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Du Grexit au Spanic, la solution ne peut venir que de l'UE-BCE

Le ministre de l'Economie de Guindos et le Premier ministre Rajoy ne veulent pas se lier aux créanciers internationaux et cherchent un compromis avec l'UE et la BCE - Les actifs toxiques du secteur bancaire secouent les marchés financiers du pays - Le sort des institutions ibériques dépend de la top européen fin juin.

Du Grexit au Spanic, la solution ne peut venir que de l'UE-BCE

Cette semaine, Madrid va se mettre à l'épreuve. Après 15 jours d'absence, il retrouvera les marchés jeudi avec une vente aux enchères de Bonos à trois, cinq et dix ans. Et le risque qu'une légère hausse des rendements relance la spéculation sur les obligations souveraines est fort. En sept jours, le centre de la tempête est passé de Grexit à Spanic : le fantôme d'une Lehman Brothers made in Spain capable de créer la même panique de septembre 2008 effraie de plus en plus les citoyens, qui ont déjà retiré plus d'un milliard d'épargne de Bankia, l'établissement de crédit où s'accumule la majeure partie de l'argent des titres toxiques liés au secteur de l'immobilier. 

La pression sur l'Espagne vient de tous les coins. D'un côté, les spéculations sur une éventuelle sortie de la Grèce de l'euro accroissent la méfiance à l'égard des pays périphériques, mais de l'autre, le problème de Nucula, avec ses 40 milliards d'euros d'actifs toxiques, est définitivement le facteur qui alimente l'incertitude envers Madrid. En fait, on craint que ce ne soit pas le seul cas et que des crédits de pacotille émergent aussi d'autres établissements de crédit. 

En attendant le l'écart entre les obligations d'État espagnoles à dix ans et les Bunds allemands correspondants reste supérieur à 530 points, et la semaine dernière, il a atteint son plus haut historique depuis la création de l'euro à 547 points de base. Le Ministre de l'Economie, Luis de Guindos, reconnu que des coûts de financement aussi élevés « ne sont pas viables à long terme ». Le secrétaire général du Trésor est plus optimiste, pour qui il n'y a pas de problèmes car Madrid a "déjà couvert 58% des besoins pour cette année". 

Alors que l'Italie de Monti se rapproche de la France de Hollande, dans l'Europe à deux vitesses l'Espagne se rapproche de plus en plus de l'Irlande, de la Grèce et du Portugal. Sans aucun doute, le pays ibérique a besoin d'une aide extérieure, mais Le Premier ministre Mariano Rajoy essaie par tous les moyens de ne pas se lier les mains avec les créanciers internationaux (notamment le Fonds monétaire). Rajoy a laissé entendre accepter de céder une partie de sa souveraineté à l'Europe en échange de la solidarité et des aides aux banques et une nouvelle crédibilité aux yeux des stricts Allemands. Selon El Pais, le ministre de Guindos engage également une série de négociations avec des partenaires européens pour trouver une solution à la crise du système bancaire ibérique sans avoir recours à un plan de sauvetage international. 

Les marchés attendent maintenant deux rendez-vous clés : les élections en Grèce le 17 juin et le sommet européen des 28-29 juin. Selon divers analystes, l'Europe sera sauvée si les partis pro-sauvetage l'emportent à Athènes et si les dirigeants européens négocient une plus grande cohésion politique, notamment par leUnion bancaire (telle que proposée par les quatre grands techniciens communautaires) qui profitera en premier lieu aux banques ibériques. D'ici là, les marchés financiers ne seront pas à l'abri de la spéculation. 

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