La British Bankers Association ne fixera plus le taux interbancaire britannique Libor après 26 ans. L'association des banques anglaises l'a fait savoir dans un communiqué.
Cette décision de la BBA a été dictée par les différentes enquêtes qui ont eu lieu ces derniers mois sur le scandale du Libor : en effet, il s'est avéré que la British Bankers Association a arbitrairement manipulé le taux, principale référence pour les prêts entre banques, afin de pour obtenir des bénéfices.
Ces derniers jours, certains journaux avaient anticipé que Martin Wheatley, directeur général de la FSA, la Consob anglaise, avait demandé de nouvelles dispositions pour mieux contrôler le taux interbancaire anglais. Et cette dernière a fait savoir qu'elle entendait collaborer avec l'équipe de Wheatley à « l'achèvement de leurs consultations sur l'avenir du Libor. […] Si les indications de Wheatley incluent un changement dans les responsabilités du Libor, le BBA le soutiendra », lit-on dans une note.
En effet, Wheatley entend faire fixer le taux sur la base de transactions réelles.
L'affaire Libor a explosé en juin lorsque les régulateurs britanniques et américains ont infligé une amende de 363 millions d'euros à Barclays pour avoir tenté de manipuler les taux interbancaires Libor et Euribor ; délits commis entre 2005 et 2009. Le scandale a poussé toute la direction à démissionner. Au cours des mois suivants, les enquêtes se sont étendues à l'étranger, impliquant des géants bancaires américains tels que Morgan Stanley et Citigroup. Récemment cependant, la Royal Bank of Scotland (RBS) pourrait aussi être la deuxième banque à payer une maxi amende, mais la Banque aimerait tout de même pouvoir se ressaisir et "ne pas répéter les erreurs du passé". Timothy Geithner, secrétaire américain au Trésor, à l'époque chef de la Fed, et Mervyn King, qui a appris les faits, ont également fait l'objet d'une enquête récente.
Le Libor est le taux interbancaire pris comme référence mondiale pour tous les types de prêts bancaires, y compris les prêts immobiliers et est indiqué chaque jour par la BBA sur la base des coûts de financement interbancaires communiqués par les autres banques. Le contrôle du débit n'est pas soumis de l'extérieur, il est donc plus susceptible d'être manipulé. En fait, de nombreux commerçants auraient modélisé le taux à volonté pour améliorer leur position.
