Partagez

Mps récolte 10 milliards au guichet de Draghi

Aujourd'hui le Conseil d'Administration – La Fondation avec une part d'un peu moins de 50% est contrainte de vendre une part conséquente de son enveloppe, autour de 17% – Mais à qui ? Selon le Financial Times, il faudra finalement recourir au CDP.

Mps récolte 10 milliards au guichet de Draghi

Les banques italiennes sont les principaux clients du bureau des prêts de la BCE. Sur les 489 milliards déboursés par l'institut de Francfort, selon un rapport de Morgan Stanley, 50 ont été demandés par les banques de la Péninsule qui ont ainsi déjà provisionné bon 90% de leurs besoins de "financement" pour l'année en cours. En particulier, Unicredit a demandé 12,5 milliards, soit un peu moins qu'Intesa (12 milliards). Mais, proportionnellement, l'institution qui a fait le financement le plus conséquent est Banca MPS : 10 milliards en totalité.

Il n'est pas difficile de comprendre les raisons de cette stratégie, déjà lancée avant la nomination du nouveau directeur général Fabrizio Viola qui se livre aujourd'hui à la première épreuve du feu sur la sellette : l'illustration au Conseil d'administration du plan de éviter de recourir à l'augmentation de capital, sous peine de lever le gros capital demandé par l'ABE.

Un rendez-vous attendu avec beaucoup de curiosité par le marché qui, au jour de la grande euphorie des banques, limite la progression du titre à un peu plus de 1 % : de la musique si l'on songe au glissement de terrain des derniers mois où le printemps augmentation de capital dans laquelle la richesse résiduelle de la Fondation accumulée au cours des siècles a été brûlée. Très peu si l'on songe aux +13% d'Unicredit ou aux +7% de Banco Popolare, qui éviteront sans doute le recours à l'augmentation de capital, obstacle bien plus imperméable vu de Sienne.

Selon l'Autorité dirigée par Andrea Enria, la banque toscane accuse un déficit, par rapport au core tier 1 jugé nécessaire pour les établissements systémiques, de 3,3 milliards. Dès demain matin, le nouveau directeur général et président sortant, Giuseppe Mussari, devra donc expliquer à la Banque d'Italie comment engranger ce chiffre d'ici juin. Ils trouveront des oreilles attentives mais compréhensives qui les attendent : le gouverneur de la Banque d'Italie Ignazio Visco, lors de la récente rencontre avec la haute direction des banques, a précisé que, d'ici au début de l'été, beaucoup de choses pourraient changement.

En effet, les demandes de capitaux ont été calculées sur la base du "gap" à fin septembre, alors que la valeur des obligations d'Etat en portefeuille (Sienne est parmi les plus exposées en termes de Btp et Cct) avait désormais franchi le seuil critique. En juin, en revanche, le "buffer" imposé par l'EBA pourrait être moins pesant : une fois les adjudications de printemps passées et le fonds EFSF activé, la valeur des titres en portefeuille pourrait remonter. Et pas de peu. De plus, comme l'a souligné Mario Draghi, l'ABE a commis une grave erreur en procédant à l'exécution des tests sans tenir compte du report du décollage de l'augmentation de capital disponible pour le fonds Salva Stati, contrairement à ce qu'elle avait fait en 2009 le Etats-Unis (d'abord le Tarp, puis les hausses dans les banques, d'ailleurs favorisées par l'intervention du Trésor).

En résumé, il s'agit de résister. Mais, face à une situation de fragilité objective qui s'éternise depuis le rachat de Banca Antonveneta à des prix effrénés, le groupe bancaire siennois ne peut se contenter d'interventions de façade. Le problème est simple, mais sérieux. La banque capitalise aujourd'hui environ 2,5 milliards, soit 800 millions de moins que les nouveaux fonds dont elle dispose pour prouver qu'elle peut lever. Pas besoin de frapper sur les membres actuels. Francesco Gaetano Caltagirone, aujourd'hui vice-président (en attente de confirmation après la condamnation en première instance pour le rachat de la Bnl) fera sa part, mais pas plus.

La Fondation Mps, avec une part d'un peu moins de 50% (le tout garanti par le système bancaire, Mediobanca et Crédit Suisse en tête) est contrainte de vendre une part conséquente de son enveloppe, autour de 17%. À qui? Selon le Financial Times, il faudra finalement recourir au CDP ou à quelque actionnaire (voir Fondations) adhérant à la Cassa del Tesoro, pour éviter, au moins officiellement, la rationalisation de la Banque. A Sienne, dans l'attente du communiqué qui sortira dans la soirée de la Rocca Salimbeni, l'hypothèse n'est pas commentée.

Selon les analystes de Banca Akros "un placement privé de 1 à 1,5 milliard d'euros auprès de la CDP serait encore une alternative crédible" pour régler la question des capitaux. En plus, bien sûr, de la conversion de freshes (produits structurés convertibles en fonds propres) et de la vente d'actifs immobiliers et de participations diverses, de la part dans Cdp (possibles repreneurs Fondazione Crt et/ou Cariplo) plutôt que de la Sansedoni real succession ou parts dans d'autres sociétés .

Passez en revue