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Notre-Dame en flammes : l'histoire de la cathédrale symbole d'humanité

Voici l'histoire de la cathédrale de Paris : un symbole de la France et de l'humanité qui a pris un incendie désastreux hier et qui mettra des années voire des décennies à se reconstruire

Notre-Dame en flammes : l'histoire de la cathédrale symbole d'humanité

Quatre-vingt-trois minutes ont brûlé 800 ans d'histoire. Malheureusement, le 15 avril entrera dans les livres d'histoire comme le jour où la cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole de la France et de toute l'Europe, est presque détruit par un incendie dévastateur.

"Le bâtiment est sûr" un Emmanuel Macron ému annoncé en fin de soirée. Sauvez aussi la façade et les trésors que la cathédrale a gardés pendant des siècles. La flèche du XIXe siècle de plus de 45 mètres de haut s'est cependant effondrée. Des millions de personnes ont assisté, impuissantes et consternées, à la chute de l'un des emblèmes de la capitale française. Une plaie destinée à rester longtemps ouverte, alors même que les promesses de reconstruction se sont déjà transformées en un véritable engagement.

Notre-Dame elle fut érigée en 1163 alors que Louis VII avait déjà vu la moitié de son royaume tomber aux mains des Normands et au-delà, de plus ses derniers domaines étaient menacés par la présence de Barberousse outre-Rhin.Mais malgré toutes les difficultés, le Roi avec Maurice de Sully, évêque de Paris – voulut commencer ce que le théologien avait déjà prévu le 12 octobre 1160 : ériger Notre-Dame, et ce fut le cas.

Plus de 1.500 XNUMX personnes ont été employées, dont des tailleurs de pierre, des charpentiers, des forgerons, des verriers qui, après avoir appris les systèmes de calcul des artisans espagnols, ont réussi à concevoir la grande cathédrale étape par étape. D'énormes blocs de calcaire appelés cliquart, ils étaient extraits de carrières éloignées de Paris puis transportés par des bœufs, parfois même par des pèlerins décidément dévots.

Au fur et à mesure que la structure prenait forme, les blocs étaient hissés au moyen de cordes enroulées autour d'énormes cylindres creux, qui tournaient avec la force des hommes placés à l'intérieur. Certes, la décision de construire cette cathédrale était un acte de foi, mais aussi une preuve de la confiance de l'homme dans sa propre volonté de s'imposer au destin même dans les moments difficiles. Qu'il suffise de dire que Notre-Dame a toujours réussi à survivre à toutes les guerres, révolutions et occupations survenues au cours des siècles.

Pour construire Notre-Dame, il a d'abord fallu démolir une ancienne cathédrale et une autre dédiée à Santo Stefano qui datait du VIe siècle et une fois achevée, elle a subi plusieurs modifications, selon les volontés religieuses de l'époque. 

Nous avions dit l'histoire de Notre-Dame il y a quelques années sur FIRSTonline. Il a fallu plus de cent ans pour le construire, ce qui devient des siècles si l'on tient compte de toutes les modifications apportées.

Au milieu du XIIIe siècle, les transepts nord et sud sont construits, et sous le règne de Louis IX, une autre entrée est ajoutée : Portes rouges.

Au début des années 700, tous les vitraux, à l'exception des rosaces, ont été remplacés par des verres aux lys de France. Plus tard sous Louis XV, les religieux décident d'élargir la porte centrale, jugée trop étroite pour les cérémonies royales, mais cela entraîne la mutilation de certaines sculptures. 

À l'intérieur, la structure semble glorieuse et en même temps simple, en plein souvenir des événements qui se sont produits. En 1455, une paysanne de soixante ans accoudée à une colonne, se dirigeait vers le premier des tribunaux qui aurait acquitté puis sanctifié sa fille, Jeanne d'Arc ? Et était-ce encore sur cette colonne, le 2 décembre 1804, que Napoléon, qui faisait venir le Pape de Rome pour le couronner, hésita avant de lui arracher la couronne des mains et de la mettre sur sa tête, se proclamant Empereur ? 

Ce n'est pas la première fois que Notre-Dame est blessée. Sa survie a été gravement compromise au moment de la Révolution française. Des années où l'on croyait que tout symbole religieux devait être balayé au nom de la raison qui désormais devait guider l'État. La même raison qui a par la suite incité les Français à la sauver.

Pendant la Révolution française, les statues situées autour des portails ont été démolies par les révolutionnaires et ce n'est qu'en 1839 qu'elles ont été récupérées d'un gisement de charbon sur la Rive Gauche. Le zèle révolutionnaire a également conduit à des erreurs, croyant détruire les statues représentant les rois de France, au lieu de cela, des figures représentant les souverains d'Israël et de Judée ont été détruites. Les portes gothiques ont été démontées pour en faire des lances, les cloches, à l'exception de celle centrale, ont été fondues pour en faire des canons. Lorsqu'en 1802 Napoléon décide de rendre la cathédrale à l'Église, tout est dans des conditions pitoyables, tant pour la révolution que pour les années d'abandon, où l'architecture gothique est méprisée car considérée comme « barbare ».

Tout en serait encore ainsi si un groupe d'intellectuels et d'artistes n'avait attiré l'attention des Français. Parmi eux, Victor Hugo, qui publie en 1831 le roman Notre-Dame de Paris et l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, passionné d'art gothique. C'est ainsi qu'en 1843 le projet de restauration signé par ce dernier architecte fut approuvé ; de nombreux ornements lui sont dus, dont tous les personnages de la Galerie des Rois et les fameuses gargouilles. La cathédrale a été rouverte au culte en 1864. 

Comment était Notre-Dame, comment elle est et comment elle sera…

Notre-Dame mesure 130 mètres de long, a une hauteur intérieure de 35 et le sol a une superficie de 6000 mètres carrés, mais son importance réside dans une parfaite harmonie entre architecture et perfection. Sa façade a des proportions précises, un rectangle de 40m de large flanqué de tours jumelles culminant à 68m. Au centre se trouve la rosace d'un diamètre de 9,5 mètres, une rose de diamant parfaite.  

Et pour ceux qui aiment gravir les escaliers à vis qui mènent au sommet des tours, ils pourront apercevoir en contrebas la place qui a servi pendant des siècles de point de référence pour mesurer les distances de toutes les villes françaises à la capitale. A gauche, la Tour Eiffel et au loin on aperçoit la Basilique du Sacré-Coeur, exactement au-dessus du quartier de Montmartre. En face le long de la rive droite de la Seine, s'étend le Louvre, puis à l'horizon également l'Arc de Triomphe. 


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