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Lidl, le tournant contractuel donne un coup de fouet à la grande distribution

Lidl, leader en Italie de la grande distribution et non membre d'une organisation entrepreneuriale, a signé pour la première fois une convention collective complémentaire qui reconnaît le rôle du syndicat en tant qu'autorité salariale - La nouveauté peut avoir des effets très importants, en particulier sur les entreprises Fderdistribuzione , d'Esselunga à Ikea, de Carrefour à Auchan et Zara

Lidl, le tournant contractuel donne un coup de fouet à la grande distribution

La multinationale allemande Lidl, leader en Italie de la grande distribution de type discount (600 agences employant chacune entre 20 et 25 salariés pour un total d'environ 14.000 5 salariés), non associée à une organisation entrepreneuriale, signée le XNUMX mars dernier pour la première temps un convention collective complémentaire reconnaître le rôle de l'autorité salariale au syndicat.

Pour l'instant, l'accord n'a été signé que par les syndicats Uil et Cisl, qui représentent ensemble la grande majorité des adhérents. Par ailleurs, il n'est pas exclu que la signature de la CGIL y soit ajoutée dans les prochains jours. Une alternative procédurale politiquement forte, sur laquelle il n'y a pas d'accord unique, pourrait être d'organiser un référendum, confiant finalement la décision aux travailleurs qui l'exerceraient en toute liberté et responsabilité.

L'accord est considéré comme un succès pour les signataires, surtout si l'on tient compte du fait que le texte mentionne explicitement la contratto colletivo nazionale déjà signé par les trois organisations avec Confcommercio, intégré aujourd'hui par le nouvel avenant, particulièrement intéressant en termes de prévoyance. Il n'y a d'ailleurs pas eu de négociation complémentaire des salaires directs (comme par exemple la prime à la production) puisque dans le modèle contractuel allemand cette matière est confiée au contrat national-entreprise.

D'un point de vue formel, Lidl, n'en faisant pas partie, n'était pas liée par l'accord Confcommercio mais l'appliquait comme une décision unilatérale maintenant son autonomie contractuelle. L'entreprise allemande n'a pas organiquement adopté le modèle Fiat-Chrysler (un véritable contrat national ex novo appliqué à une seule entreprise), mais s'est mise d'accord sur l'application de la Confcommercio CCNL avec le syndicat qui, de son côté, a également atteint l'objectif accorder un contrat supplémentaire aux travailleurs qui n'en avaient pas. D'autres entreprises du secteur, qui ne sont membres d'aucune organisation patronale, pourraient suivre une voie similaire à celle de Lidl.

Les conséquences potentielles les plus intéressantes concernent cependant entreprises adhérant à Federdistribuzione. L'association de la grande distribution, qui a quitté Confcommercio il y a quelques années, ne reconnaît pas la CCNL Tertiaire signée par cette dernière le 31 mars 2015 et continue d'appliquer l'ancienne CCNL de 2011. La position de Federdistribuzione reposait sur la volonté d'obtenir davantage d'adhérents les caractéristiques du secteur ; après quatre ans, sans aucun accord avec le syndicat, cet objectif n'a pas été atteint mais les entreprises ont tout de même dû payer des augmentations salariales (bien qu'inférieures à celles du nouveau contrat Confcommercio), pour éviter d'être accusées de ne pas respecter l'art. 36 de la Constitution".

Suivant la stratégie des accords nationaux d'entreprise, les syndicats pourraient initier une mobilisation pour obtenir le déblocage de l'impasse contractuelle.

Le même modèle pourrait être adopté en ce qui concerne grande coopération. C'est une vieille tactique du syndicat qui, face à une négociation avec les associations patronales qui ne donne pas de résultats, ouvre un contentieux avec les entreprises individuelles. Dans le passé, notamment dans les secteurs industriels, elle a obtenu des succès modérés. Si cette perspective était ouverte (sur laquelle réfléchit le syndicat), nous serions confrontés, en termes de stratégies contractuelles, à un élément très nouveau qui rapprocherait les relations industrielles dans le secteur tertiaire du modèle contractuel allemand, dans lequel les conventions collectives signées par le syndicat avec des associations professionnelles et conventions collectives nationales d'entreprises signées avec des entreprises individuelles.

L'aspect le plus intéressant pour le syndicat serait de garantir à tous les travailleurs du secteur un minimum garanti, qui dans les cas présents est identifié aujourd'hui dans le contrat Confcommercio, appliqué principalement dans les petites et moyennes entreprises (mais qui touche 2 millions de travailleurs), laissant la possibilité de distribuer une partie des ressources générées par la productivité et la rentabilité de l'entreprise. Les difficultés objectives ne manquent pas non plus, consistant en les problèmes critiques que rencontrent actuellement de nombreuses entreprises de grande distribution. Mais le dispositif de négociation à "géométrie variable", loin d'être une conception abstraite de l'architecture sociale, répond à la nécessité de garantir le meilleur résultat possible à un groupe de travailleurs employés dans des entreprises qui présentent des caractéristiques et des marges bénéficiaires différentes. . Le résultat de cette approche pragmatique, en transférant une masse salariale plus élevée au facteur travail, constitue un modèle plus efficace de redistribution des revenus.

1 commentaires sur “Lidl, le tournant contractuel donne un coup de fouet à la grande distribution »

  1. "L'accord n'a pour l'instant été signé que par les syndicats Uil et Cisl qui représentent ensemble la grande majorité des adhérents."

    C'est en fait Filcams CGIL qui compte la majorité des membres, plus que la somme des membres Cisl et Uil. Après la signature impie du Contrat Supplémentaire d'Entreprise, qui non seulement n'ajoute pratiquement aucun droit significatif, mais en retire d'autres aux travailleurs de Lidl, on assiste à une véritable diaspora des cartes de membre !

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