale cause qui empêche l'exercice du droit de grève dans les services publics essentiels de trouver un équilibre raisonnable, non seulement entre les intérêts du travail et ceux des entreprises mais aussi le respect des intérêts des citoyens, est le fait de reconnaître la grève comme un droit exercé individuellement (quoique conformément aux procédures et méthodes établies). Cette nature juridique du droit, surtout s'il est considéré comme "constitutionnellement protégé", multiplie les sujets qui peuvent l'exercer, le pluralisme et la liberté d'association syndicale étant garantis, au-delà de la cohérence organisationnelle.

Après tout, aujourd'hui en Italie, non seulement la grève d'un seul travailleur est légitime, mais la proclamation d'une grève impliquant un grand centre métropolitain est en fait décidée par très peu de cadres sans aucune approbation formelle des instances dirigeantes du syndicat. Cela nécessite une forte volonté politique de changement qui, d'un point de vue culturel, législatif et contractuel, ainsi que jurisprudentiel et doctrinal, transforme le droit de grève d'un droit exercé individuellement en un droit exercé collectivement.

Il sera alors véritablement possible de transférer aux travailleurs, au niveau de l'entreprise, du secteur ou au niveau local, en premier lieu par l'intermédiaire de leurs propres représentants démocratiquement élus, ou lorsque cela est jugé inévitable par le recours à l'instrument référendaire, la responsabilité et le pouvoir de décider d'une grève, toujours respectant les règles établies. Dans ce cas, un modèle similaire à celui allemand du référendum serait alors facilement applicable, posant comme condition l'adhésion préventive à la grève d'un pourcentage significatif des travailleurs concernés.

Dans ce cas, les conséquences pour les "syndicats" ou "syndicats" qui ne respecteraient pas les règles seraient les sanctions actuellement envisagées, tandis que la grève "illégitime" des travailleurs individuels serait sanctionnée comme une absence injustifiée. Dans ce cas, nous serions face à une réglementation organique de l'exercice du droit de grève, explicitement indiquée par l'article 40 de la Constitution qui garantirait à la fois la démocratie et l'effectivité des nouvelles normes.

En réalité, jusqu'à présent, les limites des règles en vigueur ont été contournées dans les cas les plus difficiles avec le précepte qui n'a pas rencontré de résistances significatives ou de violations sensationnelles mais a laissé la responsabilité de décider aux préfets individuels.

Même si l'espoir est le dernier à mourir, après la grotesque affaire des bons il semble difficile de penser à une initiative concrète du Gouvernement en la matière. On espère que, non seulement les organisations syndicales mais aussi les forces politiques, au vu des coalitions qui semblent appelées à renaître sur la base de « nouveaux programmes » sur lesquels travaillent les figures les plus illustres des partis (il serait vraiment utile que le juriste Pisapia participe à ce débat), a offert au pays des propositions claires sur une question aussi importante pour le pays.

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