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De la France à Chypre, et pas seulement Findus : le scandale des surgelés à la viande de cheval se propage

La plainte a été déposée le 7 février en Grande-Bretagne, où (avec la France et la Suède) Findus a déjà retiré les produits incriminés, qui ne sont pas seulement des lasagnes mais toute la gamme à base de viande, y compris celle qui apparaît sous les marques de gdo ( d'Auchan à Carrefour) - La viande litigieuse provient de Roumanie, où la justice enquête actuellement.

De la France à Chypre, et pas seulement Findus : le scandale des surgelés à la viande de cheval se propage

Le scandale, pour l'instant presque totalement absent des médias italiens, concerne en réalité la moitié de l'Europe. Horsegate, ou le cas des lasagnes surgelées de Findus à base de viande de cheval hachée (et non de bœuf comme indiqué), ressemble de plus en plus à une psychose de type "vache folle" (ou il vaudrait mieux dire "cheval fou") : partant de la Grande-Bretagne, où elle a été rendue publique, elle se répand comme une traînée de poudre dans une tournée d'affaires impliquant également la France , où sont basées la société de fabrication (Spanghero) et Comigel, qui s'occupe des surgelés pour le compte de Findus, la Roumanie (d'où provient la viande litigieuse), et enfin la Hollande et même Chypre, où les deux fournisseurs qui ont traité la matière première à des prix ultra-compétitifs, sans doute en train de mentir sur sa qualité.

Mais surtout l'affaire se propage à de nombreux autres produits, affolant la grande distribution agroalimentaire (en France, en Grande-Bretagne et en Suède, Findus a déjà retiré du marché les produits incriminés et porté plainte contre des inconnus) : il ne s'agirait pas seulement de lasagnes, comme initialement dénoncé par la British Food Safety Agency, mais aussi de la moussaka et du hachis parmentier (un plat typiquement français, un pâté à la viande), des lasagnes du concurrent Picard ainsi que divers plats (cannelloni, pâtes sauce à la viande, etc.) qui figurent sous les enseignes de la grande distribution, d'Auchan à Carrefour.

Alors que le gouvernement britannique à travers Le ministre de l'Environnement Owen Paterson lance de lourdes accusations ("C'est un complot criminel international"), Findus pour sa part s'estime lésé et a fait savoir, par la voix du directeur général de Findus France Matthieu Lambeaux, qu'il "est victime" et qu'il a déjà préparé des tests rigoureux sur les produits, qui permettront pouvoir ainsi revenir régulièrement dans les points de vente en cas de succès dès cette semaine. La multinationale basée à Londres accuse notamment Spanghero et Comigel (qui fournit au total 16 pays européens) de ne pas avoir effectué les contrôles nécessaires sur l'origine de la viande. Entre-temps, une enquête a déjà été ouverte en Roumanie d'établir à quel stade de la chaîne d'approvisionnement le bœuf s'est transformé en cheval, et donc de connaître les éventuelles responsabilités des entreprises impliquées.

En attendant, alors que les organismes de protection de la santé et les associations de consommateurs de la moitié de l'Europe sont sur le pied de guerre, pour l'industrie agro-alimentaire - qui en ce moment se minimise - le scandale pourrait avoir des conséquences plus que graves d'un point de vue économique et d'image. Justement pour Findus, marque historique leader sur le marché du surgelé dans de nombreux pays (dont la France où il détient 8 % de part de marché devant le bœuf Bigard et les frites McCain), qui s'était récemment fait remarquer par diverses initiatives éthiques: de la pêche responsable à l'élimination de l'huile de palme (l'une des premières entreprises à le faire, avant Etui Nutella), à la grande relance du "Made in France", avec un investissement de plus de 10 millions d'euros dans la méga usine de Boulogne-sur-Mer. Cette seule usine a enregistré une hausse de 2012 % de ses ventes en 7,6, pour 192 millions d'euros, faisant de la France le deuxième marché européen du groupe, qui réalise un chiffre d'affaires total de 1,2 milliard d'euros sur le continent.

Findus, qui en Europe est juste derrière le groupe Iglo, possède alors une propriété non négligeable : la marque de l'inoubliable Capitaine et les bâtons qui ont marqué toute une génération elle appartient en fait à la banque d'investissement JPMorgan et aux fonds High Bridge et Lion Capital.

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