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Épargnez, investissez dans des actions si les taux sont bas

Seules trois variables pourraient faire chuter les cours boursiers : plus d'inflation, moins de croissance et plus d'incertitude - Mais ce n'est pas un scénario probable pour l'année qui s'annonce - C'est pourquoi investir en bourse reste l'option préférable en ces temps

Épargnez, investissez dans des actions si les taux sont bas

"Tu ne lui prêteras pas l'argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas sa nourriture à usure." Il est écrit dans le Lévitique. Mais même la Bible ne va pas jusqu'à exiger du créancier qu'il paie des intérêts au débiteur pour qu'il prenne son argent. 

C'est pourtant ce que signifient les taux d'intérêt nominaux négatifs qui prévalent dans la zone euro, au Japon, en Suisse, au Danemark et en Hongrie. La Suède vient de quitter ce club, mais qui sait combien de temps elle sera absente. 

Dans le courant de 2019 près de 18 XNUMX milliards de dollars d'obligations ils offraient (sic !) un rendement polaire (au sens du pôle Nord). Et on pense que les États-Unis ne sont qu'à une récession d'avoir à ramener leur coût d'emprunt en dessous de zéro (pour ainsi dire). Jamais dans l'histoire millénaire de la monnaie le taux d'intérêt n'a été aussi bas. 

Pourquoi les taux ont-ils autant baissé ? Et quelles sont les conséquences pour les investisseurs ? depuisanalyse réalisée pour les investisseurs de Ceresio deux explications émergent de la baisse des taux d'intérêt et une suggestion sur les actifs à privilégier dans les placements financiers. 

La première explication appartient à l'école qui estime qu'il s'agit d'une épargne excessive (économiser du gluten comme l'appelait Ben Bernanke, avant de devenir président de la FED) la cause de la baisse du taux d'intérêt naturel, c'est-à-dire le taux qui garantit le plein emploi et la stabilité des prix à la consommation. Cette poursuite a été invoquée à plusieurs reprises par les deux Mario Draghi, lorsqu'il dirigeait la BCE, à la fois Jérôme Powell lors des conférences de presse concluant les réunions de la FED. 

L'excédent d'épargne, alors, provient principalement de l'allongement de la vie, qui impose plus d'épargne pour la vieillesse, par le poids plus important des pays émergents, qui ont une épargne plus élevée, sur l'économie mondiale, par la moindre dynamique de la productivité, qui fait baisser les profits et réduit le taux d'accumulation, et par la réduction de l'investissement public . Selon une étude de la Banque d'Angleterre, ces trois facteurs ont causé 400 des 450 points de base de baisse du taux d'intérêt naturel au cours des 30-35 dernières années. 

La deuxième explication, en revanche, indique que le taux d'intérêt est le prix de l'argent, qui n'est pas seulement un moyen d'échange et une mesure de la valeur, mais aussi un outil de détention de l'épargne. Jonh M. Keynes, le plus grand économiste de tous les temps, enseigne. Le taux d'intérêt est donc influencé de manière décisive par les banques centrales. 

Dans les deux cas, cependant, les taux bas sont censés durer très longtemps. D'une part, parce que les facteurs structurels mentionnés ci-dessus ne changeront pas de sitôt ; sauf contrecoup improbable de la part des gouvernements qui modifient un plan d'investissement majeur dans les infrastructures. D'autre part, parce que les banques centrales sont déterminées à ramener l'inflation près, voire au-dessus, de leur objectif de 2 % afin d'éloigner le spectre de la déflation. 

Dans ce contexte, dans quels actifs financiers investir ? En trois : actions, actions, actions. Quels sont les seuls titres à donner un rendement largement positif: le rendement du dividende (bénéfices distribués en pourcentage du cours des actions) est de 2 % aux États-Unis, de plus de 2 % au Japon, de plus de 3 % dans la zone euro et de 4 % au Royaume-Uni. 

Mais les actions ne sont-elles pas chères ? Oui, le CAPE, c'est-à-dire le rapport entre le cours des actions et les bénéfices corrigés du cycle économique, selon la formule inventée par le prix Nobel Robert Shiller, est à 30 pour le principal indice de Wall Street. Une des valeurs les plus élevées de la série historique à partir de 1881. Beaucoup plus élevé qu'en septembre 1929 et décembre 1999, c'est-à-dire peu avant l'éclatement de deux grosses bulles. 

Or, aujourd'hui c'est différent justement parce que ce sont les taux bas qui poussent les multiples boursiers à la hausse. En fait, les taux des obligations d'État à dix ans sont inférieurs à rendement du dividende, un peu aux États-Unis, beaucoup au Japon, dans la zone euro et au Royaume-Uni. D'autre part, dans le monde des gestionnaires financiers, il existe une croyance répandue selon laquelle TINA aux actions, c'est-à-dire il n'y a pas d'alternative aux actes. De plus, l'excédent d'épargne continuera d'affluer, en grande partie, vers le marché boursier. 

Mettre plus d'actions dans le portefeuille, pour avoir un rendement global plus élevé, implique accepter une plus grande fluctuation de sa valeur, car la volatilité des marchés boursiers augmente lorsque leur prix élevé repose sur des taux bas plutôt que sur des perspectives de croissance économique plus favorables.

Enfin, il faut bien observer les trois variables qui pourraient changer le scénario : l'inflation, la croissance économique et l'incertitude politique. Plus d'inflation, moins de croissance et plus d'incertitude ferait chuter les cours boursiers. Mais aujourd'hui, ils n'apparaissent pas à l'horizon, même en utilisant un bon télescope. 

Et comme on est à Noël, quand on devient tous un peu plus altruistes, mieux vaut acheter des actions dans des entreprises qui ont un bon bilan social et environnemental, ainsi qu'un excellent bilan économique. Aussi parce que les comptes s'additionnent, en ce sens que ceux qui se soucient de la société et de l'environnement obtiennent également de meilleurs profits. Faire le bien est bon pour votre porte-monnaie. Meilleurs voeux pour une année 2020 prospère.    

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