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Union bancaire, Strasbourg a dit oui

Feu vert du Parlement européen à la naissance du Mécanisme unique de surveillance bancaire, organe qui sera créé par la BCE d'ici fin 2014 et qui sera chargé de la supervision des grandes banques européennes - Le poids du Parlement européen sera très forte dans le nouveau système.

Union bancaire, Strasbourg a dit oui

« Un pas en avant vers la création de l'union bancaire, qui doit être l'élément central d'une authentique union économique et monétaire ». C'était le premier commentaire de Mario Draghi après l'approbation à une large majorité par le Parlement européen des deux textes législatifs (techniquement définis comme des règlements) qui donneront vie au Mécanisme de surveillance unique (MSU). Un nouvel organe qui devra être mis en place au sein de la Banque centrale européenne et qui sera chargé de la supervision des principales banques de la zone euro. Ceux-ci seront de l'ordre de 130 selon les prévisions de la BCE (au moins trois pour chaque pays membre de la zone euro), correspondant à 85% des actifs bancaires de la zone considérée ; une vingtaine de plus selon l'avis du Parlement européen. A ceux-ci peuvent s'ajouter d'autres, basés dans des pays non membres de l'euro, qui ont l'intention d'adhérer volontairement. 

La surveillance exercée par la BCE par le biais du mécanisme unique sera exercée en collaboration avec les autorités nationales de surveillance bancaire, qui, en tout état de cause, continueront d'être pleinement chargées de la surveillance des quelque six mille établissements de crédit présents dans les 18 pays de la zone euro (y compris Lettonie, qui adhérera le XNUMXer janvier prochain). Toutefois, la Banque centrale européenne peut décider à tout moment de surveiller directement l'un de ces établissements de crédit afin de s'assurer de l'application des normes de performance les plus élevées.

Parallèlement au règlement qui donnera naissance au mécanisme de surveillance unique, l'Assemblée en a également approuvé un autre qui transfère à ce nouvel organe les fonctions de surveillance qui, en juillet, il y a quatre ans, avaient été attribuées à l'Autorité bancaire européenne, créée à l'époque , avec un déclenchement retardé, pour éviter de nouvelles crises bancaires après celle dévastatrice des « subprimes » qui a explosé l'année précédente aux États-Unis. Les deux dispositions entreront en vigueur un an après leur approbation par le Conseil européen et leur publication au Journal officiel de l'UE. Et puis probablement d'ici la fin de 2014.

« Nous mettrons tout en œuvre pour répondre à tous les besoins organisationnels afin de reprendre nos fonctions de surveillance à temps un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. Et nous sommes impatients de pouvoir collaborer avec les autorités nationales pour aider à rétablir la confiance dans le secteur bancaire », a déclaré Draghi. 

Alors que l'Assemblée de l'UE a voté en faveur des nouvelles règles à Strasbourg, le président du Parlement européen Martin Schulz et son homologue de la BCE Mario Draghi ont signé une déclaration commune formelle pour souligner l'engagement commun des deux institutions à soutenir l'accord interinstitutionnel, déjà substantiellement même si pas formellement conclu, qui définit en détail les missions que la BCE confiera au mécanisme de surveillance naissant et les prérogatives de "contrôle démocratique" que le Parlement européen, avec les deux règlements approuvés en plénière, a de facto déjà attribuées et lui permettra d'avoir un poids très fort dans le nouveau système de supervision bancaire. 

"L'accord interinstitutionnel - indique, entre autres, la déclaration commune Schulz-Draghi - établira un contrôle parlementaire fort des missions de surveillance confiées à la BCE. Un contrôle qui s'exprimera par des échanges de vues réguliers entre la Banque de Francfort et la commission compétente du Parlement européen, des réunions confidentielles d'exposants faisant autorité de la BCE avec le Bureau de la même commission, la possibilité d'accéder à des informations, y compris les procès-verbaux des le Conseil, tenu du Mécanisme de Surveillance ».

Dans le cadre du mécanisme de surveillance unique, un comité de surveillance sera mis en place dès que possible (en ce sens, il y a l'engagement conjoint de Schulz et Draghi) qui sera chargé de planifier et de mettre en œuvre les tâches de surveillance à la tête du BCE, pour préparer les travaux préparatoires et proposer les décisions qui seront ensuite adoptées par le Conseil des gouverneurs de la Banque.

Cette commission comprendra un président nommé par le Parlement européen pour une période de cinq ans non renouvelable, un vice-président choisi parmi les membres du directoire de la BCE (tous deux soumis à l'approbation du Parlement de Strasbourg, qui aura également le pouvoir de demander sa révocation ), quatre autres représentants de la Banque centrale européenne elle-même, un membre de chaque État membre représentant les autorités bancaires nationales compétentes.

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