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Photographie : nature, homme, guerre. Paolo Pellegrin au MAXXI

Le photographe de la célèbre agence Magnum exposera plus de 150 de ses meilleures photos qui retracent son activité entre 1998 et 2017. Par ailleurs, une partie de l'exposition est consacrée à un projet photographique composé d'une série d'images décrivant le pays des ville de L'Aquila après le tremblement de terre. L'exposition est organisée par Germano Celant

Photographie : nature, homme, guerre. Paolo Pellegrin au MAXXI

Paolo Pellegrin est peut-être le photographe italien le plus connu au monde : membre de laAgence Magnum depuis 2005, voyageait partout avec son appareil photo et racontait des hommes, des femmes, des enfants, des guerres, mais aussi d'une nature puissante et palpitante. Et maintenant, le MAXXI de Rome lui consacre une exposition anthologique du 7 novembre 2018 au 10 mars 2019. Ils sont terminés 150 ses images exposée, fruit de deux ans de travail sur l'ensemble du fonds photographique de l'artiste qui retrace ses années de activité entre 1998 et 2017, à travers des images et des vidéos inédites.

Le parcours de l'exposition se partage entre deux extrêmes : l'obscurité et la lumière. Vous entrez dans un environnement sombre, où les environnements noirs dominent : la guerre domine, les images de la souffrance qu'elle emporte avec elle, la destruction des villes, des maisons, la désolation violente qui domine les lieux. D'une couleur diamétralement opposée est l'espace lumineux de la deuxième partie de l'exposition, où prédominent les images d'une nature qui, majestueuses, semblent rappeler la fugacité de l'existence humaine.

Pellegrin est né en 1964 et n'est pas un photographe traditionnel. Les images sont en mouvement et sont parfois présentées seules, parfois regroupées avec d'autres photos afin que l'image soit comprise et complétée à travers l'ensemble des images prises. La bataille de Mossoul en 2016, à l'entrée, choisie par Pellegrin comme métaphore du conflit, et qui explose comme un Guernica contemporain, est majestueuse et tragique. Mais la violence n'est pas seulement en Irak, elle est aussi tapie dans l'Amérique hautement civilisée, dans les rues de Miami qui parlent de violence, de race, de pauvreté, de crime, tout comme les photos prises de Gaza à Beyrouth, d'El Paso à Tokyo, de Rome à Lesbos. La surprenante photo d'un jeune Rom se démarque, portrait contemporain et intemporel, presque une Joconde à exposer aux Offices.

Les deux parties du parcours sont reliées par un passage qui projette le visiteur dans l'activité de Paolo Pellegrin, dans sa recherche visuelle et passe par les dessins, carnets, notes, petites photographies, qui expliquent la complexité de l'instant créatif d'un photographe qui est à la fois étude et instinct.

Comme il l'écrit Germano Celant, le commissaire de l'exposition :

 « Le reportage, pour Pellegrin, n'est pas une opération accélérée et rapide, détachée et froide, mais – comme pour Walker Evans et Lee Friedlander – c'est une manifestation d'interprétation personnelle, qui se nourrit d'esthétique et d'expressivité, d'angoisse et de souffrance. C'est la synthèse d'une position critique du photographe vis-à-vis de la vision impersonnelle de la réalité : une histoire, découpée en moments et en chapitres, qui aide à mettre en contexte la situation vécue et ceux qui la documentent. […] Ses photographies sont des fragments d'une écriture en images et reflètent un temps historique, fondé sur les physionomies individuelles et collectives de personnes vivant un drame. Ils deviennent aussi une histoire privée de Pellegrin qui ressent le besoin de partager, par sa présence et son témoignage, la responsabilité de notre culture face à ces événements dramatiques."

Parallèlement à l'exposition, la première partie du projet photographique réalisé par Pellegrin en janvier dernier à L'Aquila est présentée dans le cadre du projet photographique que lui a confié MAXXI. L'autre partie de l'œuvre consiste en de grandes photographies en couleur dans lesquelles, après avoir quitté la ville, Pellegrin dépeint la campagne et les montagnes autour de L'Aquila pendant une nuit éclairée uniquement par la lune. Ces images seront exposées pour la première fois au Palazzo Ardinghelli à l'occasion de lainauguration du MAXXI L'Aquila, en 2019, un projet confié par le MiBAC à la Fondation MAXXI pour contribuer à la renaissance du territoire aussi par la culture.

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