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Climat, Big Oils run for cover : plus de dividendes et d'énergies renouvelables

Sous la pression des militants et alors que la Cop26 vise des objectifs plus stricts, les Big Oils affinent leur stratégie. La recherche de nouveaux gisements est en baisse. Biden demande en vain à l'Opec de produire plus pour atténuer les pressions inflationnistes

Climat, Big Oils run for cover : plus de dividendes et d'énergies renouvelables

Aussi Bp, la dernière des majors à publier le trimestriel, a réservé une bonne nouvelle aux actionnaires. Le groupe, après avoir réalisé un premier rachat, a résolu unouveau rachat d'actions (rachat) pour 1,25 milliard de dollars plus un dividende de 5,46 centimes par action pour le troisième trimestre, payable au quatrième trimestre, inchangé après la hausse de 4 % annoncée avec les résultats du deuxième trimestre. 

Le bénéfice, en revanche, a augmenté à 3,32 milliards, supérieur aux attentes des analystes et supérieur aux 2,8 milliards du deuxième trimestre. Ce qui a permis au PDG Bernard Looney d'affirmer qu'« au-delà de la hausse des prix du pétrole, payer notre stratégie : renforcer la structure financière, donner plus de profits à nos actionnaires, investir dans la transformation de notre entreprise ». Presque une bible de règles pour les nouvelles compagnies pétrolières à l'heure du réchauffement climatique dans laquelle un seul commandement semble s'appliquer : ne pas extraire une seule goutte d'huile de plus.    

Présenté ainsi, cela ressemble à un paradoxe. Mais, comme tous les paradoxes, il y a une part de vérité. Malgré la forte augmentation de Prix ​​du pétrole (+60% en 2021), selon une étude de Raymond James, 50 des plus grandes compagnies pétrolières mondiales ont augmenté leur budget annuel de seulement 1% à 275 milliards de dollars contre 271. Sous la pression des actionnaires activistes et l'orientation "verte" du marché, les grands Big Oils sont réduire l'activité de recherche typique de nouveaux gisements, obéissant ainsi à l'invitation de l'AIE, l'agence internationale de l'énergie qui déjà au printemps avait encouragé les efforts contre le réchauffement climatique, pour atteindre les nouveaux objectifs. En principe, les Européens concentrent leurs efforts sur les énergies renouvelables, les Américains privilégient la distribution des bénéfices aux actionnaires.   

La tâche de fournir à l'économie l'énergie nécessaire (pas seulement du pétrole, mais aussi du gaz liquide) est ainsi déchargée sur Pays du cartel de l'OPEP, enrichie par la présence de la Russie. Mais les pays producteurs, qui se réuniront jeudi pour faire le point sur le marché, rechignent à obéir aux demandes américaines de augmenter la production pour éviter le risque que les prix élevés de l'énergie ne fassent exploser l'inflation, frustrant les efforts de relance. Les prévisions suggèrent que l'OPEP +, quelle que soit la marche des prix bien au-dessus de 80 dollars, se dirige vers confirmation de l'horaire convenu en juillet de n'ajouter que 400.000 XNUMX barils par jour à la production à partir de décembre malgré les appels à l'augmentation des États-Unis. Pour justifier la prudence, souligne Craig Erlan d'Oanda, apporte l'hypothèse que "le mois prochain les pourparlers sur l'accord nucléaire iranien reprendront ce qui pourrait peser un peu sur les prix, compte tenu de la perspective qu'une grande quantité de pétrole revienne sur le marché, mais un accord n'est pas conclu, donc cela n'atténuera pas les pressions actuelles."

Mais, au-delà de la situation géopolitique, le jeu énergétique devient de plus en plus complexe. D'une part, il y a la nécessité de se battre la montée en températured'autre part, d'Est en Ouest, il y a un monde avide d'énergie qui demande des dérogations avant même d'avoir fixé les règles.     

Dans ce cadre Les grandes huiles américaines, également sous la pression des actionnaires activistes, ont mis l'accent sur la répartition des bénéfices. Exxon Mobil, après avoir enregistré 6,8 milliards de dollars de bénéfices au troisième trimestre (le meilleur depuis 2017), a lancé un plan de rachat d'actions de 10 milliards de dollars et une augmentation symbolique du dividende d'un cent, bien conforme à la tradition, car Exxon augmente le coupon depuis 39 ans dans une rangée. Non seulement cela "Notre flux de trésorerie disponible - a déclaré le PDG Darren Woods - nous permettra de réduire les dettes de 4 milliards". Même politique pour Chevron: 6 milliards de bénéfices (le meilleur résultat depuis 2013) et 6,7 milliards de free cash flow qui ont permis de verser des dividendes pour 2,6 milliards, de désendetter pour 5,6 milliards et de racheter des actions propres pour 625 millions de dollars.    

The "Voie européenne» se distingue par sa volonté d'accélérer, grâce à des ressources plus importantes, dans le secteur des énergies renouvelables. C'est le cas de Énergies totales qui déjà dès le changement de nom traduit la volonté d'élargir le champ d'activités des énergies fossiles à de nouveaux secteurs. C'est avant tout le but de Eni qui, après d'excellentes performances trimestrielles (+54% à 1,43 milliard d'euros suffisants pour financer dividendes et reversements) s'apprête à annoncer les nouveaux objectifs de décarbonation avec la mise à jour du business plan fin novembre. En attendant, ça tourne plus vite qu'annoncé croissance dans le secteur des énergies renouvelables: globalement, par rapport à il y a un an, la capacité installée s'élève désormais à 834 mégawatts (elle était de 307 mégawatts), mais surtout elle devrait monter à 2 gigawatts d'ici la fin de l'année avec des projets en construction, comme le rachat annoncé ce matin de 20% du projet Dogger Bank au Royaume-Uni, le plus grand parc éolien offshore en construction au monde, d'une capacité de 3,6 Gigawatts.

A suivre aussi cas de coquille, l'entreprise sur laquelle pèse le diktat de la justice néerlandaise pour accélérer son engagement dans les énergies propres, mais aussi la pression de Daniel Loeb, l'actionnaire militant de Third Point qui demande un mix entre activités pétrolières et renouvelables, à développer avec capitaux tirés du pétrole. Même le groupe fictif, quant à lui, a reversé aux actionnaires la majeure partie de l'argent récolté avec la vente des puits de pétrole de schiste à Conoco Philips, une transaction de 9,5 milliards. 

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