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Saipem, maxi pot-de-vin en Algérie pour remporter 8 milliards d'euros de travaux

Le procureur de Milan parle d'un réseau complexe de blanchiment d'argent entre intermédiaires et hauts fonctionnaires algériens - Entre 2007 et 2010, la société italienne aurait versé un pot-de-vin de 197 millions de dollars pour sept contrats d'une valeur de huit milliards d'euros - Arrêté Pietro Varone, ancien directeur général de la société italienne.

Saipem, maxi pot-de-vin en Algérie pour remporter 8 milliards d'euros de travaux

C'est une intrigue internationale faite de pétrole, de pots-de-vin, de faveurs et de silences, celle dévoilée par le parquet de Milan. Dans l'œil du cyclone se trouve Saipem, la société du groupe Eni qui fournit des services dans le secteur pétrolier. Tout tourne autour d'un pot-de-vin présumé versé aux autorités algériennes, en partie remis à l'ancien directeur général délégué de la société italienne, Pietro Varone, actuellement arrêté et suspendu par précaution par la société le 5 décembre dernier.

Les procureurs milanais - rapporte le Corriere della Sera - ont demandé à Singapour de bloquer plus de 100 millions de dollars sur des comptes attribuables à Farid Bedjaoui, intermédiaire de Saipem et, surtout, "représentant" à Dubaï des intérêts de Chekib Khelil, ministre algérien du pouvoir . Mais ce n'est pas tout, les magistrats voudraient geler encore 23 millions de dollars sur les comptes courants hongkongais toujours détenus par Bedjaoui, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les enquêteurs sont également allés jusqu'au Liban, avec une commission rogatoire sur des comptes liés à la famille du ministre, actionnaire de sociétés créées par l'intermédiaire d'une société fiduciaire suisse au Panama.

Un vrai pétrodollar international, qui ne s'arrête pas là. En fait, il y aurait aussi deux voyages en Italie coûtant un bon 100 mille euros et facturés à Tullio Orsi, ancien président de Saipem en Algérie, à Mohamed Meziane, président de Sonatrach, le géant pétrolier public en Algérie. Le fils de Meziane, conseiller personnel d'Orsi, est lui aussi salarié à mille euros par mois. Des miettes comparées aux millions et 750 mille dollars qui se seraient retrouvés dans la poche d'El Hameche Mohammed Reda, le directeur de cabinet de Meziane.

L'acrobatique tour de table se termine en beauté, avec 10 millions d'euros revenant à l'Italie, bénéficiaire du directeur général de Saipem, Sandro Varone, et 5,2 millions versés par Bedjaoui à Orsi pour - cite le Corriere - "payer le silence sur des faits embarrassants". au moment du départ d'Orsi de l'entreprise (avec 4 XNUMX euros par mois de conseil) comme premier bouc émissaire.

Selon le parquet, Saipem en Algérie aurait obtenu 7 contrats, d'une valeur totale de huit milliards d'euros, grâce au versement entre 2007 et 2010 d'un pot-de-vin équivalent à 2,5% du montant : 197 millions de dollars. L'arrestation de l'ancien dirigeant a eu lieu le 28 juillet dernier et ses avocats ont présenté un recours devant les juges de la cour de révision.

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