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Vincent Van Gogh à la Basilique Palladienne de Vicence

Vingt-cinq études, sept tableaux. Autant d'étapes d'un voyage « intérieur ». Dans l'intimité et les visions d'un artiste torturé et sensible comme peu d'autres, Vincent Van Gogh.07 octobre 2017 – 08 avril 2017 – Vicenza, Basilica Palladiana

"Canto dolente d'amore (Le dernier jour de Van Gogh)", l'exposition de peintures créées par Matteo Massagrande, artiste d'une sensibilité et d'une finesse rares, d'après le monologue théâtral écrit par le commissaire-poète Marco Goldin, scelle parfaitement le parcours de l'exposition de la grande exposition sur Van Gogh dans la Basilique Palladienne de Vicence. Il raconte l'histoire de l'homme qui, mêlant ses sentiments à la couleur, a créé les 129 chefs-d'œuvre réunis ici.

C'est aussi pour cette raison que l'exposition de Matteo Massagrande est plus qu'une exposition traditionnelle. C'est un projet à quatre mains qui unit les mots aux images, où les frontières entre passé et présent, entre art, émotion et catharsis deviennent si faibles qu'elles se confondent. Emmener les visiteurs "dans" une histoire qui est, ou devient, celle de tous.

"J'ai aimé. Chaque jour de ma vie / et je l'ai écrit tant de fois / et je l'ai peint de mes couleurs, / comme une eau qui se précipite / et rien ne peut l'arrêter ». Prononçant ces vers, par la voix de Marco Goldin, c'est Vincent van Gogh, affalé au pied d'un arbre, la poitrine rougie par le sang qui coule de la blessure qui lui a déchiré la poitrine. Infligé par sa main. Mettre fin à une vie où l'amour est resté un mirage, pire : quelque chose d'intensément offert mais "que je n'ai pas récupéré".

C'est une « chanson d'amour douloureuse » qui sort des lèvres desséchées de cet homme soutenu par le tronc. Le soir d'Auvers. « Cet arbre est pour un moment le centre du monde, le lieu où tout converge dans l'univers », écrit Marco Goldin dans l'introduction du grand livre/catalogue à paraître fin octobre. "Un homme quitte cette terre qui a laissé une trace éternelle, il a laissé un signe qui ne sera jamais oublié. C'est pourquoi tant de gens ressentent tant d'amour envers lui. J'ai écrit ce monologue au printemps dernier, tout d'un coup, un samedi après-midi… C'est en le reprenant que j'ai ressenti une envie, cette fois une très forte envie. Qu'un peintre pouvait manquer d'illustrer certaines scènes, ce qui ne me paraissait pas non plus manquer, mais qu'il les chantait lui-même, et les coloriait. Alors j'ai pensé à qui pourrait ressentir ce même sentiment, ce même esprit. Ce que j'avais mis à l'intérieur, brûlant la vie, dans le "chant d'amour douloureux".

"J'ai décidé que ce peintre - poursuit Goldin - ne pouvait être que Matteo Massagrande, que je respecte et que j'aime pour les images qu'il crée, mais aussi pour la véritable et authentique urgence de peindre à l'intérieur de la mer large et parfois douloureuse des sentiments. … Matteo a accepté de faire le tableau sur le « Love Song of Sorrows (Van Gogh's Last Day) » et a librement choisi – sans en faire partie comme je le lui avais demandé – les scènes qui l'impliquaient le plus… Il les a fait devenir quelque chose de son , il les laissa tomber dans son propre monde, et c'était exactement ce que j'avais espéré, souhaité qu'il se produise. Qu'il pouvait créer des images qui étaient bien nées de ma parole, mais qui avaient également leur précision et leur absolu indépendamment de mes phrases. Bref, c'étaient ses peintures et rien d'autre. Il y a donc un mot qui monte fortement, mais doucement, à ma bouche quand je regarde les sept tableaux, et d'abord les plus de vingt études, que Matteo Massagrande a consacrées au "Canto dolente d'amore": intimité. Ce sont des images à la fois intemporelles et pourtant intemporelles. Ils en font partie parce qu'ils font partie de la vie, mais ils sont également le destin de « toujours ». La peinture de Matteo Massagrande, avec ses subtilités profondes, accompagne son existence, sa manifestation, sa dissolution dans certaines brumes que nous avons.

Nous regardons ces tableaux ensemble, car ce sont des stations auxquelles nous nous sommes tous approchés et d'où nous sommes tous partis. Aucune n'est plus importante qu'une autre, car elles se dressent devant les yeux comme un parfum qui monte, un silence qui vient, une musique qui s'entend de loin, qui n'est pas pleinement perçue mais dont on sent qu'elle est là et se répand dans le 'air. Et cela apporte du réconfort, car le monde est encore beauté et c'est merveilleux de savoir qu'il y a des peintres qui savent exprimer cette beauté secrète, qui savent la raconter. Pour en faire une chanson. D'amour et de nostalgie ».

Image : Matteo Massagrande, "il assis sous un arbre, à côté d'un champ de blé", 2017 technique mixte sur bois. 80×80

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