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Musée Marmottan Monet (Paris) : une exposition qui retrace les émotions

Du 13 avril au 21 août 2022, le Musée Marmottan Monet (Paris) présente une exposition intitulée « Le Théâtre des émotions »

Musée Marmottan Monet (Paris) : une exposition qui retrace les émotions

Une collection de quatre-vingts oeuvres du Moyen Age à nos jours, provenant à la fois de collections privées et de prestigieux musées français et internationaux, l'exposition retrace l'histoire des émotions et leur expression picturale du XIVe au XXIe siècle.

Guido Cagnacci, Allégorie de la vanité et de la pénitence
© Marc Jeanneteau/Musée de Picardie

L'émotion, avec ses « réactions souvent intenses », est toujours présente dans les arts visuels, interprétée et déclinée. Toutes les expressions y sont illustrées : de la souffrance à la joie, de l'enthousiasme à la terreur, du plaisir à la douleur, que Louis-Léopold Boilly a pu passer en revue dans ses Trente-cinq œuvres expressives (vers 1825, Tourcoing, Musée Eugène Leroy), répertoire d'un théâtre où la sensibilité humaine s'expose et se diversifie.

Claude Marie Dubufe, La lettre de wagram, 1827
© C. Lancien, C. Loisel /Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

Du Moyen Âge aux temps modernes, la Mélancolie de Dürer (1514, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts), les émotions des jeunes cœurs (Jeanne-Élisabeth Chaudet, Jeune fille pleurant la colombe morte, 1805, Arras, Musée des beaux-arts) , l'expression des têtes de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris ou la terreur que confère la folie telle que la peint Charles Louis Müller (Rachel dans Lady Macbeth, Paris, musée d'art et d'histoire du judaïsme) sont autant de manifestations de sentiments. L'exposition suggère le répertoire infini des résonances affectives de notre monde intérieur, leur présence ou leur absence depuis les ivoires médiévaux muets, jusqu'à leur sublimation hurlante dans les têtes d'otages (1945, Paris, Musée national d'Art moderne, Centre Georges Pompidou) par Jean Fautrier.

Paul Cézanne, Les Baigneurs, 1899-1904
© Collection commémorative Amy McCormick / Bridgeman Images.

Les œuvres émotionnelles s'enrichissent, les regards se renouvellent, les intensités et les interprétations diffèrent. L'ancienne mélancolie devient neurasthénie (Émile Signol, La Folie de la fiancée de Lammermoor, 1850, Tours, Musée des Beaux-Arts), l'ancienne violence devient exécration (Pablo Picasso, La Suppliante, 1937, Paris, Musée Picasso). L'émotion puis offre des nuances infinies, que l'histoire ne fait qu'enrichir et identifier. Les 8 sections de l'exposition illustrent la lente transcription des émotions par les artistes, puis son évolution dans le temps, à la lumière de réflexions esthétiques, scientifiques ou d'événements survenus.

L'exposition est le fruit d'une collaboration entre Georges Vigarello, historien et professeur de philosophie, et Dominique Lobstein, historien de l'art.

En couverture : Détail – Sainte Madeleine en pleurs – The National Gallery, Londres

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