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Huawei : failles de sécurité, alerte depuis le Royaume-Uni

Le British National Cyber ​​​​Security Center a trouvé des failles dans l'ingénierie des produits du géant chinois. Des défauts qui, s'ils sont exploités par des gouvernements ou des pirates, peuvent mettre en danger la sécurité nationale. Pas d'interdiction, pour l'instant, comme le souhaiteraient les Etats-Unis - Le géant chinois se défend : "Nous comprenons et prenons les inquiétudes au sérieux"

Huawei : failles de sécurité, alerte depuis le Royaume-Uni

Huawei, dans le viseur des États-Unis et au centre du bras de fer sur les tarifs douaniers américano-chinois, est également sous observation au Royaume-Uni. Le National Cyber ​​​​Security Center (NCSC), l'organisme britannique chargé de surveiller la sécurité numérique, a publié un rapport qui indique que Huawei n'a pas résolu les problèmes de sécurité de ses produits et n'a pas démontré son engagement à le faire. Le rapport met en évidence l'existence de "défauts sous-jacents" dans les logiciels d'ingénierie que « les gouvernements ou les pirates » pourraient exploiter, créant des risques pour la sécurité nationale.

En particulier, les responsables britanniques s'inquiètent notamment du fait que Huawei n'ait pas mis en œuvre les pratiques de cybersécurité qu'il avait promis de mettre en œuvre lorsque les États-Unis ont qualifié le géant chinois de menace pour la sécurité nationale. Les responsables britanniques attribuent le problème essentiellement à la "mauvaise ingénierie logicielle" de Huawei et non au possible "résultat de l'ingérence de l'État chinois".

La réponse du géant chinois ne s'est pas fait attendre. Un porte-parole de Huawei a commenté le rapport en déclarant que le groupe "comprend ces préoccupations et les prend très au sérieux". Il a également rappelé que le géant chinois s'est engagé, y compris financièrement, à examen des processus d'ingénierie et qu'« une carte de programme de haut niveau a été élaborée ; nous continuerons à travailler avec les opérateurs et les autorités de cybersécurité britanniques.

En pratique, les failles résident dans les défauts des logiciels d'ingénierie des produits Huawei plutôt que dans l'intention, jamais démontrée, du gouvernement chinois d'avoir des visées d'espionnage sur l'Occident.

Pragmatiquement, les Britanniques se posent donc la question de savoir comment gérer la présence de Huawei dans les réseaux du Royaume-Uni. Un problème que les Américains et d'autres pays européens ont également donné au fait que Huawei est le premier fabricant mondial d'équipements pour les réseaux de télécommunications, y compris ceux pour la nouvelle norme 5G. Pour l'instant, le centre britannique sur la cybersécurité, le NCSC, entend continuer à surveiller, comme il le fait depuis 15 ans, le constructeur chinois avec lequel il a noué des relations de collaboration et d'information. La présence de Huawei sur les réseaux britanniques est également atténuée par celle d'autres opérateurs, ce qui atténue le risque.

Pour plus de sécurité, cependant, dans une récente communication à Bruxelles, les dirigeants du NCSC ont précisé que le constructeur asiatique "n'est présent dans aucun des réseaux sensibles du pays, y compris les réseaux gouvernementaux". Et sa présence, là où elle existe, « fait partie d'une offre équilibrée avec celle des autres fournisseurs ».

Pourtant, les arguments du British Center for Cybersecurity apportent une aide importante à l'administration Trump qui demande l'interdiction du constructeur chinois, sur le modèle de ce qui a été fait aux USA. En effet, on ne peut oublier la lien très étroit entre Huawei et le gouvernement chinois qui a une solide emprise sur l'économie de son propre pays. D'autre part, la prudence des Européens - et parmi eux, des pays clés comme l'Allemagne - est due à des considérations conséquences d'une réduction drastique des effectifs du constructeur chinois pour la création de réseaux 5G : à y regarder de plus près, elle aurait de graves répercussions sur l'avancée numérique des pays, avec un ralentissement des programmes de numérisation que chacun s'attache désormais à mener.

Un joli rébus je dois dire. Et vous ne pouvez pas l'ignorer. Même si le gouvernement italien, pour le moment, ne semble pas avoir compris l'ampleur de l'enjeu.

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