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Magritte, splendide exposition au LAC de Lugano

Le Musée d'Art Suisse, siège du LAC Lugano Arte è Cultura, rend hommage à René Magritte, peintre belge né à Lessines en 1898, avec une exposition "surréaliste" intitulée "La Ligne de vie".

Magritte, splendide exposition au LAC de Lugano

Jour de pluie dans un Lugano qui se cache dans les nuages ​​un peu comme ceux qui magritte il peint dans plusieurs de ses toiles. Le lac fait office de fond silencieux tandis que des cygnes dansent imperturbablement dans les eaux plombées d'une exposition qui nous ramène à la conférence La ligne de vie que René Magritte a tenu le 20 novembre 1938, il y a exactement 80 ans, al Musée Royal des Beaux L'art d'Anvers. C'est alors que Magritte illustre ces principes où les objets du quotidien peuvent prendre un sens résolument surréaliste et dérangeant.

L'exposition parcourt toute la vie du maître belge, le parcours commence juste avant les années 20, où l'on perçoit déjà l'intérêt de Magritte pour le futurisme italien. Nous rappelons qu'en De Chirico, il retrouve sa veine poétique, que l'on peut déjà admirer dans une oeuvre exposée ici"Les plaisirs du poète"(1912).

Les peintures que Magritte a réalisées entre 1920 et 1924 sont placées comme des œuvres pré-surréalistes, où se perçoivent les influences esthétiques que le peintre a acquises à la fin de ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Mais ses recherches se terminent bientôt, surtout après avoir pris connaissance de l'œuvre de Giorgio De Chirico, introduite par le poète Marcel Lecomte. A partir de ce moment, Magritte adopte la peinture caractérisée par le "Désorientation», c'est-à-dire cet instant où les objets deviennent un mystère.

En 1927, après avoir approché le cénacle surréaliste de Bruxelles, il tient sa première exposition qui attire plusieurs marchands dont Van Hecke, qui lui propose un contrat. Plus tard, il s'installe à Paris avec Georgette et son frère Paul. Cette période représentera un sceau d'amitié profonde avec le poète Paul Eluard.

De cette période sont des œuvres telles que "Peintures-mots», des peintures et des mots, des images accompagnées de phrases courtes, où les mots sont écrits très proprement, presque de manière scolastique.

Pour mieux illustrer le sens de sa recherche, il dresse une « Démonstration » intitulée «Les Révolution Surréalistes”, sur l'affichage, nous trouvons les brouillons originaux affichés dans un babillard. Parfois le nom de l'objet fait office d'image, ou un mot prend la place de l'objet, invitant presque le spectateur à en reconstituer le sens selon les indices que le peintre a voulu laisser sur la toile.

Les années entre 1933 et 1940 voient un style d'affinité, où Magritte recherche précisément les affinités électives entre les objets qui composent l'œuvre, comme la cage et l'œuf.

Ce sera en 1943 que l'artiste change complètement de style, les couleurs s'éclaircissent avec un coup de pinceau proche de l'impressionnisme. En fait, cette période se rapproche de la période Renoir, presque comme s'il cherchait un défi. Les œuvres sont exposées de manière quasi clandestine et ne rencontrent aucun consensus avec les attaques de la presse sous le contrôle de l'occupation allemande. Mais Magritte n'entend pas abandonner ce style et signe immédiatement après la guerre le manifeste Surréalisme en plein soleil, abandonnant ainsi la période impressionniste.

A la fin des années quarante avec la complicité de son ami Louis Scutenaire décide d'envoyer des œuvres à Paris pour une exposition, mais pas ses chefs-d'œuvre, mais dix-sept toiles et douze gouaches peintes presque à la va-vite et dites "d'époque vache", faisant ainsi allusion au fauvisme, le style des bêtes, au point que chez certaines le peintre se déforme tellement qu'ils paraissent grotesques. L'exposition fut très mal accueillie au point de susciter une vive indignation de la part des visiteurs.

Dès lors et jusqu'à sa mort, Magritte revient au style pictural qui lui est le plus cher, à savoir évoquer le mystère dans les objets communs. Et pour les soustraire à la banalité, il les pétrifie ou les lâche dans les airs, presque en l'absence de gravité.

Son succès est désormais international, son talent est reconnu grâce à son marchand Alexandre Iolas. En 1965 le Musée d'art de New York il lui consacre une exposition personnelle, mais sa notoriété est déjà connue.

L'exposition qui restera ouverte jusqu'au 6 janvier 2019 est réalisée avec le soutien de la Fondation Magritte et voit la collaboration avec Amos Rex d'Helsinki.

 

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