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Seul le travail et non le revenu de citoyenneté aide à sortir de la pauvreté

Quant au nombre de personnes vraiment pauvres en Italie, il y a l'habituelle babillage de chiffres – Mais quelle devrait être la priorité d'un agenda réformiste : l'emploi ou l'assistance ?

Seul le travail et non le revenu de citoyenneté aide à sortir de la pauvreté

sur Corriere della Sera du 18 avril Antonio Polito frappe fort sur ce que sont, selon lui, les insuffisances et les erreurs de la gauche dans la gestion de la crise sociale : avoir "oublié la misère sociale", avoir cru que "le travail devait prendre soin de la pauvreté", « que le problème social pouvait être résolu avec l'éducation » et qu'il n'agissait que pour la défense des « assurés d'un travail et d'un revenu, comme les bénéficiaires des 80 € de Renzi ». Après avoir ignoré les "perdants de la nouvelle concurrence sociale" que "le populisme a rassemblé derrière ses bannières".  

La thèse de Polito est que le bien-être consiste à tendre "un filet sous lequel aucun citoyen ne peut tomber". 

C'est un point de vue pourtant assez éloigné des positions qu'il a exprimées Le réformiste quand Polito en était le directeur, que je voudrais contester sur le fond, non pas pour polémiquer avec Polito, que j'ai toujours tenu en grande estime, mais parce que sa position est emblématique d'une tendance à l'autoflagellation qui se manifeste sur le plan réformiste gauche. 

Tout d'abord, je crois que la vulgate des « perdants... les oubliés », les pauvres qui constitueraient l'armée des populistes, devrait être largement redimensionnée : sur la même page du journal, l'article de Dario Di Vico montre que les chiffres communément admis doivent être revus à la réalité : 1 million 650.000 206.000 personnes déjà identifiées comme allocataires du Revenu de Citoyenneté (RdC), auxquels s'ajoutent 75 100.000 nouveaux allocataires des nouvelles demandes réservées mais non encore travaillées (2,65% de 80.000 10 demandes multipliées par 1.936.000 individus par famille) et, pour une précision statistique, environ 5.058.000 XNUMX immigrés résidents depuis moins de XNUMX ans et donc non éligibles. Total XNUMX XNUMX XNUMX, très loin des XNUMX XNUMX XNUMX estimés par l'ISTAT et sur lesquels tous les comptes et évaluations ont toujours été faits.  

Même en pensant que le chiffre pourrait encore augmenter pour diverses raisons, il sera difficile d'atteindre la moitié des pauvres "prévus". Ceux qui ont décrété le succès du M5S aux élections de 2018 ne sont pas ces « oubliés » : même si tout le monde dans son ensemble avait voté pour le M5S ils n'auraient même pas représenté 25 % des plus de 10 millions de votes recueillis par le parti.  

La légende de la oublié comme base pour les populistes ça ne marche pas..! 

A moins d'introduire une nouvelle catégorie : celle des oublié perçu, c'est-à-dire ceux qui, tout en ne répondant pas aux critères de définition de la pauvreté absolue, se sentent pauvres. Bien sûr le sentiment il s'agit d'un indicateur sérieux qu'il ne faut pas sous-estimer, mais qui doit être ramené à des preuves objectives si l'on veut en tenir compte dans la définition des politiques de protection sociale. Or, les seuils utilisés par l'ISTAT pour définir l'état de pauvreté absolue ne sont pas déraisonnablement bas : par exemple, une famille composée de deux adultes et de deux mineurs vivant dans une grande ville du Nord et incapable de dépenser 1.746,82 5 est considérée comme pauvre. mois, ou une famille de 1.466,77 adultes incapables de dépenser XNUMX XNUMX € par mois dans une petite ville du Sud. 

Sur la base de ces seuils, l'estimation de 5 millions de pauvres est plausible : pourtant ces 5 millions quand on en vient au fait ne sautent pas aux yeux ! 

Comme l'écrit Di Vico, peut-être que le RdC aura l'effet secondaire utile de faire de nous une véritable statistique de la pauvreté en Italie ! Mais il convient d'émettre quelques hypothèses sur les raisons pour lesquelles, de toute évidence, les données réelles tendent à diverger des données estimées.  

