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Fonds de garantie des dépôts bancaires : ce que les épargnants doivent savoir

EDUCATION FINANCIERE - Comment fonctionnent-elles en cas d'instabilité bancaire - Qui les finance et quand interviennent-elles - Le cas des banques vénitiennes

Fonds de garantie des dépôts bancaires : ce que les épargnants doivent savoir

Avec la conversion du décret 237/2016, des dispositions législatives concernant l'éducation financière, d'assurance et de sécurité sociale ont été introduites pour la première fois dans notre pays.

Cela confirme sa haute valeur stratégique, afin de promouvoir le concept de citoyenneté économique, fondé sur la responsabilité des choix individuels, à travers l'amélioration de la compréhension des produits financiers pour identifier les risques et les opportunités, en s'alignant sur les meilleures pratiques internationales.

À notre avis, le besoin de compétences accrues ne s'arrête pas à la connaissance des instruments financiers individuels, mais s'étend à la connaissance, au moins de base, de l'état de santé des banques avec lesquelles des relations financières sont entretenues et des méthodes de protection des créances les épargnants, via les fonds de garantie des dépôts, en cas d'instabilité bancaire.

Les réflexions suivantes sont centrées sur les changements intervenus récemment dans le fonctionnement de ces fonds, conformément à la directive communautaire sur les systèmes de garantie des dépôts, transposée dans notre législation en 2016, et commentent brièvement les états financiers, qui viennent d'être approuvés par les assemblées respectives . Il s'agit du Fonds Interbancaire de Protection des Déposants (FITD) qui associe toutes les banques autres que les CCB et du Fonds de Garantie des Dépôts (FGD) dont ces dernières font partie.

Il s'agit de consortiums de droit privé, à adhésion obligatoire, soumis au contrôle des autorités de tutelle, ayant pour mission de rembourser les déposants individuels dans un délai de 7 jours jusqu'à un maximum de 100.000 euros, au moment du début de la liquidation administrative obligatoire d'un banque insolvable, remplaçant les épargnants dans la distribution des actifs résiduels. Les relations assurées font partie des passifs dits éligibles, c'est-à-dire reconnus dignes de protection (essentiellement dépôts et comptes courants).

Les deux fonds de garantie peuvent également être appelés à intervenir en dehors des cas de remboursement immédiat des dépôts, pour garantir la continuité des fonctions sociales, protéger d'une manière générale les fonds et avoirs des clients de la banque défaillante et minimiser le recours aux espèces publiques, mais sous des conditions très spécifiques, telles que de graves déséquilibres financiers et patrimoniaux de la banque, l'inefficacité d'autres mesures, l'intérêt public.

La condition pour procéder en alternative au remboursement des cautions est en tout cas le respect du principe du moindre coût.
En effet, depuis 2016, les deux Fonds ont suspendu leurs interventions pour soutenir les banques en crise, afin de ne pas se heurter aux exceptions des autorités européennes en matière d'aides d'État et/ou de prétendu contournement des règles de renflouement interne. À l'heure actuelle, de telles interventions ne sont possibles que grâce à des fonds volontaires.

Un autre changement pertinent, souligné dans les deux états financiers, est que les moyens financiers dont disposent les Fonds à partir de cette année doivent être préétablis, c'est-à-dire avancés par les banques participantes et confiés à la gestion des Fonds eux-mêmes. En cela, le mécanisme « sur appel », qui obligeait les membres à verser les fonds nécessaires, lors de la survenance d'une crise, est substantiellement modifié.

Le montant de ces apports est fixé à 0,8 % du total des avoirs protégés, soit les soldes des dépôts et des comptes courants dans la limite de 100.000 XNUMX € par déposant.

Le système deviendra progressivement pleinement opérationnel, pour atteindre l'objectif en 2024, mais, pour donner une idée des valeurs en jeu, à ce jour, il s'agit de 4,5 milliards pour le FITD (contre 552 milliards de dépôts protégés pour les 193 banques adhérentes) et 700 millions pour le FGD du système coopératif, contre 85 milliards de dépôts protégés, pour 330 banques.

