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Hollande 100 jours plus tard : suffisance. Et les chantiers les plus difficiles démarrent en septembre

Le gros reste à faire - Dans les premiers mois, le nouveau président français a concentré les mesures les plus faciles, destructrices d'un certain système de privilèges sarkozysta - A partir de septembre, cependant, la phase de construction commence, dont le budget 2013 (larmes et sang ) et une réforme fiscale à 360° - Les Français sont partagés entre les premières déceptions et l'envie d'y croire à nouveau

Hollande 100 jours plus tard : suffisance. Et les chantiers les plus difficiles démarrent en septembre

Si vous regardez le Les 100 premiers jours de François Hollande, que dire : il a plutôt bien réussi, mais ça n'a pas dépassé assez. En bon Français diplômé des grandes écoles, il avait fait son propre plan, à mettre en œuvre dans les 100 premiers jours du mandat, le "changer l'ordre du jour», présenté en pleine campagne électorale. Si vous parcourez cette liste maintenant (précisément hier, mardi, la date limite à laquelle nous sommes arrivés), vous pouvez voir que la plupart (mais pas tous) des engagements ont été honorés. Mais c'était aussi le travail le plus facile à faire.

En un mot, un certain système de privilèges sarkozyste a été détruit, ce qui n'était peut-être pas un travail si difficile. Maintenant, dans ce qu'on appelle la rentrée à Paris, début septembre, Hollande doit mettre la main à la phase de construction, beaucoup plus fatigante. Gars, réforme fiscale globale. Et un Budget 360, décisif, si la France veut respecter les pactes avec l'Europe (pour l'année prochaine l'objectif est de ramener le déficit public à 3% du PIB, alors qu'à fin 2012 il restera encore au-dessus de 4%, après avoir déposé l'an dernier auprès 5,2 %). Tout cela glisse vers un automne qui marquera inexorablement le début de la récession en France également. Bref, cher François, le pire est sur le point de commencer. Sans compter que le chômage avoisine désormais les 10 %. Et surtout, ils ont aussi commencé à licencier des groupes "historiques" comme Peugeot-Citroën et Air France.

Mais revenons à ce qui a déjà été fait en ces mois de révolution "rose", le retour de la gauche à l'Elysée. Le président socialiste a démantelé toute une série de privilèges légués par Nicolas Sarkozy. Il avait réduit le patrimonial (Isf), Hollande l'a immédiatement alourdie. Et il a retouché impôts payés sur les grands héritages. L 'TVA sociale, un transfert des cotisations sociales des entreprises vers la taxe sur la valeur ajoutée (c'est-à-dire directement aux bossus des consommateurs), voulu par Sarkozy à la fin de son mandat, a été abrogé par Hollande avant même son entrée en vigueur. Si en 2007 le président conservateur, dès son élection, avait concentré toutes ses énergies sur la mise en place d'un tax shelter en faveur des super riches, le successeur, en revanche, a procédé (comme promis dans l'agenda du changement) à revoir au augmenter le Smic, le salaire minimum indiquée par la loi. Non seulement cela : il a passé un décret contre les loyers élevés et un autre pour limiter les salaires des dirigeants des entreprises publiques à un maximum de 450 XNUMX euros bruts par an. Hollande a aussi ramené à 60 ans l'âge de la retraite de ceux qui peuvent se prévaloir d'une carrière professionnelle particulièrement longue. C'est une de ces mesures qu'un pays avec une dette publique aujourd'hui à 90% du PIB ne pourra probablement pas maintenir à moyen et long terme. Peut-être une mesure sur laquelle Hollande lui-même devra revenir si, comme beaucoup le prédisent, lui aussi, comme son père putatif François Mitterrand, devra se remettre à un certain moment du virage à gauche du début de son mandat.

Nous revenons àchanger l'ordre du jour. Oui, la plupart des mesures ont été réalisées. Mais certains sont absents. Ils ont été reportés depuis septembre, en même temps que leapprobation du budget 2013 (et qu'ils sont souvent liés), premier véritable obstacle à surmonter pour Hollande. Entre autres mesures, il y a une réforme fiscale globale, avec la suppression de la plupart des "créneaux fiscaux" dits, diverses exonérations prévues pour les catégories privilégiées (même les journalistes...). Même Sarkozy avait essayé mais échoué. Hollande veut également introduire un impôt de 75% sur tout revenu personnel supérieur à un million d'euros bruts par an : une mesure au centre de mille polémiques. La promesse de bloquer le prix du carburant pendant trois mois est restée non tenue. Hollande a laissé de côté les projets les plus difficiles et les plus contestés… Restent ensuite les promesses d'un changement structurel de l'économie française, en proie à une délocalisation furieuse depuis des années, avec pour conséquence l'abandon de la tradition manufacturière. Tout cela dans un contexte économique si difficile pour la France, à mi-chemin entre la stabilité de l'Allemagne et la crise noire de l'Europe du Sud, de plus en plus proche de l'Italie et de l'Espagne.

En attendant les Français face à Hollande apparaissent décidément moins enthousiastes qu'il y a 100 jours. Dans un sondage publié ces derniers jours par l'Ifop, un institut réputé fiable, 54% des Français se disent "insatisfaits" de ce que le nouveau président a fait jusqu'à présent. Mais 57% le définissent comme "capable de tenir ses promesses électorales". Monsieur Hollande, faites attention à cette rentrée…

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