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Nomisma : 1,8 million de familles en situation de privation de logement

C'est ce qu'a révélé une étude menée par Nomisma pour le compte de Federcasa : le nombre de familles locataires atteint près de 1,8 million qui, confrontées aujourd'hui à une condition de privation de logement (incidence du loyer sur le revenu familial dépassant 30 %), courent un risque concret de glissement vers des formes d'arriérés et d'éventuelles marginalisations sociales.

Nomisma : 1,8 million de familles en situation de privation de logement

Au cours des derniers mois, il y a eu des manifestations de malaise social dans les principales zones urbaines du pays, qui se sont caractérisées principalement par l'occupation de propriétés désaffectées ou inutilisées. "A y regarder de plus près, ce sont bien souvent des épisodes qui n'ont dans la dimension logement que l'élément le plus frappant et le plus visible d'une problématique plus large et plus générale", souligne Luca Dondi Directeur général de Nomisma

Sans indulgence envers des initiatives presque toujours illégales et souvent violentes, on ne peut manquer de constater à quel point les occupations répétées rendent visible un phénomène qui, malgré des dimensions extraordinairement importantes, est trop souvent ignoré, ainsi qu'entièrement délégué à un interventionnisme local forcené et sans droit outils.

« Il y a, en effet, près de 1,8 million, selon les premières données d'une étude que Nomisma réalise pour Federcasa, les familles en location qui, aujourd'hui confrontées à une condition de privation de logement (incidence du loyer sur le revenu familial dépassant 30 % ), courent un risque réel de dérive vers des formes d'arriérés et une éventuelle marginalisation sociale. Il s'agit pour la plupart de citoyens italiens (environ 65 %), répartis sur tout le territoire de manière plus homogène que ce que laisseraient penser les manifestations récentes. S'il ne fait aucun doute que le phénomène est plus accentué dans les grands centres, les zones franches ne semblent pas émerger de l'analyse, avec une diffusion qui touche aussi les capitales moyennes et les petits centres. Dans ce contexte, le parc de logements sociaux se confirme totalement insuffisant, permettant de sécuriser à peine 700 XNUMX ménages, soit un peu plus du tiers de ceux actuellement en situation problématique » - poursuit Dondi.

Compte tenu de l'ampleur du problème, les réponses publiques ont jusqu'à présent été globalement insuffisantes. Le plan de redressement et de restructuration des actifs ERP inutilisés et vétustes est une réponse de taille négligeable, surtout s'il est associé au sacrifice (le plus souvent à des valeurs modestes) d'une partie des actifs sur l'autel d'une efficacité économique inconciliable des sociétés maison chargées de gérer. Même l'invocation constante de la concurrence privée à travers le système des fonds immobiliers et l'intervention de la Cassa Depositi e Prestiti ne peuvent suffire. Par ailleurs, une accélération imprévisible du plan logement social ne garantirait un soulagement qu'à une part minoritaire (la bande dite grise) des familles qui se trouvent actuellement dans des conditions difficiles (630 1.800 bénéficiaires contre près de XNUMX XNUMX XNUMX en difficulté). Enfin, la dégrèvement fiscal (tant sur le revenu que sur la propriété) accordé aux propriétaires de logements loués à loyer "convenu" n'est pas suffisant, surtout lorsque les accords territoriaux régissant cette option sont tellement obsolètes qu'ils la rendent effectivement inutilisable.

« Une réponse sérieuse, convaincante et nécessairement publique à la question des problèmes de logement devrait être un objectif incontournable d'une action gouvernementale réformatrice efficace. Ajoutons à cela que, somme toute, les répercussions en termes d'activation économique d'un hypothétique plan logement pourraient s'avérer moins faibles et passagères que celles destinées à résulter de la détaxe sur la résidence principale dont les propriétaires bénéficieront à partir de la l'année prochaine. Mais si l'éventuel écart en termes de croissance peut être un sujet de discussion, la différence en termes d'équité entre les deux options est assez évidente », conclut Dondi.

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