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Gribouillage, le gribouillis transgressif et libérateur de l'artiste de la Renaissance à nos jours exposé à Rome

Le premier Gribouillage / Scribble. De Léonard de Vinci à Cy Twombly se tiendra à la Villa Médicis, du 3 mars au 22 mai 2022

Gribouillage, le gribouillis transgressif et libérateur de l'artiste de la Renaissance à nos jours exposé à Rome

Levez la main si vous n'avez jamais gribouillé un dessin à l'école, à l'université, lors de réunions de travail sans trop faire attention alors que vos pensées couraient vers d'autres problèmes ou étaient engagées dans une conversation téléphonique. Le créateur de ce mot "Doodle" devenu d'usage courant grâce à Google, bien que pour d'autres significations, ce qui en anglais signifie gribouillis, atteste en fait que le côté droit du cerveau, le plus créatif, est utilisé. Cela a été bien expliqué par Betty Edwards, professeur émérite d'art à la California State University à Long Beach, connue dans le monde entier grâce aux méthodes de développement de la créativité dans un célèbre essai. En ce sens que ces signes témoignent que la réalité est perçue non pas selon les schémas préconçus de l'esprit rationnel, qui est géré par l'hémisphère gauche du cerveau, mais plutôt à travers le développement de catégories intuitives et de créativité, supervisées par l'hémisphère droit .

L'Académie française de Rome – Villa Médicis et les Beaux-Arts de Paris consacrent deux expositions intéressantes en collaboration avec le Musée national d'art moderne – Centre Pompidou, Paris et l'Institut central du graphisme.

L'Avantgarde se rend pas, 1962

Après l'exposition romaine, une deuxième suivra aux Beaux-Arts de Paris du 19 octobre 2022 au 15 janvier 2023.

L'exposition conçue par les deux commissaires Francesca Alberti (Villa Medici) et Diane Bodart (Columbia University), avec la collaboration de Philippe-Alain Michaud, en tant que conservateur associé (Centre Pompidou) s'appuie sur environ 300 œuvres originales allant de la Renaissance à l'époque contemporaine et met en lumière l'un des aspects les plus méconnus et les moins maîtrisés de la pratique du dessin. Abordant les multiples facettes du gribouillage dans les arts, des croquis barbouillés au dos des tableaux aux gribouillis qui deviennent de véritables œuvres, l'exposition montre comment ces pratiques graphiques expérimentales, transgressives, régressives et libératrices, qui semblent n'obéir à aucune règle, ont toujours marqué l'histoire de la création artistique.

La Renaissance, afin de s'affranchir des contraintes du Dessin dit alors "académique", produit des formes graphiques libres, instinctives et gestuelles, qui évoquent les dessins rudimentaires d'enfants, les digressions calligraphiques en marge des manuscrits ou encore les graffitis d'anonymes. mains couvrant les murs de la ville. Picasso, parlant précisément des enfants, disait : «Il m'a fallu toute une vie pour dessiner comme eux”; mais Michel-Ange se plaisait déjà à imiter les personnages (marionnettes) maladroitement dessinés sur les façades florentines. L'exposition explore cette face cachée de la fabrication artistique et invite les visiteurs à déplacer leur regard vers l'envers des tableaux ou vers les murs de l'atelier, vers la lisière des dessins ou sous les fresques détachées….

Proposant des combinaisons inédites entre les œuvres des maîtres de la première modernité, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Pontormo, Titien, Bernin…, et celles d'artistes modernes et contemporains reconnus, Picasso, Dubuffet, Henri Michaux, Helen Levitt, Cy Twombly, Basquiat, Luigi Pericle…, l'exposition interroge les ordres chronologiques et les catégories traditionnelles (marge et centre, officiel et non officiel, classique et contemporain, œuvre et document) et place la pratique du gribouillis au centre de la pratique artistique.

Gribouillage / Scribble. De Léonard de Vinci à Cy Twombly, elle dispose d'importants prêts accordés par de prestigieuses institutions italiennes et européennes, dont : Galleria degli Uffizi, Florence ; Gallerie dell'Accademia, Venise; Musée et Real Bosco di Capodimonte, Naples; Bibliothèque Royale, Turin; Opera Primaziale Pisana, Pise; Musée du Louvre, Paris; Staatliche Museen, Berlin; Museu Nacional Soares dos Reis, Porto; Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris ; Casa Buonarroti, Florence; Archives nationales de l'État, Rome ; Musée du Petit Palais, Paris…

Giovanni Bellini (Dessin monstrueux)

L'exposition romaine est divisée en six sections thématiques qui mêlent œuvres de la Renaissance et contemporaines dont l'extraordinaire palimpseste de dessins tracés au dos du Triptyque de la Madone de Giovanni Bellini, conservé à la Gallerie dell'Accademia de Venise, que le public aura l'occasion de découvrir pour la première fois, ainsi que les dessins de Benozzo Gozzoli, Fra Bartolomeo, Michelangelo, Pontormo, Tiziano, Taddeo Zuccari, mais aussi les œuvres des Carracci, Simone Cantarini, Algardi, Bernini des plus importantes collections italiennes ; ou encore la tête grotesque de Léonard de Vinci, prêtée par les Beaux-Arts de Paris ; et le carnet de Delacroix conservé à l'Institut national d'histoire de l'art de Paris (INHA).

Le catalogue comprend sept chapitres et rassemble des contributions inédites de dix-sept auteurs : Emmanuelle Brugerolles, Baptiste Brun, Angela Cerasuolo, Hugo Daniel, Vincent Debaene, Dario Gamboni, Anne-Marie Garcia, Tim Ingold, Giorgio Marini, Philippe-Alain Michaud, Anne Montfort - Tanguy, Mauro Mussolin, Gabriella Pace, Maria Stavrinaki, Nicola Suthor, Alice Thomine-Berrada, Barbara Wittmann.

Gribouillage Scribble. De Léonard de Vinci à Cy Twombly

du 3 mars au 22 mai 2022

Académie française – Villa Médicis

Viale Trinità dei Monti 1

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