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Contient le barrage BTP. La BCE prête à se ressaisir, mais le vent des hausses de taux souffle des USA

Goldman Sachs voit le Bund en hausse de 0,50% d'ici la fin de l'année. Dans ce cas, l'obligation italienne à dix ans pourrait monter à 2,50 %. Pour la BCE, "la ligne Piave" du spread est de 200

Contient le barrage BTP. La BCE prête à se ressaisir, mais le vent des hausses de taux souffle des USA

Il se desserre, mais pas de beaucoup, pression sur les obligations d'Etat de la périphérie, l'Italie en tête. En fin de matinée, le taux du BTP à dix ans s'établissait à 1,78%, mieux qu'hier (1,81%) et à l'ouverture (1,86%). Mais dans les salles des marchés, nombreux sont ceux qui sont prêts à appuyer sur le bouton "vendre" au cas où un banquier central (comme le Français Villeroy de Galhau qui prendra la parole à 18 heures) laisserait échapper des signaux "hawkish".

Comme cela est arrivé à la présidente Lagarde, déjouée par un journaliste allemand : à la question "mais est-elle capable de nier une hausse des taux dans l'année ?", la banque centrale est restée dans le vague, tentant hier de rassurer les opérateurs sur l'évolution de l'inflation. Mais ce faisant, cela n'a fait qu'empirer les choses : "Après que les spreads périphériques se soient fortement élargis pour le troisième jour consécutif, Lagarde n'a fourni aucun signal clair à son audition que la dynamique est suffisamment importante pour réagir", disent-ils. Analystes de la Commerzbank dans une note aux clients.

D'ici la pluie des soldes qui a investi lundi les BTP, qui ont toujours été considérés (également en raison de l'énorme quantité de titres en circulation) comme la référence du marchéaile la plus faible de la zone euro: quand il y a de l'appétit pour le risque sur les marchés, nos BTP sont recherchés. Au lieu de cela, ils sont téléchargés. Comme cela arrive à un pays émergent, sans aucune référence particulière au climat politique du Bel Paese. Comment c'est compréhensible, vu le montant de la dette publique (plus de 160% du PIB) mais aussi pour le poids déterminant des achats de la BCE pour la tenue de nos comptes internes :

  • En 2020-21, la BCE a acheté bien plus de 100 % de la dette publique centrale italienne émise au cours de la période. 
  • En 2022, il tombera à 60 %, avec la fin du programme Pepp 
  • En 2023, il devrait tomber à zéro une fois les achats de Quantitative Easing épuisés.

Mais, au-delà des tensions au sein de la zone euro, ce qui compte, c'est la vague inflationniste qui a frappé les États-Unis et, presque étonnamment, aussi l'Europe. Pour cette raison, les données sur les prix à la consommation qui seront publiées jeudi aux USA seront déterminantes : elles sont attendues pour janvier une augmentation de 7,3%, déjà au plus haut depuis 1981 mais le chiffre pourrait être revu à la hausse. Ce n'est pas un hasard si les opérateurs ont levé la garde à Wall Street où, je Rendements du Trésor Les taux américains se sont à nouveau redressés, les taux à 10 ans dépassant 1,88 % pour la première fois depuis janvier 2020.

Le marché attend avec impatience les chiffres de jeudi. La question est de savoir si le marché augmentera les attentes sur les hausses des taux d'intérêt et évaluera une hausse des taux de 50 points de base en mars, car cela contribuera à une autre baisse des bons du Trésor américain. C'est alors que Philip Lane, chef économiste de la BCE, élève préféré de Mario Draghi, aura la lourde tâche de convaincre les opérateurs que la BCE ne suivra pas la Fed, qui a déjà prévu jusqu'à sept hausses de taux, avec l'assentiment prestigieux de Lawrence Summers, l'ancien secrétaire au Trésor qui a tenté en vain de convaincre la banque centrale et Janet Yellen de ralentir l'injection de capitaux dans l'économie avant que cela ne provoque l'inflation exploser. Maintenant, Summers lui-même demande une intervention plus sévère que ce que le marché suggère.

Qu'est-ce qu'il serait l'effet sur les taux européens? Goldman Sachs s'attend à deux hausses de la BCE dans l'année. Plus encore, cela souligne la rapidité avec laquelle le marché anticipe les mouvements des autorités. Le bund allemand à 0,40 ans, référence de la zone euro, est passé de -0,22% à +XNUMX% en un mois et pourrait atteindre un rendement d'un demi-point d'ici la fin de l'année. En parallèle, il prédit l'augmentation de la propagation entre le Bund et le Btp mais pas plus de 200 points.

C'est la frontière que la banque centrale aura tendance à défendre coûte que coûte, surtout à l'occasion de Élections françaises. L'objectif est d'éviter de retirer le soutien des pays qui en ont le plus besoin pour leur redressement. "D'un point de vue économique - lit le rapport - rester accommodant n'est pas une option, car l'euro va s'affaiblir, pesant sur les prix de l'énergie, augmentant ainsi l'inflation, mais son choix de 'faucon' doit avoir une limite : le spread ne doit pas dépasser 200 bp. En effet, depuis la fin de la crise souveraine européenne en 2013, le spread entre les deux pays n'a augmenté et n'est resté au-dessus de ce niveau qu'à deux reprises : lors des élections italiennes de 2018 et de la pandémie de Covid 2020. Un spread BTP - Bunds au-dessus de 200 bps ont été associée à des niveaux de créances irrécouvrables dans le passé. La même chose est susceptible de se produire cette fois. »

Bref, préparons-nous à ne pas écarter un éventuel rendement du BTP à dix ans de 2,5% à moins que les investisseurs ne puissent être convaincus que le pays est capable de renouer avec la croissance de manière équilibrée et autosuffisante. À condition qu'il soit possible de le faire, avec des marchés, comme l'écrit Mario Seminerio, "qui attendent de s'acquitter de notre dette dès qu'il devient clair que le filet de sécurité a été supprimé ou a un grand trou".

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