Partagez

Droit d'auteur : copier, télécharger, utiliser ? Les règles et les risques

Films, musique, logiciels : du partage entre amis aux plateformes de partage de fichiers. Ce qui est permis et ce qui est interdit. Que peut-il arriver si nous enfreignons les règles. Questions et réponses

Droit d'auteur : copier, télécharger, utiliser ? Les règles et les risques

Tout ce qui est disponible sur le Web est-il librement téléchargeable et utilisable ?

Non. Les œuvres disponibles en ligne sont généralement protégées par le droit d'auteur et, lorsqu'elles sont librement utilisables, cela se fait avec le consentement des ayants droit ou dans les cas prévus par la loi.

Dans quels cas les fichiers trouvés sur le web peuvent-ils être utilisés ?

La convivialité des fichiers trouvés en ligne dépend du type d'utilisation qui en est faite. Si l'utilisation est pour un simple usage à des fins personnelles, elle est autorisée dans les limites fixées par la loi sur le droit d'auteur (articles 65-71-décés droit d'auteur). L'utilisation de fichiers trouvés en ligne à des fins commerciales n'est pas autorisée sans le consentement de la personne qui y a droit.  

Est-il légitime d'installer un programme de partage de fichiers sur notre ordinateur ? Quelle est l'utilisation légitime du partage de fichiers ?

Il est permis d'installer un programme de partage de fichiers à condition que ces plateformes s'acquittent du paiement des redevances. La Cour européenne de justice, dans l'affaire relative à la plateforme de partage de fichiers "Pirate Bay", a sanctionné la responsabilité des administrateurs du programme pour violation des droits d'auteur. Selon la Cour, la plateforme, en donnant aux utilisateurs l'accès aux œuvres publiées sans l'autorisation des titulaires de droits et en permettant l'extraction de copies, a violé la loi sur le droit d'auteur. De plus, la gestion de la plateforme, effectuée à des fins lucratives et sur la base des revenus obtenus grâce aux publicités, génère un profit indu en faveur d'un sujet qui n'a pas le droit d'exploiter économiquement les œuvres intellectuelles d'autrui.

Qu'est-ce qui est interdit de toute façon ?

L'exploitation économique des œuvres d'autrui est interdite, en l'absence d'accord spécifique avec l'auteur ou d'autres ayants droit (par exemple l'éditeur).

Puis-je faire une copie personnelle d'un support qui contient un produit protégé par le droit d'auteur (film, musique ou autre) ?

La loi sur le droit d'auteur admet la possibilité d'effectuer une copie privée à usage personnel d'une œuvre couverte par le droit d'auteur (art. 71-sexy). Ceci, à condition qu'il n'y ait pas de conflit avec l'exploitation normale de l'œuvre et qu'aucun préjudice ne soit causé aux ayants droit.

Puis-je transférer l'original en gardant le support avec la copie ? Puis-je autoriser quelqu'un d'autre à utiliser la copie ?

Il est possible de transférer l'original et de conserver une copie pour un usage privé. La copie peut également être utilisée par d'autres tant qu'elle est à des fins personnelles. La cession de la copie à titre onéreux n'est pas autorisée.

Quelles poursuites ou sanctions puis-je encourir si j'utilise illégalement du matériel protégé par le droit d'auteur ?

En cas d'utilisation illicite d'éléments protégés, des poursuites tant civiles que pénales peuvent être engagées (articles 156-174-quinquies droit d'auteur).

Quelqu'un de l'extérieur peut-il surveiller mon utilisation du Web, en particulier des plateformes de partage de fichiers, sans m'en avertir ? Mon fournisseur d'accès Internet peut-il permettre aux enquêteurs d'enquêter sur l'utilisation de ma connexion sans m'en avertir ?

Les enquêteurs peuvent, dans la phase d'enquête préliminaire, avoir accès à des plateformes informatiques personnelles à des fins d'enquête.

Dans quelles conditions et avec quelles règles puis-je diffuser de la musique ou des vidéos protégées par le droit d'auteur dans mon bureau ou mon entreprise ? (exemples : musique d'ambiance chez le dentiste, vidéos avec des téléviseurs en vente dans un magasin d'électroménagers).

Les règles à suivre pour la bonne diffusion de la musique ou des vidéos varient selon que les lieux sont ouverts au public ou non. Le bureau est un lieu privé et par conséquent il est possible de jouer librement de la musique à des fins personnelles. A l'inverse, dans le cas d'un établissement commercial (ex : magasins de vêtements, supermarchés), il est possible d'utiliser la musique comme fond sonore en obtenant une licence spécifique Siae, en souscrivant à un abonnement forfaitaire annuel ou périodique ou auprès de l'organisme de gestion Liberi Editori Autori (Soundreef).

En cas de violation avérée des règles de ma part, quelles sanctions puis-je encourir ?

En cas de violation du droit d'auteur, vous pouvez encourir des sanctions civiles et être condamné à réparer le préjudice subi par l'auteur. On peut également être puni pénalement d'une amende et, dans les cas les plus graves, d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an (articles 156-174-quinquies droit d'auteur). Si l'infraction est commise dans l'intérêt ou au profit d'une entité, des sanctions sont également prévues à l'encontre de cette dernière conformément au décret législatif 231/2001.

Comment la procédure contre moi peut-elle être notifiée ?

La nouvelle de la poursuite à son encontre est communiquée à la personne faisant l'objet des investigations en application de l'art. 161 du Code de procédure pénale. Toutefois, il est possible d'en avoir connaissance par le biais d'une demande formulée sur la base de l'art. 335 cpp au Parquet près le Tribunal.

Les enquêteurs peuvent-ils fouiller mon domicile ou mon bureau sans avertissement à la recherche de copies de matériel protégé par des droits d'auteur ?

Lorsqu'il y a des raisons fondées de croire que le corps du délit ou des choses se rapportant au crime se trouvent en un lieu donné, une perquisition d'une pièce peut être ordonnée (article 247 du code de procédure pénale et ses modifications ultérieures). Dans l'acte de commencement des opérations, une copie du décret motivé de perquisition des locaux est remise au défendeur ou à quiconque dispose de la disponibilité du lieu. Les objets trouvés à l'issue de la perquisition peuvent être saisis (art. 252 cpp). La perquisition peut avoir lieu à la réquisition du procureur de la République ou à l'initiative de la police judiciaire (ex art. 352 cpp). 

Est-il possible de saisir le matériel trouvé suite à la perquisition et sous quel titre ?

La loi prévoit la possibilité pour l'autorité judiciaire d'ordonner la saisie du corps du crime et des choses se rapportant au crime nécessaires à la constatation des faits (art. 253 et suivants) par arrêté motivé.  

Que dois-je faire si je fais l'objet d'une procédure ?

Il est conseillé de contacter un avocat pour une parfaite connaissance de vos droits et la meilleure assistance professionnelle.

Passez en revue