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UE, Padoan et 7 ministres pour un nouveau pacte

L'objet de la lettre est l'horizon temporel retenu par la Commission européenne pour ses prévisions macroéconomiques : 2 ans, qui devrait plutôt – comme le demandent les huit ministres de l'économie – être harmonisé avec la fourchette de 4 ans utilisée par les États membres.

UE, Padoan et 7 ministres pour un nouveau pacte

Le ministre de l'économie Carlo Padoan Pier ainsi que sept autres collègues de différents pays européens (Espagne, Portugal, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Slovénie, République slovaque) ont écrit une lettre au vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et au commissaire aux affaires économiques Pierre Moscovici pour demander que l'un des paramètres clés du pacte de stabilité soit modifié et la croissance européenne qui régule l'équilibre structurel du budget. La lettre a ensuite été envoyée au président de l'Ecofin, Jeroen Dijsselbloem, pour être diffusée aux autres membres de l'Ecofin.

Dans la lettre envoyée la semaine dernière, l'Italie, avec sept autres pays européens, demande de revoir non pas le modèle global basé sur la production potentielle qui est utilisé pour contrôler les finances publiques, mais "l'horizon temporel retenu par la Commission européenne pour ses prévisions macroéconomiques" en l'harmonisant avec celle des programmes Convergence des pays. Le critère de production potentielle sous-tend le calcul des corrections budgétaires que la Commission impose aux pays qui s'éloignent du solde budgétaire structurel. En pratique, les objectifs budgétaires, négociés par chaque pays avec la Commission européenne, sont identifiés en termes de solde structurel, c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses nettes du cycle économique et les éléments non récurrents. Le solde structurel est quant à lui calculé sur la base de l'écart de production, la différence entre le taux de croissance potentiel et effectif.

L'écart tient compte de ce que les économistes appellent le taux de chômage d'équilibre (Nawru selon l'acronyme en anglais), le niveau de chômage qui ne se traduit pas par une hausse des salaires et des prix. Selon le gouvernement italien, la méthode adoptée par la Commission européenne nuit à l'Italie, dont les finances publiques seraient autrement déjà équilibrées en suivant des règles différentes.

"Aujourd'hui - lit la lettre des huit ministres de l'économie - la Commission estime la production potentielle sur un horizon de projection de deux ans (2017 dans le cas le plus récent), tandis que Les États membres utilisent une fourchette de quatre ans (2019 dans le cas des programmes Stabilité/Convergence actuels) et cela produit des écarts importants en termes de solde structurel. Ces écarts doivent être éliminés." Selon les huit ministres, il y a deux façons de les surmonter : « Les États membres raccourcissent leur horizon temporel ou la Commission allonge le sien. Nous pensons - écrivent les ministres - que l'utilisation de projections macroéconomiques et budgétaires à moyen terme dans un horizon de prévision plus long est un avantage pour la gestion saine et durable des finances publiques. Nous suggérons donc fortement à la Commission d'étendre son horizon de prévision de deux à quatre ans ».

Enfin, les ministres ne manquent pas de souligner que « des doutes plus substantiels ont été soulevés sur la méthodologie actuelle » et qu'il a été suggéré « de compléter l'output gap par d'autres indicateurs. Même si ces préoccupations ne font pas l'objet de la lettre - concluent-ils - nous soutenons la nécessité d'intensifier le travail technique sur cette question".

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