Partagez

Grèce, la victoire prudente. Samaras : "Athènes appartient à l'Europe et respectera ses engagements"

Le parti conservateur Nouvelle Démocratie a obtenu près de 30% des suffrages - Le chef de l'Etat confie à Antonis Samaras le soin de former le nouveau gouvernement : le soutien du Pasok d'Evangelos Venizelos sera fondamental, mais il veut un gouvernement d'union nationale - Le le radical Tsipras répond : "Pas d'accords avec ceux qui ne rejettent pas le mémorandum".

Grèce, la victoire prudente. Samaras : "Athènes appartient à l'Europe et respectera ses engagements"

La peur a gagné à Athènes. Entre le parti conservateur Nouvelle Démocratie qui s'assure un avenir de sacrifices mais sous l'égide sûre de l'Europe et le parti radical Syriza qui proposait au contraire, à la sauce vaguement populiste, des réformes courageuses et alternatives, le premier l'a emporté. Nd, emmené par Antonis Samaras, remporte les élections avec 29,7% qui, grâce à la prime majoritaire de 50 sièges, correspond à un 129 des 300 sièges du Parlement. Grande satisfaction aussi de l'Europe, qui avait exercé une pression considérable pour que Nd soit le parti vainqueur. Le challenger, le cependant, le radical Alexis Tsipras a obtenu 27% des voix, avec 71 sièges : pas mal pour un parti qui n'a pas dépassé 7% des préférences l'an dernier. Les socialistes du Pasok ont ​​obtenu 12,3 % avec 33 sièges, les Grecs indépendants, parti libéral, ont obtenu 7,5 % et 20 sièges, tandis que la Gauche démocrate a obtenu 6,25 % et 17 sièges et les communistes du Kke 4,5 % et 12 sièges.

Il y a aussi un autre phénomène qu'il ne faut pas sous-estimer. A Athènes, la peur de l'ennemi intérieur a également gagné: ces derniers mois, ils ont augmenté de façon spectaculaire violence contre les immigrés, devenir le bouc émissaire de l'aggravation de la crise. Pour les fomenter, la propagande raciste des parti néonazi, Aube dorée, qui a été confirmé au Parlement avec 6,92% des voix (18 sièges). Le problème de la sécurité intérieure inquiète également Samaras : « Alors que les familles grecques peinent à joindre les deux bouts, Syriza offre aux immigrés des allocations de chômage et des documents. L'invasion massive d'immigrants s'arrêtera et un retour massif dans leurs pays d'origine commencera ». 

Mais avec 129 sièges sur 300, le Nd ne pourra pas former un gouvernement unicolore et devra modérer ses extrêmes. Le président de la République Karolos Papoulis va confier aujourd'hui à Samaras la tâche de former le nouveau gouvernement dans les trois jours. il faut se hâter puisque la Grèce doit trouver 11 milliards d'euros d'ici la fin du mois et pour cela il doit revenir au plus vite à la table des instances européennes. Pourtant ce n'est pas une évidence. Si d'une part Samaras peut compter sur le soutien du parti socialiste Pasok (33 sièges), de l'autre, le leader Venizelos a imposé comme condition l'inclusion des deux autres partis de gauche, la Gauche démocratique et Syriza pour former un gouvernement de coalition nationale. 

Cependant, il est peu probable que Tsipras accepte, puisqu'il a de nouveau répété qu'il ne conclurait pas d'accords avec quiconque ne rejetterait pas le mémorandum. Mais au moins sur ce point, il peut être crédité d'une petite victoire. Lors des dernières élections, Samaras a même proposé d'augmenter les mesures d'austérité, alors qu'il parle depuis quelques semaines de revoir certains points de l'accord et de viser la croissance. Cependant, le leader de la ND a déclaré : « Nous respecterons nos signatures et les engagements pris par la Grèce et nous travaillerons pour sortir le pays de la crise. Il ne fait aucun doute que la Grèce appartient à l'Europe ». Alors, n'étaient-ce que des phrases de campagne ? Selon ses détracteurs, Samaras c'est un opportuniste qui a toujours mis son propre intérêt devant celle de la nation. Nous ne devons pas oublier que la Nouvelle Démocratie et le Pasok sont les mêmes partis qui pendant des années ont falsifié les budgets de la Grèce et amené le pays au bord du défaut de paiement. 

Mais aujourd'hui les temps sont différents, l'UE parle de pacte budgétaire et d'union bancaire : l'Europe devrait avoir plus de pouvoirs pour vérifier que la Grèce respecte les règles. Mais, pour avoir une réponse définitive, il faudra attendre le prochain sommet européen fin juin.

Passez en revue