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Élections présidentielles françaises, sondage à la sortie des urnes : Macron mène de 5 points sur Le Pen. Vote dans 15 jours

Au premier tour, le président sortant Macron l'a nettement emporté avec 28,5 % contre 23,6 % pour Le Pen : ils iront au second tour dans 15 jours. Mélenchon troisième avec 20% d'exclus du vote pour Le Pen - Abstention à 26%l

Élections présidentielles françaises, sondage à la sortie des urnes : Macron mène de 5 points sur Le Pen. Vote dans 15 jours

Un soupir de soulagement ne l'a pas seulement attiré Emmanuel Macron, mais toute l'Europe. Les pourcentages avec lesquels le président sortant de la France se présentera le 24 avril au nouveau défi avec le chef de l'extrême droite Marine Le Pen (comme en 2017) font la différence : 28,5% pour lui, 23,6% pour elle. 

Les deux gagnent des positions par rapport à la dernière fois : Macron gagne plus de quatre points par rapport à il y a cinq ans ; Marine Le Pen deux. 

Elections présidentielles françaises : tous les résultats

Deux grands mouvements de l'histoire politique française se sont effondrés : la droite gaulliste, emmenée par le président de la région Ile de France, Valérie Pécresse, qui n'a jamais atteint un résultat aussi bas, inférieur à 5 % ; et le Parti socialiste, qui a obtenu moins de 2 % à la mairie de Paris, Anne Hidalgo. En revanche, le leader de la gauche radicale réalise une performance importante Jean-Luc Mélenchon, qui se dépasse par rapport au scrutin précédent et atteint 20,3 %. Tout le reste de la troupe candidate (il y en avait 12 en tout) se partage les miettes.  

Vers le scrutin

Au cours des dernières heures, des rumeurs s'étaient répandues selon lesquelles certains sondages donnaient les deux candidats en tête à tête, avec 24% : c'était la panique. Ensuite, les nouveaux chiffres ont changé la donne, faisant à nouveau sourire beaucoup.  

Macron peut désormais penser plus sereinement à la prochaine quinzaine, où il devra définitivement remporter la course à la présidence. pouquoi les jeux ne sont pas terminés : Marine Le Pen confirme la montée en puissance des suffrages, et en tout cas l'extrême droite n'a jamais été aussi forte dans le pays, comme le note l'analyste populaire Alain Duhamel. 

Élections présidentielles françaises : taux de participation

Pire que prévu au contraire pour la participation au vote : 73,5% sont allés aux urnes des Français contre 77,77 % en 2017, soit plus de quatre points de moins. 

À première vue, cela pourrait ressembler à une catastrophe démocratique, mais cela a été considéré beaucoup moins sévèrement par les analystes de la télévision nationale : après tout - était leur raisonnement - cela ne s'est pas si mal passé depuis qu'il y a une guerre en cours au cœur de l'Europe et dont on parle – évidemment et obsessionnellement – ​​dans tous les médias ; ce n'était pas si mal non plus vu que le pays est sorti (ou presque) d'une crise pandémique épuisé et épuisé; et ça ne s'est pas si mal passé même si l'on considère que la campagne électorale classique, faite de débats, d'affrontements et même d'affrontements, n'a jamais été vue. 

Tous les candidats, à quelques exceptions près, ont travaillé d'arrache-pied pour que le SMIC diffuse leurs programmes, tandis que le président sortant, même peut-être accaparé par les affectations internationales, s'est traîné dans l'arène tardivement et contre son gré, peut-être trahi par les sondages. ce qui lui a longtemps valu entre 10 et 15 points d'avance sur ses adversaires. 

Ce qui va se passer maintenant? Qui votera pour qui ? 

Avec qui les perdants se rangeront-ils ?

Mélenchon a déjà dit que pas un seul vote ne doit revenir à Marine Le Pen. Mais il n'a pas recommandé de voter pour Macron, laissant la liberté de conscience à ses électeurs. C'est déjà une bonne chose. Car non seulement les intellectuels rendus orphelins par le Parti socialiste ou les jeunes les plus radicaux votent pour lui, mais aussi des électeurs très proches de l'extrême droite en termes de programmes politiques, paradoxalement, ils sont assez similaires. 

