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Quels effets du Brexit sur les exportations et les investissements de l'UE ?

D'après l'étude d'Atradius, le frein à la croissance semble être plus aigu au Royaume-Uni (-1,35 % du PIB), tandis que pour les marchés de l'UE, l'impact se fera sentir sur le commerce et l'investissement. Parmi les pays les plus touchés figurent l'Irlande, la Belgique et les Pays-Bas.

Quels effets du Brexit sur les exportations et les investissements de l'UE ?
Le Juin 23 2016 la majorité des citoyens britanniques ont voté pour quitter l'Union européenne. Tout en s'interrogeant sur les répercussions sur les flux commerciaux à long terme, les arrangements existants limiteront la volatilité à court terme. Étant donné que les liens économiques entre le Royaume-Uni et le reste de l'Union européenne sont parmi les plus profonds, seul un ralentissement limité de l'activité économique en Grande-Bretagne pourrait être ressenti.

À court terme, se déplacer en territoire inconnu pour le Royaume-Uni pourrait affecter négativement l'environnement des affaires et la confiance des consommateurs. Tel que rapporté par Étude Atradius, le climat des affaires s'est déjà détérioré et les entreprises retardent leurs décisions d'embauche et d'investissement. Le pays va désormais faire l'objet de négociations avec l'UE pour déterminer, entre autres, la régulation des flux commerciaux entre les deux partenaires. Les négociations pourraient impliquer plusieurs options, de la mise en œuvre des règles de l'OMC à un accord de libre-échange (ALE) UE-Royaume-Uni, selon les analystes la solution la plus souhaitable. La phase de négociation durera au moins deux ans, sans compter que la négociation d'un ALE pourrait prendre beaucoup plus de temps. Par conséquent, l'incertitude persistera au cours des prochaines années, se reflétant sur les marchés financiers et la confiance des entreprises. Les conditions de prêt pourraient se durcir pour les entreprises locales, ainsi que les primes de risque, en particulier pour les activités qui dépendent strictement des exportations vers les pays de l'UE. Pour les marchés européens, les impacts économiques à court et à long terme se feront généralement sentir par le biais de deux canaux : le commerce et l'investissement.. Les pays disposant d'un stock important d'investissements directs étrangers (IDE) au Royaume-Uni, tels que la détention d'actions et d'obligations, verraient la valeur en euros de leurs actifs au Royaume-Uni chuter considérablement, faisant de nombreux investisseurs des étrangers réticents. De plus, parmi ces marchés ayant des liens commerciaux étroits avec le Royaume-Uni, il y a une poignée de pays plus exposés à l'incertitude que les autres : l'Irlande et la Norvège en termes d'exportations ; la Hollande concernant le flux d'IDE ; Luxembourg, France, Allemagne, Espagne, Suisse et Belgique pour les deux volets.

Et si le taux de faillite est lié à l'évolution du PIB, une détérioration du taux de croissance économique devrait avoir des conséquences négatives sur l'emploi. La plupart des études d'impact sur le PIB se concentrent sur le long terme, mais l'orientation commerciale des entreprises et des investisseurs est plus immédiate. Les véritables perturbations des échanges ne se produiraient pas avant la fin de 2018, lorsque le Royaume-Uni devrait quitter l'UE. À court terme, sur la base des données OCDE les analystes s'attendent désormais aux conséquences les plus lourdes générées par le climat d'incertitude, telles que la révision des plans d'investissement et la faiblesse du climat des affaires, puis transférer les risques de défaut vers les marchés européens ayant des liens commerciaux étroits avec le Royaume-Uni. Le frein à la croissance semble plus aigu au Royaume-Uni (-1,35 point de pourcentage). Par ailleurs, les analystes estiment que l'effet sur les insolvabilités et les faillites en Irlande sera aussi fort que celui ressenti au Royaume-Uni, puisque l'Irlande envoie près de 10% de son PIB en termes de valeur ajoutée au Royaume-Uni. La Belgique et les Pays-Bas devraient également voir leurs niveaux d'insolvabilité augmenter de 2,5 et 2,0 points de pourcentage respectivement, tant pour le commerce que pour l'investissement. En ce qui concerne les autres pays (en particulier la Suisse, la France et l'Allemagne), les prévisions font état d'une augmentation des défaillances inférieure à 0,5 %.

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