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Telecom Italia, Blackrock l'équilibre de la mère de tous les montages

La réunion très attendue de Telecom Italia vendredi a déjà battu le record de réservation des actionnaires qui est à plus de 53% sous la bonne voie avec un œil sur le Brésil - Fossati envoie Gamberale sur la bonne voie.

Telecom Italia, Blackrock l'équilibre de la mère de tous les montages

La mère de toutes les assemblées a déjà battu un record : les réservations pour l'assemblée générale des actionnaires de Telecom vendredi ont déjà dépassé les 53,8 %. Il est facile de prédire que 60 % seront dépassés dans les prochains jours. C'est une confirmation indirecte non seulement de l'importance historique du vote, mais aussi de son incertitude, qui pousse les protagonistes à agir avec beaucoup de prudence. Au milieu de surprises continues.

La dernière, par ordre chronologique, concerne la décision du président de Rcs Mediagroup Angelo Provasoli renoncer à sa candidature au conseil d'administration des télécoms « en raison d'engagements professionnels et institutionnels survenus » : le professeur Bocconi, déjà désigné pour remplacer Elio Catania, a évidemment décidé qu'il n'y avait pas lieu de glisser dans un autre pétrin. Aussi pour cette raison, il faudra encore attendre quelques jours pour connaître les mouvements de Telco, la holding qui s'est jusqu'à présent exprimée majoritairement au conseil d'administration. la société holding, sur demande Consob, a fait savoir qu'il avait convoqué un conseil d'administration pour le 19 décembre afin de statuer sur le vote à exprimer à l'assemblée Telecom et sur l'éventuelle liste de noms pour l'intégration du conseil. Pour le moment, la société n'a avancé aucune indication pour le remplacement des deux administrateurs décédés (Catane et l'ancien président Franco Bernabé).

Bref, Telco ne découvre pas son jeu. En supposant que le jeu est un seul. Parce qu'à ce stade, plusieurs équipes convergent sur le champ de bataille, on ne sait pas dans quelle mesure elles sont indépendantes ou connectées les unes aux autres. Essayons de faire un bref tour d'horizon des protagonistes et figurants du rendez-vous le plus excitant de l'année qui devra répondre à la demande soulevée par le Findim de Marco Fossati : le plateau Télécom doit être supprimé. Ou non?

a) L'équilibre entre les duellistes pourrait être Blackrock. Le géant américain de la gestion d'actifs prend parti pour une participation qui, après mille vérifications et confusions, s'élève à 9,997% du capital. Un fil en dessous du seuil fatidique des 10%, au-delà duquel l'une des clauses du contrat entre Telefonica et les autres actionnaires de Telco (Generali, Intesa et Mediobanca) aurait été annulée. Le pacte prévoit en effet que l'obligation de ne pas acheter d'autres titres serait perdue si un tiers actionnaire achetait plus de 10 %.

Cela seul suffit à créditer Blackrock comme membre de Telefonica? Président de la Consob Giuseppe Vegas il s'en doute. L'axe entre le groupe espagnol, repreneur sur le marché, et l'entreprise américaine pourrait déplacer les autres actionnaires, laissant Telco et les autres avec le match en main. Mais cette thèse a une limite : Cade, c'est-à-dire l'antitrust brésilien, a déjà décidé que Telecom, s'il se retrouve dans l'orbite de Telefonica, devra vendre Tim Brasil. Pourquoi le groupe espagnol aurait-il concocté un plan aussi diabolique pour tomber sur un obstacle aussi déclaré ? Bien sûr, Telefonica (et BlackRock) pourraient agir pour le compte de tiers, pour préparer un "paquet" à transmettre à At&t, Carlos Slim ou qui sait qui d'autre. Mais on est vraiment au bord du fantasme.

Il n'est donc pas du tout dit que BlackRock, violant la pratique qui distingue son comportement, décide de voter aux côtés de l'actuel Board contre les indications des proxy fighters, alignés en faveur de Findim. Le sentiment est que le groupe américain s'est glissé dans le jeu en pensant que Telecom pouvait être une bonne affaire, compte tenu de la faible cotation et des perspectives ouvertes par le bouillon de participations internationales.

BlackRock, premier actionnaire d'entreprises comme Apple, Google, Exxon ou General Electric, n'est certes pas gêné par la perspective d'être actionnaire majoritaire d'une entreprise de télécommunications qui devra encore trouver un mari.

b) Il n'est pas non plus facile de comprendre à quel point le front des télécommunications est compact après les démissions surprises de Cesar Alierta et Julio Linares du conseil d'administration des télécommunications. Cela pourrait être une manœuvre tactique, en fonction du différend qui se profile avec les autorités brésiliennes. C'est peut-être l'effet des protestations à domicile des actionnaires de Telefonica elle-même, BBVA en tête, qui n'approuvent pas du tout la campagne italienne. Il peut s'agir, comme nous l'avons vu, d'un mouvement de guerre. Ou une action convenue avec les autres partenaires Telco. Certes, les conséquences du jeu se feront sentir parmi les membres même en cas de victoire dans la guerre contre Findim et ses alliés.

c) Marco Fossati a déjà joué le joker : en cas de victoire de sa motion, l'équipe de tête du nouveau Telecom sera vraisemblablement emmenée par Vito Gamberale, l'un des noms historiques de la dernière grande saison Telecom. Gamberale, l'un des pères de Tim, ne cachait pas ses opinions même au Parlement : plutôt que d'investir des milliards pour courir au secours de Telecom en rachetant une part de son réseau, les partenaires publics devraient revenir à Telecom avec un pourcentage, entre 15 et 20 %, égal aux parts que les "cousins" français et allemands de la Cdp détiennent dans les anciens titulaires de Paris d'outre-Rhin. Parmi les nouveaux noms figure un représentant de l'Asati, l'association des petites actions à laquelle Bernabé lui-même a conféré les parts en sa possession.

d) Naturellement, l'assemblée générale n'est qu'une pièce d'un puzzle embrouillé dans lequel le Parlement (mis en cause par la loi sur l'OPA), la Consob (qui s'est jusqu'à présent exprimée par des interviews plutôt que par des actes formels), les autorités nationales comme Agcom, dans une controverse ouverte avec la commissaire européenne sortante Neelie Kroes sur les tarifs de dégroupage. Il ne faut donc pas se faire l'illusion que la solution jaune arrivera à maturité vendredi, au terme d'un meeting marathon qui pourrait durer jusqu'à la tombée de la nuit. En toile de fond, en effet, se dessine l'image d'entreprises européennes de télécommunications en grave crise de rentabilité, à la recherche de modèles capables de redynamiser les profits et de justifier les investissements massifs dans les réseaux ultra-haut débit désormais indispensables à la compétitivité d'un pays. L'Italie, déjà leader avant les injections robustes de capitaines courageux dans un passé récent, a aujourd'hui un besoin dramatique de combler le vide. Et il faut bien plus qu'un assemblage.

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