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JEUX OLYMPIQUES -1 – ADVISE ONLY, Londres 2012 : l'économie peut-elle prédire la récolte de médailles ?

OLYMPICS -1 – DU BLOG ADVISE ONLY – Les Jeux, ou plutôt les victoires, peuvent-ils aussi avoir une explication économique ? Oui, selon FI/FX & Commodity Research d'UniCredit qui a tenté de "modéliser" les résultats olympiques et de produire des prévisions pour le tableau des médailles de Londres 2012 - Voici les résultats.

JEUX OLYMPIQUES -1 – ADVISE ONLY, Londres 2012 : l'économie peut-elle prédire la récolte de médailles ?

C'est l'été. L'été d'une année olympique. Cette fois, et c'est la troisième fois, c'est au tour de Londres. Tout est prêt (ou presque) et, dans quelques jours, environ 17.000 205 athlètes de 38 nations se réuniront en présence de la reine Elizabeth II pour concourir dans XNUMX disciplines (retrouvez quelques données ici).

Qu'est-ce que cela a à voir avec ça? parler des JO sur un blog économico-financier? Eh bien, le fait que l'économie profite, au moins temporairement, des Jeux olympiques est connu. En effet, les économistes s'attendent à ce que le PIB britannique rebondisse au troisième trimestre, grâce à ce rallye.

Mais essayons de faire un autre raisonnement. Les Jeux, ou plutôt les victoires, peuvent-ils aussi avoir une explication économique ?

Il semblerait que oui. J'ai trouvé une étude intéressante de l'équipe UniCredit Economics, FI/FX & Commodity Research qui, pour soulager un peu les marchés financiers, a décidé de "modéliser" les résultats olympiques et produire des pronostics pour le tableau des médailles de Londres 2012. La recherche est très poussée et s'appuie sur une longue série d'articles que je ne cite pas, mais que je me ferai un plaisir d'indiquer à toute personne désireuse d'en savoir plus (envoyez-nous un mail à ilblog@adviseonly.com).

La recherche part d'un échantillon de 130 pays (pour pouvoir analyser un nombre statistiquement significatif d'événements) et observe les années de 1952 (Helsinki) à 2008 (Pékin).

Il ne s'agit pas de comprendre quels athlètes sont les plus forts : dans ce cas, le déterminants premiers de succès sont la mère nature, l'effort, l'engagement et malheureusement parfois l'utilisation de "suppléments" peu orthodoxes. Le but de la recherche est de prédire quels pays remporteront les médailles et pourquoi.

Taxonomie du gagnant : les variables explicatives

Outre les caractéristiques ADN des habitants d'un pays, il existe également des facteurs sociaux, financiers et économiques à la base du succès des Jeux d'été. Les variables les plus importantes identifiées par l'équipe d'Unicredit sont nombreuses.

  • La taille de la population: la probabilité d'avoir plus de talents dans un pays est plus élevée si le nombre de personnes est plus élevé, mais il y a des exceptions ; pour les pays les plus pauvres, le rapport entre les médailles olympiques et la population est décidément faible.
  • Ressources financières, ou plutôt le PIB par habitant ou dépenses publiques dédiées au sport : les soins médicaux, les installations sportives de pointe, les fonds pour l'entraînement, pour l'entretien des athlètes et de leur entourage, etc... sont très importants pour « cultiver et faire grandir les talents » dans une nation ; les pays les plus pauvres, bien que beaucoup plus peuplés et donc potentiellement plus riches en athlètes doués, n'ont souvent pas les moyens d'entretenir les infrastructures pour sélectionner et nourrir de probables futures médailles d'or olympiques, tendant à se consacrer à un nombre limité de disciplines et, parmi les nombreuses, à choisir les moins chers1
  • effet "playstation": on note un lien progressivement décroissant au-delà de certains niveaux de revenus ; les jeunes des pays riches sont distraits par des activités domestiques moins fatigantes que l'exercice physique.
  • Avantage du pays hôte « préjugé national »: si d'une part la pression psychologique devrait peser davantage sur les athlètes qui "jouent à domicile", d'autre part l'enthousiasme et le plus grand soutien des supporters est un facteur statistiquement très important dans l'explication ex post de l'attribution du médailles.
  • Économies de marché à planification centralisée: les anciens remparts du communisme ont récolté un grand nombre de médailles dans l'histoire des Jeux Olympiques passés ; sans évoquer les pauvres sportifs barbus de l'ex-Allemagne de l'Est, l'idée qui sous-tend le pouvoir explicatif de cette variable est que un succès sportif devant le monde augmente le prestige international et consolide la confiance des citoyens dans le gouvernement central, assurant que les investissements alloués au sport dans ces pays ont toujours été très élevés.
  • Persistance: Les succès olympiques ne sont pas météorologiques, souvent une nation qui produit de nombreux athlètes d'élite lors d'une édition des Jeux reste en tête du classement également lors de la suivante ; d'une part il est évident qu'un jeune athlète réalise des performances de haut niveau pendant une période qui couvre au moins deux éditions, puis de nombreux jeunes sont fascinés par la réussite dans les disciplines olympiques et se passionnent, élargissant ainsi le vivier de talents potentiels, et enfin les investissements dans le sport ont une longue traîne, c'est-à-dire qu'ils produisent des résultats à moyen terme.

Le modèle et les résultats

Le modèle Unicredit considère 6 variables pour régresser et expliquer la part de médailles olympiques attribuées à un pays, et estime l'équation sur l'échantillon cité. Les variables, comme expliqué ci-dessus, sont : la population, le PIB par habitant, la part des médailles dans les éditions précédentes, le pays hôte/prochain pays hôte, l'économie contrôlée.

Les résultats de la régression montrent comment une augmentation de 1 % de la population ou du PIB contribue à une augmentation de la part des médailles de 0,3 % et 0,4 %, respectivement, avec une signification très élevée. Être pays hôte, ou avoir remporté un grand nombre de médailles dans le passé a un grand pouvoir explicatif sur la part des médailles remportées.

London 2012

Par conséquent, sur la base des dernières données disponibles par population, il apparaît que la distribution des médailles ne sera pas trop différente des résultats à Pékin 2008, la Chine devant toujours se classer au deuxième rang derrière les États-Unis. L'augmentation du tableau des médailles pour la Grande-Bretagne est intéressante qui, surtout grâce à son statut de pays hôte, pourrait remporter 21 médailles de plus que lors de l'édition précédente.; enfin le Brésil qui, grâce à la situation macroéconomique et au fait qu'il sera le prochain pays à accueillir les Jeux, se voit décerner par le modèle pas moins de 28 médailles supplémentaires.

Bon que dire, on se retrouve pour vérifier le pouvoir prédictif du modèle mais en attendant profitons de l'été et des Jeux..... mais comme toujours Forza Azzuri!!!

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