Autre que les introvertis, conservateurs, consciencieux, peu enclins à se livrer à des frivolités et des plaisirs selon ce que nous disent les stéréotypes de longue date. Les Suisses sont tout sauf cela. En fait, tout le monde ne le sait pas dans la Confédération suisse l'envie de carnaval effrite les clichés : dans tous les cantons les fêtes pour le Carnaval se multiplient, il y a plus de 130 carnavals locaux et pas seulement dans les centres des grandes villes, presque chaque village a son propre carnaval caractéristique. Parmi tous les Le canton du Tessin excelle pendant toute la durée des célébrations. En effet, dans le canton italophone le plus proche géographiquement de notre pays, en plus du carnaval de rite romain, il est encore de coutume de célébrer, dans certains endroits comme Tesserete, Brissago et dans le Haut-Tessin (Leventina, Blenio, Riviera), le carnaval du rite ambrosien. Selon la tradition, c'est le maire qui lance les festivités en remettant les clés de la ville au Roi qui supervisera toutes les manifestations depuis le défilé de chars, jusqu'aux danses et chorales. La musique officielle est la Guggenmusique, un répertoire de musique de carnaval qui mêle musique populaire et autres succès rock et pop
Aussi en Suisse donc, comme partout dans le monde - et depuis des temps immémoriaux - le carnaval est synonyme de joie débridée, de divertissement, de réjouissance, de déguisement. Son les origines très anciennes renvoient aux dionysiaques grecs (les anthestéries) et aux saturnales romaines lorsqu'il y avait une libération temporaire des obligations sociales et des hiérarchies pour faire place au renversement de l'ordre, aux plaisanteries et même à la débauche. D'un point de vue historique et religieux, le carnaval représentait une période de fête mais surtout de renouveau symbolique, au cours duquel le chaos a remplacé l'ordre établi, qui cependant, une fois la période des fêtes terminée, resurgissait neuf ou renouvelé et garanti pour un cycle valable jusqu'au début du carnaval suivant. L'aspect religieux est capturé dans son nom dérivé de carnem levare ("éliminer la viande"), puisqu'il indiquait le banquet qui avait lieu le dernier jour du Carnaval (Mardi Gras), immédiatement avant la période d'abstinence et de jeûne prescrite dans la période de Carême précédant Pâques se souvenir des jours passés dans le désert par Jésus.Aujourd'hui la débauche du passé est restée un lointain souvenir et aussi d'un point de vue gastronomique l'observance est beaucoup moins rigide. Si les principes religieux conduisent à manger maigre, c'est-à-dire à éliminer la viande et les graisses animales alors que le poisson est autorisé, néanmoins la transgression liée à cette célébration de la joie se traduit par diverses préparations influencées par la culture locale. En effet, comme toute fête qui se respecte, le Carnaval a ses traditions culinaires qui varient d'une région à l'autre mais partout il y a classique risotto alla luganega et merlot tessinois, qui est une préparation typique de l'Italie du Nord dont le lieu de naissance a été lié à l'époque romaine lorsqu'il était désigné par le terme lucanique. Un risotto savoureux et riche donné par Luganighetta, la saucisse par excellence de la Suisse italienne. Une saucisse à la saveur unique due aux épices avec lesquelles elle est aromatisée. En ajoutant le vin rouge Tessin Merlot, la magie opère et les saveurs s'intensifient et le résultat est un excellent risotto au goût fort et à l'arôme intense !
D'autres spécialités peuvent être dégustées durant cette période dans tout le pays. Il y a des carnavals très anciens qui remontent aux années 1400 comme celui de Biasca où le carnaval du roi Naregna est célébré du 22 au 25 février avec un programme complet d'événements, de divertissements, de loterie et de musique tout au long de la nuit jusqu'au matin. Fêtes et réjouissances également à Solduno et Brissago (Locarnese), Olivone et Airolo (Bellinzonese). mais également à Nebiopoli qui remonte à 1559 et unis tous les quartiers de Chiasso. Le Haut-Tessin de la Suisse italienne est particulièrement intéressant, comme à Bellinzone, le Carnaval de Rabadan du 16 au 21 février, qui débute jeudi avec la remise des clés au roi Rabadan (le plus célèbre souverain tessinois). Le vendredi, il y a le défilé masqué des enfants, tandis que le dimanche a lieu la Grande Procession Masquée, un défilé humoristique de musique, de chars et de groupes selon la célèbre tradition du Roi. À Ascona, le Carnaval est célébré le Mardi Gras (21 février ) au bord du lac de la ville.
Pour vous orienter dans ce circuit festif et gastronomique à la découverte du territoire, rendez-vous sur le site Ticino Gourmet (www.ticinogourmettour.ch ) programme de « St. Pellegrino Sapori Ticino", l'un des événements gastronomiques et œnologiques les plus importants d'Europe fondé par l'entrepreneur Dany Stauffacher, il est possible d'identifier lequel des Découvrez 4 régions différentes du canton entre : Ascona/Locarno, Bellinzona et Valli, Luganese ou Mendrisiotto, à travers les nombreuses activités sportives, culinaires, culturelles ou ludiques proposées. Le touriste est également "accompagné" dans le choix de sa propre aventure œnogastronomique à travers la présentation de 70 restaurants aux propositions et standards différents, mais tous réunis sous un même chapeau pour offrir un avant-goût de l'identité culinaire du territoire à travers une attention particulière sélection de caves et d'activités qui améliorent la qualité des produits locaux, racontent leur philosophie et en même temps l'histoire. Pour plus d'informations: https://ticinogourmettour.ch/news
La recette du chef Claudio Bollini du restaurant Seven à Lugano.
Ingrédients:
– 240gr de riz Carnaroli
– 100ml de vin blanc
– 2lt Bouillon
– 200gr Luganighetta sans boyau
– 50gr debrinz
– 50g de beurre
– 100ml de vin rouge Tessin Merlot
– 50ml de glucose
– Pepe Valle Maggia (Haut Tessin)
– Pistils de safran (produits tessinois en jaune).
Procédure:
Commencez par réduire le merlot avec du glucose jusqu'à la consistance désirée et mettez en bouteille. Décortiquer la luganighetta et la faire griller dans une poêle jusqu'à obtenir une poudre croustillante. Mettez le riz dans la poêle sans le dégraisser, déglacez avec le vin blanc et poursuivez la cuisson avec le bouillon.
A mi-cuisson, ajouter les pistils de safran préalablement trempés dans le bouillon chaud. Une fois cuit, mélanger le riz avec du Sbrinz râpé, du beurre et du poivre Valle Maggia. Servir, saupoudrer de luganighetta croustillante et de sirop de merlot tessinois.
