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« Un gouvernement de garantie dirigé par Monti »

Le chef de groupe de l'API à la Chambre : "Nous avons besoin d'une sorte d'exécutif présidentiel, dirigé par une personnalité internationale prestigieuse comme Mario Monti" - "Berlusconi n'est pas en mesure de rester longtemps au pouvoir, car sa relation avec le pays a rompu" – « Les référendums auront une énorme signification politique » - « Je voterai pour abroger l'empêchement légitime »

« Berlusconi ne peut pas rester longtemps à la tête du gouvernement, car sa relation avec le pays est rompue. Et cette rupture a été attestée par le vote des élections locales, notamment dans le Nord. Cela met notamment la Ligue, c'est-à-dire son principal allié, en grande difficulté". Bruno Tabacci de l'API (Alliance pour l'Italie) est l'un des représentants les plus autorisés du troisième pôle et est particulièrement satisfait des résultats, politiques plutôt qu'électoraux, du vote de dimanche et lundi derniers. En même temps, il est particulièrement attentif à ce que peut être l'évolution politique de l'après. "La manœuvre que nous demande l'Europe, les difficultés objectives qui ont déjà frappé des pays comme l'Espagne, les nombreux signes de malaise social ces jours-ci suggèrent que, plutôt qu'une nouvelle campagne électorale, il faut un gouvernement de garantie pour réconcilier du pays », plaide-t-il, ajoutant : « Ce serait un gouvernement politique, une sorte de gouvernement du Président, qui pourrait être dirigé par une personnalité de grand prestige international comme Mario Monti » et bénéficier du large soutien du Parlement, y compris la Ligue.

Oui, mais en attendant, qu'adviendrait-il du PDL et de l'héritage de l'actuel premier ministre ? La conviction de Tabacci est que "l'héritage politique de Berlusconi n'existe pas" l'intérêt des citoyens". Des propos d'une importance particulière si l'on considère que, dans le Parlement qui a été défini comme « des sous enquête », c'est précisément le démocrate-chrétien Bruno Tabacci qui a soutenu la loi de finances du gouvernement Ciampi en tant que rapporteur. Naturellement, avant les élections qui auront lieu au moins en 1994, une nouvelle loi électorale doit être mise en place qui, « en supprimant la prime à la majorité, répondra également au besoin de la Ligue de pouvoir se présenter librement aux élections politiques, et non ancré dans une alliance obligée avec Berlusconi. Puisque le temps des majorités obligatoires est révolu ».
Au fond, c'est, selon lui, le succès politique de l'opération du troisième pôle. Une opération qui s'est répétée à plusieurs reprises.

Tabacci rappelle comment il a lui-même mis en place "la rose blanche" en prenant ses distances avec l'UDC, alors toujours en alliance avec Berlusconi. Un geste qui a alors "amené Casini à rejeter courageusement le diktat de Berlusconi pour que le parti unique se présente aux élections législatives". Enfin la déchirure de Fini et "la naissance du troisième pôle". Pourtant, les résultats des candidats de cet alignement n'ont pas, de l'avis de la plupart, rencontré un grand succès. Presque comme si un résultat politique positif s'accompagnait d'un résultat électoral insatisfaisant. Étant donné que ce qui intéressait avant tout le succès politique, Tabacci ajoute que "les résultats des candidats centristes à Naples et à Milan ont été bons" et que "les premiers pas de Pisapia et de Magistris montrent une grande attention envers les personnalités du troisième pôle". Les référendums auront lieu dans moins de deux semaines et certains pensent que ce pourrait être l'atteinte du quorum et l'approbation conséquente des questions qui expulseront définitivement Berlusconi. Tabacci est convaincu que les référendums auront une énorme importance politique. Naturellement, il émet quelques réserves sur celles de l'eau car "sa gestion ne doit pas nécessairement être publique". Mais ensuite il souligne : « J'irai voter avant tout pour abroger l'empêchement légitime. Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Et Berlusconi ne peut pas se considérer comme le marquis de Grillo ». Puis un pronostic : « La Ligue ne dira pas à ses partisans de déserter les urnes. Peut-être les invitera-t-il à voter sur ceux de l'eau. Mais cette fois le quorum est atteint : Et la question sur l'empêchement légitime fera le remorquage. Surtout si Berlusconi persiste à rester à son poste malgré le vote des Italiens".

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