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Paris déclare la guerre à la voiture : suppression de 50 % du stationnement

La solution drastique proposée par le maire Hidalgo pour redonner des espaces durables à la ville : l'usage sera décidé par les citoyens eux-mêmes avec une consultation en ligne. Et les automobilistes ? Ils utiliseront les parkings souterrains, avec des tarifs réduits.

Paris déclare la guerre à la voiture : suppression de 50 % du stationnement

Dans certains pays, et dans certaines villes, le Covid n'est pas une excuse pour ne pas penser à l'avenir. L'urgence nous oblige à faire face aujourd'hui, mais regarder demain reste aussi important. Sans renier les engagements environnementaux pris pendant la campagne électorale. Qui sait ce que penseront les Parisiens quand, dans les prochains jours, ils seront appelés à s'exprimer, par le biais d'une consultation strictement en ligne, non pas sur l'utilisation du masque ni sur les aides économiques à percevoir pour la perte d'un emploi. ou la fermeture de l'entreprise, mais sur ce qu'il faut faire des tronçons de chaussée occupés par les voitures aujourd'hui, mais plus demain. C'est le grand projet vert, en quelque sorte révolutionnaire, de la maire socialiste Anne Hidalgo, tout juste réélu avec un consensus si large que beaucoup le verraient bien à l'Elysée, lorsque le mandat du très contesté Emmanuel Macron prendra fin.

Mais elle a déjà décliné la proposition, elle se voit toujours comme maire de Paris. Et quel maire. Face au Covid, Hidalgo (qui a été réélu aussi grâce à l'alliance avec les Verts) s'en tient à son projet vert qui vise à faire de la capitale française la "ville du quart d'heure", un modèle pour le développement du réseau de mobilité sweet et renforcement des services publics locaux qui est déjà une tendance dans la moitié de l'Europe (on en parle aussi à Milan). La révolution écologique passe aussi par plus de verdure, plus de vélos et trottinettes (l'objectif est d'atteindre 50 km de pistes cyclables) et une série de mesures que les automobilistes n'apprécieront certainement pas: limitation de vitesse à 30 km/h dans toute la ville (sauf bien sûr sur les grands axes) et 70.000 XNUMX voitures en moins garées en surface, supprimant la moitié des places de stationnement actuelles dans les rues et places de la Ville Lumière.

L'idée est celle d'une ville lente avec un effet – également visuel – moins « dépotoir » : cela libérera environ 700.000 30 mètres carrés d'espace dans les rues, à allouer à un usage plus durable. Quelle utilisation, les citoyens décideront. Ces mêmes citoyens qui désormais, comme le rappelle l'édile à la mobilité David Belliard, ne sont plus que 2007 % à posséder une voiture (41 % en 3) : 10 habitants sur 75, « et XNUMX % ne l'utilisent que le week-end ». Pour voter, rendez-vous sur le site de la Mairie de Paris (c'est le lien) : il s'agit d'exprimer librement son avis sur la manière de "réinvestir" l'espace libéré et restitué à la ville, peut-être pour y ajouter des pistes cyclables, des zones piétonnes, des arbres ou des jardins, des arrêts de bus, des parkings en covoiturage ou pourquoi de ne pas accorder plus de terrain aux gérants de bars et restaurants, permettant le respect de la distance entre les tables.

Les résultats de la consultation seront annoncés en 2021, mais en attendant le site de la Municipalité fournit quelques données utiles, pour se faire une idée : les voitures qui restent garées toute la semaine occupent l'espace de 250 km de routes, soit la distance entre Paris et Lille ; dans toute la ville, 4.400 50 places de stationnement sont réservées aux personnes handicapées, soit 1.700 % de plus que l'exige la loi ; sur l'ensemble du réseau routier parisien (38 XNUMX km), seuls XNUMX % sont bordés d'arbres. Cette dernière donnée pourrait certainement être améliorée, même si le questionnaire n'exclut pas des usages moins verts mais tout aussi importants d'un point de vue pratique, comme par exemple la multiplication des aires de repos rapide, pour faciliter le travail des livraisons à domicile, c'est aussi une activité qui a explosé en temps de Covid. Dans le lot des hypothèses ne manquent pas les initiatives solidaires comme les "réfrigérateurs sociaux", ou culturelles comme les "boites-à-livres", les mini-bibliothèques pour s'échanger gratuitement des livres. Mais aussi, et surtout, la multiplication des bornes de recharge pour voitures électriques, qui à Paris sont aujourd'hui 2.162 XNUMX.

Et tous ceux qui ont encore une voiture et qui aimeraient encore l'utiliser et se garer confortablement ? Hidalgo y a également pensé, rappelant qu'il existe à Paris 621.600 XNUMX places de parking souterrain (presque cinq fois plus qu'en surface), dont la plupart sont sous-utilisées. Probablement en raison du coût, mais désormais la Municipalité vise à contrôler les prix, établissant un tarif accessible à tous avec les gestionnaires : "Après tout, c'est aussi pratique pour eux - ils le font savoir à l'Hôtel de Ville - : notre politique contribuera pour augmenter le taux d'occupation des parkings privés“. En définitive, il s'agit de mettre fin à une anomalie : à Paris, 50 % des terrains publics sont destinés aux voitures, qui représentent désormais 13 % des flux. Désormais, la voiture n'est même plus nécessaire pour faire ses courses : 79% le font à pied, 4% utilisent les transports en commun, 3% en scooter ou à vélo, 14% en voiture. Un véhicule décidément d'un autre siècle.

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