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Mediobanca, Mps, Ubi : grande effervescence dans la banque

Piazza Affari monte de plus de 2% sous l'impulsion de l'UE et de la BCE - Le risque bancaire et les derniers mouvements de Del Vecchio mettent en branle un secteur qui a perdu 30% depuis le début de l'année

Mediobanca, Mps, Ubi : grande effervescence dans la banque

Pleine vitesse. Il reste du chemin à faire pour limiter les dégâts car, par rapport au début de l'année, le secteur bancaire connaît une baisse d'environ 30%, une ponction plus élevée que le reste de la grille tarifaire qui a fait se précipiter vers le chevet du système groupe de médecins. Le dernier à se mobiliser, dans l'ordre chronologique, a été le Parlement européen qui, sous la pression des députés italiens (et du lobby ABI) étudie une mesure visant à geler l'impact négatif de l'ajustement de la valeur des parts de titres du portefeuille de négociation à prix de marché pour l'année en cours et jusqu'en 2022 pour ensuite chuter à 50% en 2024. L'effet de la stérilisation du dit Mark to Market donnerait une plus grande stabilité aux ratios de fonds propres du secteur en stérilisant l'un des points les plus faibles de le système Bel Paese. C'est pourtant ce qui explique le ralliement de Banco Bpm, tous deux +3,3% à 12 devant Bper +2,4%. Cela n'arrête pas non plus la course des duellistes : Intesa+3%, Ubi +3,2%

Pendant ce temps, la marche de ralentit mais ne s'arrête pas Mont Paschi, +0,30 ce matin, consolidant les progrès des dernières séances (+14% par rapport à vendredi), après que la Commission européenne se soit ouverte à la mise en place de la bad bank de l'institut siennois, en hausse de 2% hier, après +12% vendredi. La banque a précisé que l'opération implique, entre autres, la scission d'une partie substantielle des prêts non performants. Bref, les banques italiennes gagnent également du terrain au vu du cadre positif du plan "Next Generation EU" et du prochain renforcement du bazooka de la BCE qui sera lancé jeudi par Christine Lagarde.

Les prémices étaient ainsi posées pour de nouveaux équilibres du système, bien illustrés par la réponse du marché à la demande de Leonardo del Vecchio d'augmenter la part de marché à 20 %. Médiobanca +4% afin de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans Généraux +3,22 % en fin de matinée, ajoutant sa part de Leone (4,07%) à celle de Piazzetta Cuccia (environ 13%). L'avancée de M. Luxottica, observée avec beaucoup de méfiance par le monde politique, est justifiée par la faiblesse objective du capitalisme italien incapable de permettre à Mediobanca de rivaliser en banque d'investissement et sur les marchés de capitaux malgré les initiatives prises en France et à Londres. Selon Alessandro Penati, « Mediobanca doit radicalement changer de rythme et de stratégie, car la diversification à partir d'un conglomérat, qui a bien fonctionné jusqu'à présent, n'est plus durable, comme l'a démontré la tentative de rachat de Del Vecchio. Si ce n'est pas lui aujourd'hui, ce sera quelqu'un d'autre demain. L'enracinement de la direction ne peut que reporter le problème ». 

Mais l'intervention du roi de la lunetterie ne représente sans doute pas la solution définitive, compte tenu de l'âge du grand entrepreneur mais aussi de la fragilité de la gouvernance de son groupe. Les gros travaux dans le monde bancaire viennent de commencer.

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