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Tesla, Amazon, Spotify : ceux qui changent résistent mieux aux crises

Les entreprises capables de se réinventer en permanence ont plus de chances de sortir des récessions plus fortes qu'elles n'y sont entrées : l'indice Fortune Future 50, développé par le Boston Consulting Group, le certifie. Voici la liste.

Tesla, Amazon, Spotify : ceux qui changent résistent mieux aux crises

Constructeur de voitures électriques, fabricant de batteries, développeur de logiciels, assembleur de vaccins. Son fondateur, Elon Musk, a défini Tesla comme une chaîne de startups qui mènent des activités qui ne sont pas nécessairement liées les unes aux autres. Le marché croit tellement au potentiel de cet écosystème innovant qu'il a reconnu l'entreprise avec une valorisation boursière de plus de 500 milliards de dollars. Pour les mêmes caractéristiques, Tesla tombe en permanence dans leIndice Fortune Future 50, élaboré par Institut BCG Henderson (BHI) pour identifier les entreprises capables de se réinventer en permanence et donc de maintenir une croissance constante. En effet, dans une année noire pour l'industrie automobile, Tesla a même réussi à grimper de 30 positions dans la quatrième édition du classement. Un signe que des entreprises vitales sont capables de saisir les opportunités offertes par les crises, renouant rapidement avec la prospérité, explique le dernier rapport du Boston Consulting Group intitulé "The Durable Benefit of Corporate Vitality". 

Stratégie, investissements, hommes : les qualités des entreprises vitales

Chiffre d'affaires, marges, profit. Les indicateurs de bilan traditionnels sont une mesure des performances passées d'une entreprise, mais pas toujours un bon indicateur des performances futures. Pour évaluer les perspectives de succès des grandes entreprises, donc, le BHI a élaboré l'indice de vitalité des entreprises, en utilisant des algorithmes d'apprentissage automatique pour filtrer et peser les prédicteurs de croissance à long terme. L'indice repose sur deux piliers. Le premier a un poids de 30% sur le jugement et mesure les anticipations du marché financier sur l'avenir d'une entreprise. Défini comme la valeur actualisée des options de croissance (Pvgo), ce paramètre estime la part de la capitalisation boursière qui ne peut être attribuée au potentiel des activités déjà démarrées par l'entreprise. 

Le deuxième pilier représente 70% et combine 19 facteurs représentatifs de la capacité d'une entreprise à innover et à prospérer sur le long terme. Parmi les éléments décisifs de l'arrêt figurent, par exemple, une stratégie qui embrasse d'autres objectifs que la simple performance financière, les dépenses de recherche et développement, la cohérence du portefeuille de brevets, la quantité de femmes dans les instances décisionnelles et plus généralement dans la force -Travail. Alors que même les entreprises viables sont encore loin d'atteindre la parité hommes-femmes, la moitié des entreprises de l'indice affichent plus de 25 % de femmes aux postes de direction. 

La Chine et les États-Unis dominent la carte de la vitalité

Les États-Unis et la Grande Chine (y compris Hong Kong et Taïwan) abritent 40 des 50 entreprises vitales. Cette donnée n'est pas surprenante étant donné que 70 % des entreprises ayant enregistré la plus forte croissance au cours des trois dernières années sont également concentrées dans les deux pays. La part de l'Europe dans la liste Fortune Future 50 a légèrement augmenté pour la deuxième année consécutive au détriment de la Chine qui a vu sa représentation chuter de 8 %. Néanmoins, avec seulement quatre entreprises dans l'indice, dont le néerlandais Adyen (6e) et le suédois Spotify (10e), le Vieux Continent reste loin derrière les deux superpuissances. L'écart s'explique en partie par le manque d'échantillons numériques en Europe qui occupent à nouveau la majorité de l'index.

Cette année, en revanche, le nombre d'entreprises appartenant au secteur pharmaceutique et biotechnologique qui ont dû détourner leurs efforts de recherche sur le vaccin contre le coronavirus ou trouver des solutions innovantes pour compenser les dégâts est passé de 12 à 22% dans la pandémie la report des soins non urgents. Enfin, en général les entreprises viables sont généralement jeunes et de taille moyenne car généralement la maturité et la taille rigidifient les processus de prise de décision, freinant l'innovation. Cependant, comme le démontrent Amazon, Adobe et Dassault, le déclin n'est pas inéluctable. L'important est de maintenir l'esprit d'entreprise dans la main-d'œuvre, d'adopter des plans de développement flexibles pour saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent et de mesurer ses résultats avec des mesures prospectives telles que, par exemple, le pourcentage des ventes provenant de nouveaux produits ou services. 

La reprise des entreprises viables est plus rapide et plus large

La pandémie a également été un choc pour des entreprises vitales qui ont cependant pu se redresser plus rapidement et dans une plus large mesure. Les entreprises incluses dans la liste Future 50 2019 ont mis 15 semaines pour retrouver les niveaux d'avant Covid-19 en bourse contre six mois pour l'indice Msci World et aujourd'hui, ils voyagent 20 % au-dessus de ce seuil. En effet, la crise est devenue d'un coup des tendances actuelles de long terme auxquelles les entreprises vitales s'étaient déjà préparées depuis un certain temps ou vers lesquelles elles ont su rapidement réorienter leurs plans stratégiques. Leur capacité à anticiper et à se réinventer en permanence s'est ainsi transformée en un avantage concurrentiel immédiat. Pour paraphraser l'écrivain Francis Scott Fitzgerald, la vitalité ne se manifeste pas seulement par la ténacité, mais aussi par la capacité de repartir de zéro.

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