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Slovénie : exportations et investissements positifs, mais attention à la possible dégradation

Après la profonde récession qui a frappé la Slovénie en 2008 et la phase troublée des années suivantes, il s'attend maintenant à comprendre quelle sera la future tendance de l'économie. Certes, des signaux positifs viennent des exportations et des investissements qui ont renoué avec la croissance à un bon rythme. Mais attention au déclassement possible.

Slovénie : exportations et investissements positifs, mais attention à la possible dégradation

Ces derniers jours, Intesa San Paolo SpA, par l'intermédiaire de son économiste du Service d'études et de recherche Antonio Pesce, a publié un document intéressant intitulé "Slovenia - Focus on Economy".

Au cours des dernières années, le Slovénie se caractérisait par une forte instabilité politique, trois gouvernements différents se sont succédé en un peu plus de trois ans. POUR Juillet 2014, a pris ses fonctions le gouvernement de Miro Cerar grâce au soutien de coalition centre-gauche (52 sièges sur 90).

Il convient de noter, en termes de relations internationales, la relation délicate que la Slovénie entretient avec la Croatie. Alors que d'un côté on constate un affaiblissement du contentieux frontalier maritime, de l'autre il n'y a pas d'amélioration sur des questions importantes non encore résolues, notamment l'attribution des coûts d'évacuation des déchets radioactifs issus de la centrale nucléaire de Krsko en Slovénie dont la Croatie est copropriétaire.

L'économie slovène montre de légers signes d'amélioration. En 2009, la Slovénie a subi une profonde récession (PIB : -8%), en 2010-2011 la reprise économique a été anémique (croissance du PIB réel de 1,3% et 0,7% respectivement). Jusqu'en 2011, la croissance était notamment tirée par la demande étrangère, notamment en provenance de l'UE et des marchés des Balkans. En 2012, la contraction de la demande intérieure a été accentuée par l'affaiblissement de la demande extérieure en raison de l'intensification de la crise de la zone euro.

La baisse de la demande a ramené l'économie dans un état de récession (-2,5 %), qui a ensuite diminué en 2013 (-1,1 %). En 2014, l'évolution favorable des exportations (4,9% et 5,2%) est de bon augure et une croissance soutenue du PIB de 2,1% et 2,9% aux premier et deuxième trimestres d'une année sur l'autre au cours des deux trimestres respectivement. Signaux positif elles proviennent aussi de la mesure de investissements qui a renoué avec une croissance de 5 %, tandis que la dynamique intérieure de la demande des consommateurs est encore modeste.

Les données économiques à haute fréquence qui suivent le premier semestre signalent une phase cyclique toujours positive, quoique dans un contexte économique fragile en raison de la faiblesse de la demande intérieure.

Tous ces éléments conduisent Intesa SanPaolo à prédisent une croissance du PIB de 1,5 % cette année: surtout cette variation sera principalement le résultat de la demande étrangère, dans une moindre mesure par la contribution apportée à la dynamique du PIB par la hausse des investissements, et dans une mesure négative par les contributions de la demande de consommation tant publique que privée.

L'inflation moyenne a baissé progressivement au cours de l'année 2013 (chiffre moyen de l'année 1,9 %), en 2014 aucune inversion de tendance n'est attendue, en effet de janvier à octobre l'inflation moyenne est égale à 0,6 %. Le la dette publique a eu tendance à augmenter ces dernières années, passant de 46,9 en 2011 à 54,4 en 2012. De 2012 à 2013, également en raison des mesures ponctuelles visant à recapitaliser plusieurs banques du pays, la dette publique est passée à 71,7% du PIB . Ces mesures avaient été envisagées dans l'Asset Quality Review conclu en décembre dernier, qui estimait un besoin de recapitalisation des banques slovènes à environ 3,6 milliards d'euros, dont 3,4 pour les banques contrôlées par l'État et plus de 200 millions pour constituer le capital de la Bank Asset Management Company (BAMC) utile pour alléger le fardeau des prêts non performants sur le système bancaire.

En supposant une croissance du PIB nominal de 3,8 % à long terme, Les estimations du FMI prévoient que la Slovénie doit maintenir un déficit de 2,2 % maximum pour ne pas dépasser les contraintes imposées par le traité de Maastricht.

Le gouvernement a prévu de réduire le déficit public progressivement et accuser un déficit de 2015 % du PIB en 2,4, cela ne sera possible que grâce à un excédent primaire positif de 0,9 % et à la vente de certaines entreprises publiques y compris le plus grand opérateur de télécommunications, Telekom Slovenije, la deuxième plus grande banque, Nova Kreditna Banka Maribor (Nova KBM), l'aéroport de Ljubljana et la compagnie aérienne nationale, Adria Airways.

En ce qui concerne la compétitivité selon le Global Competitiveness Index, calculé par le Forum économique mondial, il ne semble pas y avoir d'amélioration. La Slovénie souffre : difficultés d'accès au crédit, système bureaucratique inefficace et réglementation rigide du marché du travail. Signaler positivement est la qualité du système éducatif.

Il existe principalement deux facteurs de risque pour la Slovénie : le faible degré de diversification de l'économie et les conditions de liquidité des banques slovènes.

Pour le premier facteur, il suffit de rapporter une donnée : 40% de l'exportation totale est due à la production de machines et de moyens de locomotion. Pour le deuxième facteur de risque, il convient de noter que ces dernières années, en raison de la taille des PNP (environ 14 %, estimation sur les données de la Banque centrale), la base de capital des principaux établissements de crédit slovènes s'est détériorée et le système bancaire, notamment les banques contrôlées directement ou par l'Etat, se trouve à gérer une situation de liquidité difficile. La Slovénie tente de réduire ou, mieux, d'éliminer le deuxième facteur de risque grâce aux mesures envisagées dans l'examen de la qualité des actifs.

Selon l'agence S&P, le pays entre dans la classe A-, alors que les évaluations de Fitch (BBB+) et de Moody's (Ba1) sont plus prudentes. Comme en témoigne le agences de notation, les prochains jugements seront fortement conditionnés non seulement par la stabilité politique du pays, mais aussi par la mise en œuvre effective du plan national de réforme approuvé par le Gouvernement en mai de l'année dernière, en particulier le privatisations

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