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L'immigration sera au centre de la campagne électorale : celui qui commettra le moins d'erreurs l'emportera

Deux constats, trois considérations et quatre interventions de mérite pour un programme réformateur sur l'immigration au pas de l'Europe : sans préjugés ni faux mythes - Les chiffres bousculent les croyances infondées : la plus grande amnistie a été faite par le centre-droit en 2002

Au vu de ce qui se passe dans le monde, nul besoin d'être de grands prophètes pour imaginer qu'ici aussi l'immigration sera au cœur de la compétition électorale désormais imminente. Et un banc d'essai, difficile mais pas impossible, pour un programme électoral réformiste en phase avec l'Europe et surtout avec son temps. Pour cela, en utilisant une formule de type football, je suggérerais d'adopter le schéma 2-3-4. De quoi s'agit-il?. C'est vite dit.

2 OBSERVATIONS PRELIMINAIRES

  • Sur le plan électoral, l'immigration ne rapporte pas ou peu, mais ça punit beaucoup. Pour la simple raison que s'il est vrai que les élections à gauche ne sont pas gagnées sur cette question, il est encore plus vrai qu'elles sont perdues. Une vérité qui nécessite de mettre de côté les rigidités idéologiques et, compte tenu également du climat actuel, de comprendre que les peurs et le rejet de beaucoup envers les immigrés ne doivent pas être stigmatisés comme une faute mais, au contraire, affrontés comme un problème. Lequel prendre en charge et, dans la mesure du possible, atténuer par des remèdes appropriés. Puisque les sentiments comptent en politique, ils comptent !, pour ceux qui, à tort ou à raison, se sentent ou se laissent convaincre qu'ils sont étrangers chez eux à cause de l'immigration, une chose est sûrement interdite : hausser les épaules en répétant qu'il est de leur faute s'ils ne comprennent pas.
  • La meilleure politique d'immigration est celle qui fait moins d'erreurs que les autres. En d'autres termes : l'expérience italienne et celle de nombreux autres pays démontrent que, compte tenu de la nature du problème, changeant et en évolution continue et systématique, il n'y a jamais de recette unique et parfaite. Mais, peut-être, seulement un relativement plus efficace. Qui, sur la base du bon sens (pas du bon sens !), est capable de s'autocorriger en conservant, à l'avenir, les erreurs commises dans le passé.

3 CONSIDÉRATIONS DE MÉRITE

  • Laissons de côté la logique pour laquelle les lois sur l'immigration sont faites pour annuler, de a à z, les précédentes (comme : réinitialisons le Turco-Napolitano avec le Bossi-Fini qui aujourd'hui, en représailles, doit être jeté par-dessus bord). Parce que cela sert peut-être à faire de la propagande mais pas à améliorer la gouvernance de l'immigration. Cela ne signifie pas, comme nous le verrons plus loin, que ce qui est écrit dans le Livre de la Loi n'a pas besoin d'être mis à jour ou, dans certaines parties, radicalement réécrit. Mais que l'esprit de loi des nouvelles interventions réglementaires ne peut et ne doit plus s'inspirer de l'idée « changeons tout et recommençons ». Pour la seule et simple raison que la législation italienne sur l'immigration, commencée il y a trente ans avec Martelli, constitue, pour le meilleur ou pour le pire, un patrimoine consolidé qui peut être modifié mais pas effacé. D'où la croyance et la suggestion que les modifications futures sont limitées et visent chirurgicalement à modifier les parties dont l'application s'avère inadéquate, voire erronée.
  • Laissons de côté le dominus de notre politique d'immigration : l'amnistie erga omnes. Les amnisties erga omnes sont meilleures. Une anomalie nationale. Pour le nombre (six ont été réalisés en l'espace de vingt ans). Pour la masse de ceux qui l'ont utilisé (près de la moitié des immigrés actuels résidant légalement en Italie sont des "ex-guéris"). Mais, là est peut-être l'aspect le plus troublant, dû au fait que des cadres de centre-gauche, de centre-droit et même de soi-disant techniciens y ont indifféremment recouru. Avec la petite mais significative addition que l'amnistie la plus massive de toutes est celle faite, contrairement à ce que beaucoup croient et répètent, non pas par un gouvernement de centre gauche mais par un gouvernement de centre droit en 2002.
  • Abandonnez l'habitude de répéter que "l'immigration est une ressource" sans demander pourquoi et en faveur de qui. C'est le cœur du problème puisqu'il y aura aussi une raison pour laquelle alors que l'économie les veut, la société ne les veut pas. Une schizophrénie systémique largement produite, comme dans les processus de modernisation, par le fait que l'immigration est une cause d'anxiété et, en même temps, une source de nouvelles richesses. Si la somme de ses facteurs donne un résultat positif, sa répartition est cependant inégale. Récompensez les uns et pénalisez les autres. Il y a ceux qui gagnent et il y a ceux qui perdent. Non seulement économiquement mais, plus grave encore, existentiellement. Peut-être vaut-il la peine de rappeler que l'hostilité de beaucoup envers les immigrés n'est qu'en partie le résultat de sentiments xénophobes. Il n'y a pas d'idéologie, aussi diabolique soit-elle, capable de s'emparer des comportements collectifs en l'absence de phénomènes réels perçus comme une menace et donc rejetés par la société. Mieux, de ses secteurs les plus faibles.

