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Eurobonds, la bataille Hollande-Merkel commence ce soir au sommet de Bruxelles

Ce soir un sommet à Bruxelles : les représentants des gouvernements européens discuteront des eurobonds, du pacte de croissance et de la question grecque - Pendant ce temps, hier, le chancelier autrichien Faymann a pris le parti des eurobonds, alors que plus de 60% des Européens les jugent nécessaires - De Merkel, cependant il y a une opposition claire.

Eurobonds, la bataille Hollande-Merkel commence ce soir au sommet de Bruxelles

Aujourd'hui à Bruxelles, il y aura une épreuve de force sur les euro-obligations. Tout porte à croire que les dirigeants européens ont accepté l'invitation du président du Conseil européen Herman Van Rompuy pour en parler "sans tabous". Sur le terrain, les deux camps ont réaffirmé leurs positions hier. D'un côté la France, qui formalisera la demande avec l'Italie : le nouveau ministre français des Finances Pierre Moscovici a évoqué les eurobonds comme « une idée forte à discuter ». De l'autre, l'Allemagne, avec la chancelière Angela Merkel réaffirmant son opposition aux obligations européennes. En effet, selon les mots du vice-ministre allemand des Finances Steffen Kamper, il s'agit d'une "mauvaise recette au mauvais moment avec les mauvaises conséquences".

Hier, l'OCDE est intervenue sur la question, demandant aux gouvernements de faire des pas en avant significatifs vers leur établissement et la BCE pour acheter des obligations des pays en difficulté. Mais l'ancien membre de la BCE Lorenzo Bini Smaghi s'est également exprimé sur le sujet, rejetant l'hypothèse des eurobonds comme solution à la crise européenne : «Même si la résistance de l'Allemagne au lancement d'une émission commune de dette pour la zone euro était surmontée, cette solution n'assurerait pas une amélioration des perspectives de croissance pour les pays de l'euro ». a déclaré l'économiste qui enseigne maintenant à Harvard.

Entre-temps, quelques heures après la réunion, la chancelière social-démocrate s'est également exprimée sur le sujet de l'Autrichien Werner Faymann, qui a dit "soutenir pleinement" la position du président français François Hollande en faveur des euro-obligations, soulignant qu'il s'agit en tout état de cause "d'un projet de longue haleine, qui ne pourra être réalisé dans les deux ou trois prochains trois ans". Sans compter qu'il faut une "discipline budgétaire crédible, condition indispensable à la création d'eurobonds". 

Angela Merkel est donc de plus en plus isolée, mais toujours déterminée à ne pas reculer d'un pas. Contre elle aussi une statistique Eurobaromètre selon laquelle plus de 60% des Européens sont favorables aux Eurobonds. Pour 64% des personnes interrogées (+3% par rapport à l'enquête précédente) les eurobonds sont "nécessaires au nom de la solidarité européenne" et 61% (+4%) pensent que les obligations européennes "renforceraient la stabilité financière des Etats membres" .

Mais la croissance sera aussi discutée au sommet de Bruxelles. Et encore une fois, l'attente est pour l'emplacement qui reprendra Berlin. Au sujet du pacte de croissance, pendant du pacte budgétaire pour compléter la rigueur budgétaire par des mesures pour la croissance de la zone euro, Merkel s'est montrée plus flexible et disposée à répondre aux exigences françaises et italiennes. Il ne reste plus qu'à patienter. 

 

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