Mélenchon par exemple est contre l'OTAN, comme Marine Le Pen, et rêve de faire de la France un pays non aligné ; tandis qu'en Europe, il appelle à un protectionnisme négocié pour les produits industriels et agricoles français, ce qui peut ressembler beaucoup à un « Frexit ». Sans oublier qu'il unit les deux domaines une haine viscérale pour Macron: tout le monde mieux que lui.  

Ma Macron entend récupérer tout le terrain, à droite comme à gauche. En théorie, à gauche, outre les hypothétiques de Mèlenchon, elle peut récolter les voix des communistes de Fabien Roussel, déjà promises ; ceux des socialistes de la maire Anne Hidalgo aussi ; possibles aussi, mais pas sûrs ceux du Vert Yannick Jadot ; alors qu'il est exclu qu'il puisse récupérer ceux des extrémistes Phlippe Poutou et Nathalie Artaud. Rien de bien "lourd".

Plus intéressant et proche de Macron est le domaine deà droite modéré et gaulliste, celle déçue par la candidate Valérie Pècresse dont le programme partage pas mal de points avec celui de Macron, comme l'obligation de travailler au moins 15 heures par semaine pour ceux qui touchent le revenu de solidarité ; ou attention à l'école et aux soins de santé. Une fois éliminée l'écume du ressac de l'immigration, qui représente encore aujourd'hui le point le plus à droite des gaullistes, impensable, entre autres, alors que l'on s'attend à l'arrivée d'une grande vague de réfugiés d'Ukraine, Macron ne devrait pas avoir problèmes chez « assembleur », grouper, la partie la plus ouverte du mouvement. 

En attendant reste le favori des grandes entreprises qui, dans la revue de référence Les Echosont mis en garde à plusieurs reprises, par des interventions de la Confindustria, sur la possibilité que le leader d'extrême droite puisse gagner. En revanche, le mot d'ordre de Macron dans cette étrange campagne électorale était "Nous tous", We all : c'est-à-dire sans couleur politique évidente, selon la philosophie qui inspire son mouvement depuis ses débuts, "En marche !". 

Et Marine Le Pen ? Qui va-t-il attirer ?

Assurément les votes de ceux qui ont choisi Eric Zèmmour, au concours a terminé quatrième, avec 7%. Et puis? Êtes-vous sûr que la droite modérée ne se laisse pas emporter par l'illusion d'un retour au pouvoir, quoique vassal ? Sur les principales chaînes de télévision, les commentateurs étaient partagés, comme sous toutes les latitudes. Il y a ceux qui n'ont pas été impressionnés par le résultat : Macron gagnera aussi au second tour, il est impensable que la direction de la France puisse être confiée à quelqu'un comme Marine Le Pen qui imagine la sortie d'un pays de l'euro, d'Europe, de l'OTAN et qui n'a jamais critiqué l'invasion de l'Ukraine par Poutine, pas même face aux massacres de Bucha. 

Mais il y a aussi ceux qui ont imaginé le pire évoquant des fantômes récents (Trump, par exemple) soulignant que lorsque la démocratie se lasse d'elle-même, elle laisse arriver ce qui ne devrait jamais arriver. D'autant plus que les chiffres (virtuels bien sûr) pourraient être du côté de Le Pen.  

Après avoir laissé le masque le plus diabolique de son mouvement à son camarade-opposant Eric Zémmour, resté seul à représenter "la France des Français", Marine Le Pen ne fait plus peur. Elle s'est taillé une image de "Femme d'Etat", comme elle se définit sur ses tracts électoraux et s'apprête ainsi à convaincre jusqu'aux membres les plus modérés du front de droite. 

Il reste quinze jours et on saura alors où ira l'un des pays les plus importants d'Europe. Une éternité.

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