Je pense que la raison est similaire à celle dans laquelle les données communément publiées sur le montant des pensions montrent un panorama désolé de personnes âgées affamées, mais oublient de mentionner que chaque vrai retraité reçoit en moyenne 1,5 pension, ce qui change fondamentalement le paysage. De même, un pourcentage difficile à préciser, mais qui peut probablement avoisiner les 50% sur la base des résultats examinés ci-dessus par le RdC, de théoriciens pauvres est bénéficiaire d'un mix d'interventions/subventions versées par les Communes, Régions ou autres dispositifs aux motivations diverses (famille nombreuse, aide aux études, maternité, aide aux handicapés, aide au loyer, etc.) qui déterminent in fine un revenu réel qui les sort de la condition de pauvreté statistiquement définie et des prérequis envisagés pour le RdC. Certainement pas à une condition de bien-être, mais celle-ci peut difficilement être garantie par le Welfare dans la réalité de l'Occident au troisième millénaire.  

Et c'est là qu'intervient le discours sur le travail : la gauche ne s'est pas trompée en disant que c'est le seul vrai remède à la pauvreté. 26,7% (données ISTAT 2017) des pauvres sont au chômage à la recherche d'un emploi, 11,9% ne sont pas au chômage actif, seuls 4% sont à la retraite. Seuls 6% des actifs occupés se situent dans la fourchette des pauvres (ce qui implique en tout cas d'ouvrir une réflexion sur les travailleurs pauvres).  

De plus : les données nous montrent qu'il existe bien une relation inverse entre l'éducation et la pauvreté. L'ISTAT nous apprend que les familles dont la personne de référence n'a qu'un diplôme de fin d'études élémentaires tombent dans des conditions de pauvreté dans 10.7% des cas, et si elles ont un diplôme de fin d'études secondaires dans 9,6%. S'il est diplômé de l'enseignement supérieur, le pourcentage de pauvreté tombe à 3,6 % L'emploi et l'éducation (car elle est fonctionnelle à l'emploi) sont en effet l'assurance la plus fiable contre la pauvreté. Alors le principal problème qu'il faut se poser, avant même le filet de sécurité, est celui des politiques d'éducation - formation et de service de l'emploi. 

Enfin : Renzi aurait privilégié le « garanti » avec les 80 €. En réalité, il s'agit d'une opération différente, avec un aspect non social : réduire le coin fiscalité-contribution, c'est augmenter les salaires nets et donc réduire le coût du travail. Une disposition du côté de la productivité et non du bien-être, encore insuffisante mais orientée dans le sens qui a toujours été invoqué par les syndicats et les entrepreneurs pour accroître l'emploi et la compétitivité. 

Le raisonnement de Polito semble faire émerger une vision de l'aide sociale comme solution alternative pour ceux qui ne travaillent pas, ce qui serait tout à fait acceptable s'il s'agissait d'une subvention temporaire liée à un processus d'insertion (comme c'est le cas partout en Europe) sauf cas exceptionnels des personnes incapables de travailler en raison de pathologies ou de l'âge (qui sont cependant le plus souvent aidées par des rentes ad hoc), mais pas si cela crée une condition dans laquelle, en fait, on peut choisir entre l'aide sociale et le travail.  

C'est exactement ce que produira le revenu de citoyenneté ; mais cela ne dérange pas Polito, qui souscrit d'ailleurs à l'opinion du professeur Tridico : « il est plus important de sortir les gens de la pauvreté que de les mettre au travail ». Mais cette interprétation a très peu à voir avec le "filet de sécurité". 

Mais revenons à la question fondamentale : combien sont les « vrais » pauvres en Italie ? Combien sont au chômage même s'ils ne sont pas pauvres ? Quelle est la priorité d'un agenda gouvernemental qui pense à l'avenir et non aux prochaines élections ? Assistance (quelques-unes, maudites et immédiates !) ou emploi ?  

Bien sûr, l'un n'exclut pas l'autre, mais où faut-il mettre l'accent ? Ceci, et cela doit être rendu explicite et valorisé, est la distance qui sépare le bien-être du réformisme socialiste libéral et le bien-être populiste. (

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