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Mediobanca-Unioncamere : entreprises italiennes de taille moyenne, étonnamment, plus productives que les allemandes et les françaises

Les entreprises manufacturières italiennes de taille moyenne sont plus productives que les grandes, augmentant plus que le PIB et en 2022, elles dépasseront les niveaux d'avant Covid. Les résultats du rapport produit par Unioncamere, Mediobanca et le Centre d'études Tagliacarne

Mediobanca-Unioncamere : entreprises italiennes de taille moyenne, étonnamment, plus productives que les allemandes et les françaises

En productivité, le entreprises manufacturières italiennes de taille moyenne non seulement ils ont surperformé les grands, mais ils ont également surperformé leurs homologues français ou allemands. En témoigne le fait qu'au cours des dernières années, environ 210 d'entre eux sont passés entre des mains étrangères, dont un quart vers ces pays. Un résultat extraordinaire si l'on considère que notre fabrication dans son ensemble accuse au contraire un retard de 17,9% par rapport à la France et l'Allemagne. Mais si nous voulons continuer à courir sur les chemins de l'innovation et de l'internationalisation, nous devons mettre la main à la pâte gouvernance. C'est ce qui ressort du XXIe rapport"Leaders du changement : les moyennes entreprises italiennes dans la cinquième révolution industrielle” d'Unioncamere, zone d'étude de Mediobanca et centre d'étude de Tagliacarne.

« Les entreprises industrielles moyennes italiennes sont l'épine dorsale du capitalisme familial italien, comme l'a montré l'expérience des 25 dernières années. Ils peuvent à juste titre être définis comme la locomotive de notre système entrepreneurial, représentant un facteur de résilience et de modernisation continue de l'appareil productif, grâce à une forte capacité à investir dans la double transition verte et numérique, pour laquelle le capital humain représente le plus actif immatériel important ». Le président d'Unioncamere l'a dit, André Prêtre.

Les entreprises moyennes italiennes et les relations avec l'étranger

Leur productivité est supérieure de 21,5 % à celle de l'Allemagne et de la France. En revanche, par rapport aux concurrents étrangers, nos entreprises moyennes se perçoivent comme défavorisées en termes de la structure des coûts (50,5 %), de l'efficacité de l'administration publique (30,2%) et de qualité des infrastructures du pays (22%). 

Un aspect intéressant concerne le fait que la richesse et l'emploi sont principalement produits en Italie. 88,2% n'ont pas de site de production à l'étranger et seuls 3% réalisent plus de 50% de leur production dans des usines étrangères. La relocalisation semble peser peu, 88,8% faisant appel à des fournisseurs étrangers, obtenant en moyenne 25% de leurs approvisionnements. Par ailleurs, la part des ventes destinées à l'étranger est égale à 43,2% du chiffre d'affaires.

Le dépassement des moyennes sur les grandes malgré une fiscalité dégradée

En comparaison avec les grandes entreprises manufacturières, de 1996 à aujourd'hui, les moyennes ont enregistré de meilleures performances à bien des égards : elles ont obtenu une croissance du chiffre d'affaires plus du double (+108,8 % contre +64,4 %), atteint un niveau majeur productivité accrue (+53% contre +38,6%) et garanti une meilleure rémunération du travail (+62,4 % moyen, +57 % grand).

Cependant, le rapport note que les meilleures performances ont été réalisées dans un contexte qui n'a pas toujours été favorable. C'est le cas du fisc : le taux d'imposition effectif des moyennes entreprises se situe désormais autour de 21,5 % contre 17,5 % pour les grandes entreprises, mais par le passé l'écart était encore plus large, supérieur à 8 points en 2011.

Si au cours de la dernière décennie les moyennes entreprises avaient eu la même charge fiscale que les grandes, elles auraient obtenu plus de ressources pour 6,5 milliards d'euros.

Augmentation du chiffre d'affaires mais il y a l'obstacle de la transmission générationnelle

Avec un rebond du chiffre d'affaires en 2021 (+19%), les perspectives pour 2022 sont également plus que positives (+6,3%). A l'avenir, le relais générationnel risque cependant de ralentir sa progression : 47,2% des ETI ont résolu le changement générationnel tandis que 17,4% y sont confrontés, mais n'ont pas achevé le processus et 32,5% des entreprises de taille intermédiaire en profitent pour insérer des managers externes dans la relève générationnelle.

Les grands enjeux : la gouvernance et la double transition numérique et verte

Cependant, les nombreux profils positifs des entreprises de taille moyenne ne doivent pas ignorer les défis importants qui restent sur le terrain. La nécessité de s'aligner sur Exigences ESG remet l'accent sur la gouvernance. Certaines bonnes pratiques ont encore une diffusion limitée : le code d'autodiscipline est adopté à 35,3%, la présence d'administrateurs indépendants au conseil est limitée à 24,8%, l'existence d'un PDG hors famille intervient dans 16,8% des cas.

L'incertitude géopolitique met en péril la continuité des approvisionnements et les entreprises de taille moyenne entendent y remédier en combinant diversification du nombre de fournisseurs (79,7%) et augmentation de ceux situés à proximité (29,8%), y compris nationaux (27,4%).

En ce qui concerne la double transition numérique et verte, 52 % des entreprises de taille moyenne qui ont investi au cours des cinq dernières années s'attendent à dépasser les niveaux de production pré-Covid en 2022. Une part qui tombe à 35% dans le cas de celles qui ont investi uniquement dans le numérique et à 31% pour les entreprises qui se sont focalisées uniquement sur le vert, jusqu'à 21% là où aucun investissement n'a été réalisé dans ce sens. Un élément de compétitivité dont les entreprises de taille moyenne semblent conscientes : plus de 60 % prévoient en effet d'investir dans le 2022 et les technologies vertes sur la période triennale 24-4.0, tandis que seulement 15 % estiment qu'elles se concentreront uniquement sur la transition numérique et encore 13 % uniquement sur le green.

Mais aussi le durabilité sociale récompense les ETI : 62 % investissent dans le bien-être de l'entreprise, 61 % impliquent leurs salariés dans des activités d'innovation (nouveaux procédés, produits et modes d'organisation de l'entreprise, etc.), 51 % dans la qualité des relations humaines et 51 % collaborent avec le secteur pour accroître le bien-être du territoire.

Et le PNRR ? 4 ETI sur 10 sont à l'arrêt

59% des ETI se focalisent sur le PNRR : 40% ont déjà activé des projets en appui direct aux dispositifs entrepreneuriaux, tandis que 19% envisagent de le faire.

Cependant, il y a encore 41% qui ne pensent pas à profiter de opportunité prévue dans le Plan. Il existe à la fois des facteurs internes et externes qui poussent plus ou moins à agir dans ce sens. Les premiers concernent le capital humain, les seconds les relations avec les institutions et les universités, surtout lorsque les deux acteurs sont impliqués.

Zoom sur la chaîne agroalimentaire

L'enquête analyse également la performance des entreprises de taille moyenne appartenant à la chaîne d'approvisionnement fabrication agro-industrie italienne (595) qui ont fait preuve d'une grande résilience face à la pandémie. Entre 2019 et 2020, le chiffre d'affaires a progressé de 1,5 %, grâce surtout à l'export (+3,6 %) ; les ventes nationales ont clôturé avec +0,8%. 2021 a enregistré +11% sur le chiffre d'affaires précédent et +16% sur les exportations alors que, pour 2022, des hausses de 5,1% sont attendues pour les ventes totales et de 4,9% outre-frontière. Bien sûr, beaucoup dépendra du contexte géopolitique en constante évolution.

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