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Bazzani (Saxo Bank) : "C'est pour ça que la Bourse pénalise les banques"

Selon Gian Paolo Bazzani, PDG de Saxo Bank Italia, « le marché n'a pas été effrayé par le renflouement interne. Après tout, il est simplement passé du bail-out, sauf pour les banques mal gérées avec de l'argent de l'État, au bail-in, où je sauve les banques mal gérées avec les actifs de ses clients". C'est pourquoi les banques pleurent en bourse.

Bazzani (Saxo Bank) : "C'est pour ça que la Bourse pénalise les banques"

"Les banques s'effondrent, tout cela à cause du bail-in", titrait il y a quelques jours le Huffington Post. Je pars de là pour répondre à la demande d'éclaircissement formulée sur ma position pas exactement en faveur des banques "traditionnelles" exprimée la semaine dernière.

Mais qu'est-ce que le bail-in ? Dans un guide préparé par l'Association Bancaire Italienne, au titre involontairement humoristique "Vous et votre bail-in", nous lisons : "Il s'agit d'un retrait forcé où un épargnant peut être appelé à payer avec ses propres économies l'instabilité provoquée par les dirigeants de la banque à laquelle il a fait confiance."

Difficile de faire pire…

Essayons de faire un peu plus simple et espérons-le un peu plus clair : tout titulaire de compte courant, personne physique ou morale, voit son compte courant protégé jusqu'à 100.000 XNUMX euros en cas de défaillance bancaire. La garantie est fournie par le Fonds Interbancaire de Garantie des Dépôts. Les obligations, obligations d'État, actions, pensions livrées ne sont pas garanties. Si vous avez un compte dans une banque communautaire, jusqu'à 100.000 XNUMX cash vous êtes garanti, pour les sommes excédant cette limite et pour tous investissements en valeurs mobilières et fonds, la garantie précitée ne s'applique pas. Mais ce n'est pas nouveau, en effet cette limite existe depuis 2011 et il y avait déjà un plafond sur la "garantie" avant. S'il y a bien une nouveauté, c'est que depuis 2016, les sommes non soumises à garanties peuvent être utilisées pour couvrir les pertes générées par la banque en défaut. Mais ça ne change rien : si tu ne me le rends pas, je me fiche de ce que tu fais de mon argent.

In & Out

Le marché n'a donc pas été effrayé par le bail-in. En conclusion, il vient de passer par le renflouement, sauver les banques mal gérées avec l'argent de l'État, jusqu'au bail-in, où je sauve les banques mal gérées avec les actifs de ses clients. Le marché, d'autre part, est littéralement terrifié par les prêts bancaires non performants et ce qui alimente la fuite des banques italiennes, c'est que l'accord tant proclamé entre l'Italie et l'UE sur la garantie de l'État des prêts non performants présente en fait de nombreuses points.

Les banques souffrent

Selon les dernières données disponibles et datant de novembre dernier, la les créances douteuses ont dépassé les 200 milliards d'euros, dont près de 90 milliards seraient nets de dépréciations, ou à hauteur de l'encaissement présumé, inscrit par les banques au bilan (en 2007 il n'était "que" de 13 milliards).

Pourquoi la Bourse ne pénalise-t-elle que maintenant les banques ?

Mediobanca a écrit ces derniers jours que seul un tiers des prêts bancaires non performants pourraient bénéficier de la garantie publique, c'est-à-dire le résultat de l'accord entre le gouvernement italien et la Commission européenne sur la garantie de l'État à accorder sur les prêts non performants cédés par nos banques sur le marché. Garantie que l'État italien accorderait aux prix du marché et augmentant au fil des ans. L'essentiel est que, selon ce rapport, la garantie de l'État ne couvrirait pas plus de 65/70 milliards d'euros de prêts risqués et il n'est pas certain que tous ces prêts non performants soient ensuite effectivement cédés sur le marché.

1. La vente des prêts non performants serait extrêmement coûteuse : les banques devraient être prêtes à enregistrer des pertes importantes dans leurs bilans, car les prix de vente seraient approximativement ceux enregistrés par le Trésor pour les prêts risqués des 4 banques secourues à la fin novembre dernier, soit 17,6 %.

2. L'effet « saturation de la demande » doit également être pris en compte. Si toutes les banques se précipitaient pour vendre leurs créances douteuses, la demande du marché serait insuffisante pour absorber l'offre, provoquant l'effondrement des prix, exactement pareil.

à l'opposé de l'objectif de la garantie publique. C'est pourquoi le marché pénalise les banques italiennes.

Une note secondaire. Pourquoi les prêts non performants en Italie sont-ils supérieurs à 19 % contre une moyenne des banques européennes de 7 % ?

On sait que les grandes entreprises représentent 80 % du total des crédits accordés aux sociétés non financières, alors qu'elles ne représentent que 1 % du total. Eh bien, face à tant de confiance, elles seraient aujourd'hui responsables de 78% des prêts non performants, tandis que les 99% restants des entreprises détiennent les 22% restants des dettes à risque.

De nombreuses banques italiennes sont victimes de leur système de relations, ce n'est pas un hasard si l'on peut parler de capitalisme relationnel : en effet elles ont prêté de l'argent à des amis (et proches…) qui ne le méritaient évidemment pas.

Les participations croisées entre entrepreneurs et établissements de crédit ne facilitent certainement pas les choses : j'imagine qu'il est difficile pour une banque, où le représentant d'une entreprise particulière siège au conseil d'administration, ait toujours un moyen d'empêcher cette dernière d'obtenir un crédit à conditions favorables par rapport à celles du marché ou même sans même avoir les prérequis suffisants.

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