Ce sont des chiffres respectables et nous commençons cette année avec la gestion de plus de 400 millions, qui ont déjà afflué dans les caisses des deux fonds.
D'une part, les coûts plus élevés pour les banques sont évidents, d'autre part, les responsabilités de ceux qui sont appelés à administrer ces ressources remarquables avec soin et prudence, à rendre facilement disponibles si nécessaire.

Les cotisations que chaque banque devra verser chaque année à son fonds seront proportionnées à la taille et au risque, la notion de fonds de garantie des dépôts bancaires étant assimilée à tout mécanisme d'assurance prime-maximum-réserve. A volumes de dépôts à protéger identiques, les banques les plus risquées devront donc contribuer plus que les moins risquées, pour décourager les comportements d'aléa moral. Les calculs sur le risque individuel sont en cours de finalisation, selon des modèles statistico-mathématiques approuvés par la Banque d'Italie, avec des différences, entre les deux configurations, dans les pondérations à attribuer aux principaux types de risque.

Avec l'approche basée sur les risques, les Fonds seront appelés à mener une action disciplinaire fondamentale envers les banques du consortium, afin de minimiser la probabilité de devoir procéder au remboursement des dépôts protégés. Agir en fonction de la prévention des crises devient donc une instance stratégique, également en considération des multiples pathologies. A la dichotomie traditionnelle entre banques performantes et banques non performantes, nous avons aujourd'hui des banques mandatées, des banques en stress, des banques en résolution, des banques à capitaliser par mesure de précaution, des banques en liquidation administrative forcée et, évidemment, des banques performantes, bien qu'ordonnées selon aux différentes classes de risque.

Quelques considérations doivent également être faites sur le dualisme du système italien : FITD représente environ 85 % du total, FGD les 15 % restants, les primes perçues par ce dernier sont relativement plus élevées, si l'on considère que le pourcentage de dépôts protégés (et des fonds contrôlés) correspond à une part de marché du total des dépôts collectés par les BCC n'excédant pas 8 pour cent. Cela passe par le poids plus important des dépôts inférieurs à 100.000 XNUMX euros, en cohérence avec la vocation des banques coopératives de crédit à opérer avec des sujets (ménages consommateurs et producteurs, petites entreprises) disposant en moyenne de ressources financières moindres.

Les structures de bilan des deux Fonds au 31/12/2016 présentent des différences importantes. Alors que les actifs du FITD sont représentés presque entièrement par des liquidités ou des actifs facilement liquides, la majorité des actifs du Fonds coopératif de garantie de crédit se composent de créances sur les membres du consortium, principalement liées à des prêts non performants et à des créances sur l'administration fiscale achetées par banques défaillantes.

Cela tient à l'attitude du FGD de privilégier l'accompagnement des intermédiaires en crise, après quoi, dans ses vingt années d'existence, seule la première intervention a consisté dans le remboursement des cautions d'une BCC en liquidation judiciaire. Le FITD comptabilise les positions résiduelles relatives aux situations de liquidation dans lesquelles il est intervenu, remboursant les cautions, non sans évoquer les 800 milliards de lires absorbés par la première crise, au moment de son déclenchement (1987).

La performance des deux Fonds dépendra de la capacité à gérer des profils tels que :
a) pour les CCB, la récupération des crédits achetés par les banques qui étaient passés en décoction jusqu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle législation européenne sur le cautionnement ;
b) la gestion économique des ressources financières mobilisées pour protéger les gisements à protéger. Le FITD a stipulé un mandat de gestion auprès de la Banque d'Italie, avec des limites en termes de risques de contrepartie, de concentration, de liquidité et de taux. Le FGD devra aborder le sujet des investissements financiers dans les meilleurs délais ;
c) la réduction du risque de défaillance des CCB associées au FDG, à concrétiser avec le lancement du schéma du groupement bancaire coopératif et la mise en place du contrat de cohésion ;
d) l'action des fonds parallèles pour soutenir les sujets les plus faibles, en rationalisant l'utilisation des ressources pour les trois fonds (institutionnels, obligataires et temporaires) appartenant au crédit coopératif. Le FITD a créé un Fonds de solidarité géré dans le cadre de son budget pour indemniser les obligataires des banques en résolution.

