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Ouverture de Merkel : oui à un fonds de sauvetage renforcé

Le FESF et le MES peuvent marcher en parallèle, selon la chancelière - Et la caisse d'épargne de l'Etat peut passer de 500 à 700 milliards de puissance de feu - Fraîchement sortie d'une victoire électorale dans le petit arrondissement de la Sarre, Merkel doit encore faire face aux divisions au au sein de la coalition gouvernementale.

Ouverture de Merkel : oui à un fonds de sauvetage renforcé

Tout juste sorti d'une victoire électorale dans le petit Land de Sarre, la Cdu de la Mme Merkel il navigue sur des pourcentages très généreux même au niveau fédéral. Un signe qui, malgré la crise de la zone euro tout sauf fini, la politique prudente de la chancelière convainc ou, du moins, n'inquiète pas trop les électeurs allemands. Fort du soutien révélé par les sondages et jusqu'ici confirmé par les sondages, Angela Merkel fait une nouvelle fois quelques concessions sur le front des véhicules de stabilisation financière. Comme annoncé dans ces colonnes déjà en février dernier, l'Allemagne est prête à prolonger l'existence du FESF, sans être plus disposé son absorption dans le MES, le fonds permanent, dont le lancement est prévu en juin.

La nouvelle, parue dans les journaux allemands hier après-midi, rejoint celle qui a circulé il y a quelques semaines, lorsque c'est Mme Merkel elle-même qui a annoncé un paiement dans des délais plus courts que les versements du capital social que chaque État membre doit payer pour mettre en place l'ESM. Ce choix, par rapport auquel la définition de tous les détails techniques du dossier fait encore défaut, risque néanmoins de se heurter à l'opposition interne de la coalition chrétienne-libérale. Début mars, Mme Merkel a en effet perdu le soutien de ses députés au sujet des politiques européennes anti-crise et chaque nouveau changement qui passe par le Parlement risque d'être rejeté si l'opposition rouge-verte ne propose pas de servir de béquille.

En particulier, en décembre dernier, le Bundestag a voté une résolution engageant l'exécutif à engager des négociations au sein de l'Union européenne, sans jamais passer outre ce chiffre de 211 milliards de garanties plus intérêts, fixé suite à l'entrée en vigueur du FESF. En réalité, cette même résolution prévoyait également l'utilisation d'un instrument tel que le levier financier et le droit interne qui régit la participation du Parlement aux décisions d'aide financière, fixe des clauses pour lesquelles il est aisé de déroger au "plafond politique" des 211 milliards .

C'est tout la CSU est sur le pied de guerre. Le gouverneur bavarois Horst Seehofer, ayant renoncé à son rôle de chef de l'Etat par intérim, est revenu pour contrer Mme Merkel ; désormais le seul qui puisse se le permettre, alors que les libéraux du FDP, submergés par un énième cyclone électoral en Sarre, semblent ne plus avoir leur mot à dire dans les affaires européennes. À ce jour, il semblerait donc que Seehofer ait posé comme condition que le FESF et le MES ne marchent en parallèle que jusqu'en 2013 et pas plus loin. On passerait donc en fait d'une puissance de feu de 500 milliards à une puissance d'environ 700. C'est du moins ainsi que Frankfurter Allgemeine Zeitung. De nouvelles concessions pourraient arriver dans les prochains mois, en vue de l'approbation parlementaire du « Fiscal Compact ». S'agissant d'un traité international qui touche aux pouvoirs souverains de la République fédérale, il requiert en fait le vote favorable des deux tiers des parlementaires, comme s'il s'agissait d'une loi normale de révision constitutionnelle. En contrepartie, le SPD et les Verts demandent donc un engagement de la chancelière pour l'instauration d'une taxe sur les transactions financières, ne serait-ce que dans la zone euro, et pour une augmentation du capital social de la Banque européenne d'investissement (BEI) pouvoir lancer un plan de croissance en Grèce.

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