Partagez

Unioncamere, travail : un emploi sur 5 sera difficile

Le problème de l'adéquation entre l'offre et la demande de main-d'œuvre dans le secteur privé revient sur le devant de la scène – La croissance du nombre de recrutements de profils qualifiés pèse sur l'augmentation de la difficulté à les trouver – Les plus grandes difficultés se retrouvent dans la recherche d'ingénieurs, architectes et personnalités similaires.

A 'embauche sur 5 parmi celles que les entreprises ont prévues dans le trois premiers mois de 2017 peut impliquer une certaine difficulté à trouver le bon personnel. Et, pour deux candidats sur trois, une exigence fondamentale est de pouvoir se prévaloir d'une expérience professionnelle antérieure. Ce sont quelques-unes des indications qui ressortent des prévisions d'emploi des entreprises pour janvier-mars 2017.

L'analyse est contenue dans le système d'information Excelsior, qui Unioncamere en collaboration avec le ministère du Travail. Après une phase où la difficulté à en trouver était restée relativement faible (elle concernait en 2016 12 % des embauches totales), la problématique de l'adéquation pas toujours aisée entre demande et offre d'emploi revient ce trimestre sur le devant de la scène dans le secteur privé.

Juste pour tenter de réduire cet écart, Unioncamere et l'Anpal (Agence nationale pour les politiques actives de l'emploi) ont récemment signé un protocole d'accord dans lequel elles s'engagent à concevoir et développer des applications capables d'informer les usagers et opérateurs des Pôles emploi sur les opportunités de carrière et d'offrir orientation en ligne personnalisée sur l'orientation scolaire.

L'augmentation des difficultés de recrutement au cours du trimestre en cours est principalement affectée par le nombre important d'embauches de profils qualifiés, qui représentent 22 % du total des embauches prévues (ils étaient 17 % en 2016). Dans ce contexte, la demande de techniciens se démarque, à qui les entreprises allouent 15 % des embauches prévues entre janvier et mars. La demande de cadres intermédiaires concerne en revanche 40 % des embauches envisagées (15 % pour les profils administratifs et 25 % pour ceux du commerce et des services). La demande de profils ouvriers touche également 24% des recrutements, tandis que celle concernant le personnel non qualifié est de 13%.

Les plus grandes difficultés pour les trouver concernent les professions spécialisées (40%), les professions techniques (près de 30% du total) et les ouvriers qualifiés (25%). En tête de ce classement se trouvent les ingénieurs, architectes et assimilés, difficiles à trouver dans 56% des cas. Viennent ensuite les cadres (53%), les spécialistes en sciences physiques et naturelles (49%), les spécialistes de la santé (46%) et les spécialistes en économie et gestion d'entreprise (41%).

Quant à la difficulté de trouver, aussi la demande d'expérience, déterminant pour 66 % des embauches, présente un classement croissant avec l'augmentation du niveau professionnel requis : de 50 % pour les non qualifiés il passe progressivement à 95 % pour les cadres. Des parts très élevées, autour de 76 à 77 % du total, sont indiquées par les entreprises de construction, les médias et les services de communication et les services touristiques et de restauration.

C'est précisément l'importance que les entreprises attribuent au facteur expérience qui met en évidence l'importance d'acquérir une pratique directe du contexte commercial dès le cours de formation. C'est un aspect sur lequel la réforme scolaire intervient en introduisant des périodes d'alternance école-travail de manière structurelle dans les instituts techniques et les lycées. Sur cet aspect et sur ceux concernant l'amélioration de l'orientation scolaire et de l'emploi, la récente réforme des chambres de commerce a attribué de nouvelles fonctions importantes au système des chambres, qui comprend également l'analyse des besoins.

Le niveau d'études le plus demandé pour les recrutements attendus au premier trimestre 2017 est celui du lycée (41% du total). La part des diplômés atteint 17 %, soit un point de plus que les qualifications professionnelles. Pour les 26 % d'embauches restantes, aucune formation spécifique n'a été indiquée.

Il 54% des embauchesque les entreprises entendent faire au premier trimestre s'effectueront dans les régions du Nord (29% au Nord-Ouest, 25% au Nord-Est) et 46% au Centre-Sud (18% au Centre, 28 % dans le Sud et les Iles). La médaille d'or du nombre d'embauches attendues revient toujours aux "petites" entreprises : elles représenteront près des deux tiers du total, tandis que 13% seront concentrés dans les "moyennes" et 23% dans les "grandes".

Le Nord-Ouest se caractérise par la part la plus élevée de diplômés (21%). Le Nord-Est, en revanche, est la zone qui enregistre la part la plus élevée d'embauches sans formation spécifique (30 %). Le Centre a la plus faible part de personnes qualifiées jamais enregistrée (13 %), mais aussi des parts de diplômés et de diplômés dans les deux cas supérieures de 2 points à la moyenne nationale. Enfin, les régions du sud ont le pourcentage le plus élevé de diplômés (44 %).

En ce qui concerne la difficulté de les trouver, les trois premières places comprennent trois régions du Nord-Est : Friuli Venezia Giulia, Trentino Alto Adige et Veneto. En revanche, cinq régions du sud (Pouilles, Sardaigne, Molise, Sicile et Campanie) se positionnent aux dernières places.

Il existe de bonnes opportunités pour les profils hautement qualifiés notamment en Lombardie, Piémont, Latium et Emilie-Romagne (où la part des recrutements pour ces métiers est comprise entre 29 et 24%). Au premier rang pour la part des professions intermédiaires, y compris celles typiques des activités touristiques, se trouvent trois régions dans lesquelles l'industrie des vacances joue un rôle particulièrement important : la Ligurie, le Trentin Haut-Adige et la Vallée d'Aoste. Six régions du Sud (Basilicate, Pouilles, Abruzzes, Molise, Calabre et Sicile) se situent par contre dans les premières positions du classement en ce qui concerne l'incidence de l'embauche de travailleurs.

Passez en revue