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Pd : Renzi et D'Alema, qui pense à la dette publique ?

Une bonne raison de ne pas scinder le Pd serait, au-delà de toute tactique, d'éviter l'instabilité de la dette publique qui menace malheureusement l'Italie en cas d'instabilité politique - Mais tous les partis politiques de droite, du centre et de gauche, à l'exception du gouvernement Prodi 1, n'ont jusqu'à présent rien ou presque rien fait pour réduire la dette

Le dernier hit de Lady Gaga dit « tu me donnes un million de raisons de te laisser partir… Mais bébé, j'en ai juste besoin d'une bonne pour rester ». Renzi aurait dû le chanter à D'Alema, en quelque sorte le chef d'orchestre derrière l'énième split qui aura très probablement lieu dans le PD.

La bonne raison de rester, à mon avis, est d'éviter l'instabilité de la dette publique qui menace malheureusement l'Italie en cas d'instabilité politique.

Le scénario international (par exemple Brexit, Trump, agressivité russe) pousse l'UE soit vers la désintégration, soit vers l'unification, même politique. L'ouverture de Merkel à l'UE à deux vitesses s'inscrit dans la seconde perspective. Mais pour être admise à l'union politique (qui implique également une certaine unification des budgets publics nationaux), l'Italie devra donner des garanties qu'elle ne peut pas donner pour le moment et qu'elle ne pourrait donner qu'avec la stabilité gouvernementale et un engagement crédible au retour de la dette publique.

Alors, que fera la scission à ce sujet? Il est bien évident que cela réduira la stabilité du gouvernement. Donc Renzi et D'Alema, chacun pour sa part, sont sur le point d'assumer la responsabilité d'un choix qui nuit aux intérêts du pays. Au passage, en effet, il est légitime de douter que le centre-droit en Italie prenne en charge la stabilisation de la dette publique (qui s'est déjà montré peu sensible à cet égard avec les gouvernements Berlusconi et voit la composante populiste encore plus forte qu'en le passé) ou le mouvement Five Star (qui pour le moment semble manquer d'intentions et de compétences dans ce sens).

Mais si nous voulons comparer D'Alema et Renzi en termes de performance de la dette publique sous leurs gouvernements, qu'en ressort-il ? Une comparaison précise est difficile car le gouvernement D'Alema au sens strict a duré un peu plus d'un an et même celui de Renzi a duré moins de trois ans. En tout cas, sous le gouvernement D'Alema, la dette publique a été réduite de 110 à environ 107 % du PIB. Sous le gouvernement Renzi, en revanche, le ratio a d'abord continué de croître puis s'est stabilisé à près de 133 %. Il n'est pas légitime de conclure que D'Alema était plus attentif que Renzi à la dette publique car le dénominateur (PIB nominal) a augmenté d'au moins 3% sous D'Alema alors qu'il s'est contracté ou a augmenté de moins de 1% sous Renzi.

De plus, la seule phase où le ratio dette/PIB a été réduit en Italie au cours des 20 dernières années est le gouvernement Prodi I, qui l'a réduit d'environ 115 à 110 % pour la durée au sens strict de ce gouvernement mais qui plus est , qui a jeté les bases de la réduction ultérieure (par exemple les privatisations) jusqu'à atteindre 100% en 2003. Et puis, on ne peut manquer de rappeler que D'Alema était (sinon l'orchestrateur) celui qui a mené le choix de ne pas partir aux urnes immédiatement après la chute de Prodi I, auquel cas Prodi aurait selon toute probabilité été réélu avec une majorité beaucoup plus forte et, tout aussi probablement, la stabilisation de la dette se serait poursuivie avec plus de vigueur, évitant ainsi de s'exposer aux choc de la crise depuis 2008.

Bref, ni Renzi ni D'Alema n'ont de bons antécédents en termes de capacité à stabiliser la dette. Ce n'est peut-être pas un hasard s'ils se retrouvent désormais co-responsables d'un choix politique qui pourrait coûter très cher à l'Italie.

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