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Le secret du navigateur Soldini sur un bateau : la cocotte-minute

Navigateur solitaire mais avec goût… pour la table. Giovanni Soldini dans les longues traversées océaniques réserve toujours un moment gastronomique en s'appuyant sur l'autocuiseur, un allié précieux pour cuisiner de savoureux déjeuners sur le bateau même dans des conditions de mer défavorables. Plat préferé? Pâtes à la poutargue.

Cuisiner sur un bateau, surtout quand on navigue, n'est absolument pas chose aisée, vous vous en doutez bien. Mais partir en mer, étant intimement lié à l'idée de vacances, ne peut pas vraiment être synonyme de privation ! Avec quelques petites précautions et une bonne planification, on peut préparer des plats qui, au moins sur le plan des saveurs, mis à part l'aspect visuel du dressage, pourraient vraiment rivaliser avec les mêmes préparations "terrestres".

Mais qui contacter pour connaître les secrets les plus cachés de la cuisine en mer ? Difficile d'imaginer des chefs étoilés, alors on peut miser plus résolument sur un marin qui n'utilise les étoiles que pour s'orienter : l'océanique et le solitaire Giovanni Soldini, un marin qui a navigué (et cuisiné), seul et en équipage, sur tous les océans du monde. Il a toujours épaté tout le monde par la qualité de ses plats, et s'il peut bien manger une régate solitaire, force est de constater que tout plaisancier peut le faire. Les réseaux sociaux ont ensuite amplifié cet "art" qui était le sien et beaucoup ont été émerveillés, et continuent de le faire, par la qualité des plats préparés et mis en ligne par Giovanni Soldini. Mais comment fait-il, se sont-ils demandé beaucoup, pour diriger seul un bateau et en même temps préparer des plats aussi appétissants ?

« Le secret – explique Giovanni – est simple. Utilisez l'autocuiseur.Je le trouve génial et je le recommande vivement à tout le monde, car il a changé ma vie sur un bateau. Éliminez tous les risques liés à la cuisine, car elle est fermée et son contenu ne peut pas se renverser. Je cuisine tout à la cocotte-minute, à commencer par le risotto jaune milanais qui, bien sûr, est mon plat préféré. Surtout lorsque je naviguais seul, je l'utilisais pour tout, évitant également de salir les autres casseroles et plats. Cela fait gagner du temps. Il suffit de préparer une pâte avec la sauce pour la comprendre ».

A bord de son dernier bateau, le Mod 70 Maserati, Giovanni s'est également essayé aux recettes rapides pour tout l'équipage, en envoyant des vidéos avec la recette de la semaine devenues de véritables favoris cultes sur le net. Son les pâtes à la poutargue sont parmi les plus appréciées.

« Dans l'autocuiseur, je fais revenir une gousse d'ail écrasée et je laisse la peau, parce que j'aime ça. Ensuite, je baisse les pâtes avec deux fois plus d'eau que le volume des pâtes, en utilisant moitié eau de mer (j'évite donc le sel) et moitié eau fraîche, en ajoutant immédiatement une boîte ou plus de thon. Je ferme et fixe la marmite au mur et au poêle avec un dessus ignifuge. Après deux minutes de "sifflement", j'ouvre et insère la poutargue râpée, mélange encore une minute et puis il ne reste plus qu'à la manger ».

Évidemment, la planification est importante à bord de bateaux aussi sophistiqués et extrêmes. Quoi et combien manger est presque une science exacte, et les aliments lyophilisés et en portions emballés sous vide sont une partie importante de la cuisine. Mais cet aspect, certes différent, n'en est certainement pas moins important pour les plaisanciers car, une fois les amarres retirées, on se retrouve exactement avec les ingrédients que l'on a rangés. Rien de plus et toujours quelque chose de moins chaque jour qui passe, sans possibilité, bien des fois, de pouvoir compléter par un petit tour au supermarché du port le plus proche. Hélas… bien qu'on parle beaucoup d'« Autostrade le Mare », ils sont toujours sans Autogrill. Il faut qu'on s'en remette !

Faire « galère » est donc une des choses les plus importantes quand on doit affronter une navigation. Que prendre en compte ? La taille du bateau, le nombre de feux et d'aménagement et, bien sûr, le nombre de personnes à bord

Tout d'abord, un compromis doit être trouvé pour les aliments frais. Les fruits les plus périssables en particulier ne doivent être achetés que pour un maximum de deux/trois jours. Même chose pour le poisson, mais ici vous avez la possibilité de l'attraper. Une excellente astuce pour les longues traversées est d'avoir des portions individuelles de denrées périssables sous vide, afin de pouvoir consommer tout le contenu. Mais le principal moyen pour une bonne galère est de partir d'une bonne base, composée de pâtes, de riz, de tomates pelées ou de sauces prêtes, d'huile en conserve, de sel, de sucre, de thon en conserve, de lait UHT, de biscuits. Le pain est préférable d'avoir sec, et les gressins et les craquelins sont préférables aux pains moelleux remplis d'alcool, ce qui garantit leur conservation. De plus, en cas de mal de mer, le gressin est l'aliment le plus adapté à croquer. Pour le vin, le choix est laissé au goût de chacun, même s'il s'agit d'un produit qui prend plus de place que son volume, contrairement aux canettes de bière. Attention à l'eau! C'est une denrée précieuse. Il ne faut pas le gaspiller, pas même celui que vous utilisez pour cuire les pâtes. Il peut toujours être réutilisé pour faire des œufs durs, bouillir des pommes de terre ou encore faire la vaisselle sans détergent, grâce aux propriétés dégraissantes des amidons.

Le "cuisinier" à bord devra alors faire preuve de beaucoup de bon sens. Les banquets luculliens sont interdits en mer, et doivent être reportés une fois au port, car même une belle caprese fait du bien à un équipage si la mer ne permet pas l'équilibre.

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