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Les parapharmaciens : enfants d'un moindre dieu

La crise économique rend les libéralisations encore plus urgentes, si possible. Un bon point de départ pour faire des réformes au service des citoyens et de la reprise est le monde des pharmacies

Les parapharmaciens : enfants d'un moindre dieu

Le ministre de la Santé Ferruccio Fazio, puis celui du Bien-être Maurizio Sacconi, les ont définis comme quelque chose "d'étrange", pour ce "para" qui précède le nom. Peut-être… Mais si vous voulez connaître mon opinion, il me semble beaucoup plus étrange qu'en Italie tout avocat, médecin, comptable, dentiste ou journaliste, bref, tout professionnel inscrit au registre puisse exercer librement et en privé sa profession, même notaire sauf pharmacien.

La concession par l'État d'une pharmacie en Italie est héréditaire et transmise de génération en génération. Et ce n'est que le début de l'histoire : bienvenue dans le système pharmaceutique italien, un secteur protégé par des lois remontant à 1936 et le meilleur exemple national de lobbying. Ce sont les faits. En attendant, le diplôme, qui dure cinq ans. Dommage que personne à l'université ne daigne nous expliquer à nous non "enfants de" que cette feuille de papier mènera à une impasse et que la profession libre de pharmacien sera presque interdite par la loi. L'exutoire professionnel forcé ? Salarié à vie ou salarié dans l'entreprise. Vient ensuite la qualification, où la plupart du temps vous travaillez même sans recevoir de salaire, mais tant pis. Il faut se faire les dents.

Le propriétaire « pousse » à vendre certains produits, mais surtout « conseille » souvent de ne pas respecter la loi sur les médicaments, pour des raisons commerciales évidentes et au mépris des règles de déontologie de la profession. La loi s'est occupée du reste, et en 2008 le parlement a approuvé une loi qui permet au pharmacien de délivrer certains médicaments sur ordonnance, sans toutefois la montrer, uniquement pour des raisons "d'urgence". Un alibi solide, cela va sans dire. Sans compter le fait que très souvent du personnel non diplômé se retrouve au comptoir de vente de médicaments, ce qui évidemment garantit une belle économie sur le plan économique. Si cela enfreint la loi, cela n'a pas d'importance.

Le reste est de l'histoire récente. En 2006 (après plus d'un demi-siècle de stagnation) est arrivé le décret Bersani sur les libéralisations : en Italie, un pharmacien a finalement été autorisé à ouvrir sa propre entreprise, la "Parapharmacie", dans laquelle vendre des médicaments sans ordonnance. Les avantages sont toujours au rendez-vous : plus de 3500 7000 naissent, elles emploient près de XNUMX XNUMX salariés dans le secteur et contribuent significativement à faire baisser les prix moyens de vente (contraignant les officines à appliquer des remises identiques. Comment dit-on ? C'est le marché, chéri !).

Cependant, cette loi de 2006 a une limite : elle ne permet pas au pharmacien diplômé de parapharmacie, inscrit à l'ordre, qui cotise régulièrement et qui est mis à jour avec des cours de FMC (formation continue en médecine) d'exercer pleinement sa profession. En fait, l'absurde est que dans les parapharmacies il n'est toujours pas possible de vendre des médicaments avec une ordonnance à payer par le citoyen (bande C) car selon la loi c'est la "pharmacie" qui protège la santé et non "le pharmacien ".

C'est une limite importante et incompréhensible ne serait-ce que pour la frustration qu'elle entraîne, nous faisant nous sentir continuellement discriminés par rapport à nos « frères » pharmaciens. Cela semblait fait, et ça l'a presque été (la reconnaissance du groupe était dans le troisième brouillon de Bersani qui est cependant resté dans le tiroir, bloqué, devinez quoi... par le ministre de l'époque Livio Turco qui siégeait avec Bersani dans le même gouvernement Prodi) .

Puis le cercle vertueux se bloque et en septembre 2008 (gouvernement Berlusconi) est présenté un projet de loi, le Gasparri-Tomassini : suppression du pharmacien dans les parapharmacies, vente des seuls starter packs (avec nombre de comprimés et dosages minimaux) et retour de tous médicaments en pharmacie. Si jamais le projet de loi voit le jour, il entraînerait la fermeture progressive de toutes les parapharmacies ouvertes en Italie et un retour au statut de monopole. L'orateur, ca va sans dire, est un pharmacien, le Dr Luigi D'Ambrosio Lettieri.

L'histoire pourrait s'arrêter ici, car les tentatives de saborder tout élan de libéralisation dans ce pays sont à l'ordre du jour, donc à ce jour, aucune mesure n'a encore été prise pour améliorer notre condition. Malgré le fait que pour l'OCDE et la Banque d'Italie ils sont le premier levier de croissance car il a été démontré que des interventions structurelles ciblées en ce sens pousseraient la consommation des ménages de 2,5%. Le cinquième point du manifeste d'Il Sole 24 Ore le dit également ces jours-ci (article de Carmine Fotina du 23 juillet 2011) : « Il y a un authentique trésor caché dans l'abîme d'une réglementation excessive, l'un des leviers de croissance les plus négligés de l'Italie en ces dernières années, même en présence d'appels d'instances internationales ».

C'est toujours. Selon un rapport du Centre d'études Confindustria, la libéralisation entraînerait une augmentation de 20 % du PIB en 10,8 ans. Près de 1,8 % par an si la thérapie de choc était adoptée. C'est ça. Dans la dernière loi de finances, rien ou peu n'a été fait à cet égard et malgré les tentatives du Parti démocrate, la libéralisation des drogues de classe C, réclamée haut et fort par Antonio Catricalà, a également perdu ce train. Cet arbitre infatigable du marché des transferts qui a même dit à Bersani qu'il l'épouserait à cause de la super idée qu'il a eue en 2006.

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