4 INTERVENTIONS DE MÉRITE

  • Abroger la infraction pénale des immigrés illégaux. Pouquoi? On trouve la réponse dans les pages rédigées par un magistrat, Paolo Borgna, qui en plus de savoir est appelé, dans l'exercice quotidien de ses fonctions, à traiter ce problème : « la réponse carcérale à la clandestinité, qu'elle soit soignante ou trafiquant de drogue, est une illusion : une promesse irréalisable. L'expérience nous enseigne que le procès pénal, pour être efficace, doit être sélectif. Elle doit viser à réprimer des comportements particulièrement graves pour la collectivité. Il ne peut pas être utilisé comme un outil pour faire face aux comportements de masse : ses temps, ses coûts, ses rituels, de plus en plus pesants, sont incompatibles avec cette finalité…[c'est] un outil contondant. Avec pour seul résultat de susciter le mécontentement et la désillusion chez les citoyens ».
  • changement règles d'entrée pour le travail. En premier lieu parce qu'elles reposent sur une hypothèse illogique : un employeur qui est en Italie doit embaucher quelqu'un (a) qui est dans un autre pays et qu'il n'a jamais rencontré avec une demande nominative. Mais surtout parce que sur le marché, ce sont les entreprises ou les familles, et non la bureaucratie publique, qui sélectionnent et paient ceux dont elles ont besoin. Un mécanisme lourd capable de produire un double résultat négatif : faire semblant de fixer des quotas que la vitesse du marché rend systématiquement obsolètes. Et d'alarmer l'opinion publique à l'annonce de l'arrivée de nouveaux « contingents » dont elle peine à comprendre l'utilité et la nécessité. Avec comme facteur aggravant supplémentaire que si les institutions continuent de débiter des déclarations contre l'immigration clandestine, la demande croissante de main-d'œuvre n'est largement satisfaite que grâce à un marché clandestin très efficace et omniprésent.
  • Réorganiser les structures chargées de la gestion de l'immigration. Pas facile compte tenu de la rigidité traditionnelle de notre structure administrative et de son aversion historique à toute modification de l'équilibre des pouvoirs et compétences ministériels. Mais pas reportable. Étant donné que le phénomène migratoire, étant une chaîne d'approvisionnement, pour être gouverné, il faudrait une unité de commandement et non, comme c'est le cas aujourd'hui, des administrations qui le traitent souvent et volontiers comme si elles étaient "séparées chez elles".
  • Résoudre vite et bien question de la citoyenneté des jeunes immigrés. Mettre fin à la discussion houleuse mais peu concluante de ces dernières semaines sur jus only yes, jus alone no, et permettre à la législation italienne de s'aligner enfin sur celles en vigueur dans les principaux pays européens. D'abord parce qu'il est absurde qu'un pays capable de naturaliser plus d'immigrants en 2015 (178 118) que le Royaume-Uni (114 113), l'Espagne (110 XNUMX), la France (XNUMX XNUMX) et l'Allemagne (XNUMX XNUMX) soit incapable de résoudre le problème de dignité status civitatis des enfants d'immigrés comme d'autres l'ont fait. Mais surtout parce qu'il est désormais clair pour tous que l'avenir social et économique de la question de l'immigration dépend, en grande partie, du degré et de la qualité de l'intégration des immigrés de deuxième génération.

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