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Tournée, Aru en jaune mais Astana décimée

A Foix, le français Barguil l'emporte sur les ressuscités Quintana et Contador, qui ont animé l'étape avec Landa. Froome reste deuxième à 6'' du champion d'Italie qui, après Cataldo, a également perdu Fuglsang contraint à l'abandon.

Tournée, Aru en jaune mais Astana décimée

Le lendemain, avec les rôles inversés, il n'a pas été facile pour Aru et Froome de les interpréter dans l'étape la plus courte du Tour, une course à grande vitesse, aigri par trois collines pyrénéennes aux pentes abruptes, anoblie par l'attaque de Contador dès le première aspérité du col de Latrape et aussi de la résurrection de Quintana au col d'Agnès. Froome, le dictateur déposé pour la première fois, a toujours avec lui ses fidèles écuyers, mais laisse évidemment le soin de donner le ton et de le raccommoder à ceux d'Astana, aussi parce que Landa est également en fuite avec Contador. Mais où est Astana ? Aru, en maillot jaune, se retrouve bientôt seul sans compagnon, une position inconfortable et inhabituelle pour un leader, mais la poisse sévit contre l'équipe kazakhe qui assiste à la résistance stoïque de Jacob Fulgsang qui pédale aussitôt à l'arrière jusqu'au des douleurs causées par des micro-fractures au poignet et au coude l'ont forcé à prendre sa retraite. Aru commence à tirer seul, mais quand il refuse, il ne trouve personne pour le taguer. Devant Contador, jusqu'à hier l'autre relégué aux marges du Tour comme s'il était le vieux dans la chanson de Modugno, retrouve le rythme d'antan, son pédalage "en danseuse" pique cette fois et fait le vide.

Avec lui, c'est Landa qui, étant à moins de trois minutes d'Aru au classement, commence à entrevoir la possibilité de combiner l'utile - l'ordre de l'équipe de servir de point de référence possible pour Froome - avec l'agréable - s'emparer du maillot jaune ou au moins s'en approcher de très près. Aru est de plus en plus seul contre tout le monde : il contrôle Froome, il a des yeux sur Bardet, il fait attention à Uran, il est content car le jury a retiré sa pénalité de 20'' pour ravitaillement illégal. Dans ce jeu de flics et de voleurs, Quintana tente de récupérer Condor et se lance à la poursuite de Contador. Le premier du classement l'a laissé faire, aussi parce que le Colombien a plus de 4 minutes de retard au classement. 

Seul Barguil en maillot blanc à pois rouges, lui aussi pour renforcer son leadership des grimpeurs, parvient à accrocher les roues de Quintana. Les deux seront également rejoints par Kwiatkowski, un autre pion VIP du clan Froome. L'étape n'a pas un instant de répit : Contador, également de par la brièveté de l'étape, sait qu'il peut tout donner sans s'épuiser comme cela lui est arrivé dans les étapes difficiles de plus de 200 km. Au dernier col, la Mure de Péguère avec des pentes à plus de 15% dans la partie finale, Quintana et Barguil rattrapent les deux fuyards, pas Kwiatowski qui attendait que Froome lui donne un coup de main. L'avance des quatre sur le maillot jaune est toujours d'environ deux minutes. Aru a la nature de l'attaquant mais étant isolé il craint les répercussions, il est donc aux côtés de Froome. Le tir de Bardet est attendu mais le Français ne bouge pas cette fois. Froome se déplace avec un demi-secoué, une action qui ne produit rien car Aru est prêt à l'annuler : cela ne sert qu'à réduire l'écart avec le poker qui mène la course, en gros cela ne fait que blesser Landa qui voit toutes les possibilités de saisir le maillot jaune. Le Basque, grand grimpeur, est un sphinx impénétrable sur les pédales mais il n'a pas dû bien le prendre. La longue descente vers la ligne d'arrivée à Foix ne change rien à la situation de la course : dans le sprint à quatre, Contador prend la tête mais ne retient pas le retour de Warren Barguil, qui remporte l'étape, et aussi de Quintana qui , terminant deuxième, récupère 6" de bonus. Cela faisait 12 ans qu'un Français n'avait pas remporté l'étape du "Quatorze Juillet", la fête nationale française. Le dernier à le faire était David Moncoutié dans le Briançon-Digne-les-Bains du Tour 2005.  

Aru défend le maillot jaune sans grosse avarie mais l'abandon d'abord de Dario Cataldo et hier de Fuglsand prive Astana des deux écuyers les plus forts de la montagne pour le maillot jaune. Froome, qui ne ressemble plus au Martien des années précédentes mais qui a le contre-la-montre de Marseille à ses côtés dans l'avant-dernière étape, reste deuxième à 6''. Bardet est troisième à 25'', puis Uran à 35''. Landa bondit à la cinquième place à 1'09'' . Même Quintana à Foix se sent revenu dans la course après avoir réduit de moitié l'écart à 2'07'' d'Aru. Contador est également de retour dans le top 5 et pointe désormais dixième à 22'181''. Avec ce classement de plus en plus court, le Tour quitte les Pyrénées pour entamer l'approche des Alpes : mais avant les derniers cols décisifs, avec le mythique Galibier et l'arrivée au sommet de l'Izoard, il y a des étapes qui invitent aux embuscades comme aujourd'hui de Blagnac à Rodez : 9,6 km avec un parcours mouvementé dans la partie finale et l'arrivée au sommet de la Côte de Saint-Pierre, un peu plus d'un demi-km à XNUMX%. Il y a deux ans, Greg Van Avermaet s'est imposé ici devant Sagan.

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