Cela dit, il est utile de faire quelques réflexions sur les raisons en faveur d'un fonds d'assurance unique, compte tenu du dualisme décrit ci-dessous. Cette dernière apparaît quelque peu contradictoire au nom à la fois de la liberté de choix des banques individuelles d'adhérer à l'un ou l'autre corps, et des avantages fondés sur la loi des grands nombres qui régit tout mécanisme d'assurance.

Le scénario envisagé au niveau européen est l'introduction, bien qu'à moyen/long terme (2024), d'un système de garantie unique, dont les deux budgets tiennent dûment compte. En fait, le nom d'EDIS (European Deposit Insurance Scheme) fait référence à la création du troisième pilier de l'union bancaire, qui comprend depuis 2014 la directive relative au redressement et à la résolution des banques en crise (remplaçant les procédures nationales de liquidation) et la Règlement relatif au mécanisme de résolution unique.

Le passage à ce régime sanctionnera la couverture complète sur une base mutualisée des dépôts protégés au niveau européen. La question à trancher est de savoir si les Fonds Nationaux de Garantie conservent ou non un rôle, notamment en termes d'utilisation des fonds disponibles pour des interventions alternatives au remboursement des cautions.

En conclusion, si, comme le prévenait Einaudi il y a un siècle, après les crises bancaires du premier après-guerre, « l'épargnant doit étudier attentivement, avec prudence et sans avidité, les opportunités d'emploi qui se présentent de temps à autre », il doit aujourd'hui aussi savoir s'orienter dans le nouveau cadre réglementaire européen complexe.

Ce qui, loin de rester l'affaire des seuls salariés, aura un impact toujours plus concret sur ses conditions financières, comme cela s'est déjà produit avec les premiers cas douloureux de bail-in, qui sont tombés de manière totalement inattendue sur les épargnants des quatre banques qui sont entrées en résolution, et avec d'autres qui pourraient survenir, compte tenu des crises bancaires toujours en cours. Il est donc bon d'investir immédiatement dans ces nouvelles connaissances, afin que, en plus d'éviter les effets d'une méfiance généralisée, on n'ait pas à choisir la banque à laquelle confier son épargne selon que tel ou tel régime national est adhérent .de l'assurance-dépôts.

D'un autre côté, les épargnants doivent aussi se demander ce qu'implique la coexistence de tant de fonds. Aux 6 (tant obligatoires que volontaires) évoqués plus haut s'ajoutent le Fonds Atlas et les 20 milliards mis à disposition par l'Etat, tous essentiellement sur la ligne de départ et en alerte à l'aube d'une crise. À ce stade, il n'est pas clair si la course doit finir première ou dernière, en fonction des spécificités de chacun.

Cette fragmentation, en plus d'être source de confusion, est mortelle car l'épargnant risque de payer plusieurs fois pour la même affaire. Un exemple aidera à mieux expliquer cela. Si les deux grandes entreprises vénitiennes populaires sont sauvées grâce à l'agrégation et à l'intervention extraordinaire de l'État, un actionnaire qui a déjà tout perdu devra payer un autre millier d'euros en tant que contribuable, ce qui est aussi le coût supporté par chaque famille italienne pour rassembler les 20 milliards de l'épargnant Décret Banque. Et s'il n'a vraiment pas de chance et a transféré ce qui lui reste à l'une des banques qui resteront membres du Fonds Atlante, il devra également assumer la part de celles qui ont plutôt décidé de couvrir les frais du renflouement, demandant à être remboursées . C'est pourquoi notre épargnant/contribuable paierait trois fois au mépris du principe latin ne bis in idem et c'est aussi pourquoi il est essentiel de savoir plus exactement où en sont les choses.

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