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Les Mes, Conte et ses réticences insoutenables

Pour ne pas contredire la paranoïa des Cinq Etoiles, le Premier ministre Conte sacrifie les intérêts nationaux de l'Italie la menant à une impasse face à la nouveauté du Mes, le fonds européen anti-Coronavirus qui garantirait à notre pays 36 milliards pour santé

Les Mes, Conte et ses réticences insoutenables

Pour les justifier hostilité à l'adhésion de l'Italie à la ''santé'' Mes ces secteurs de la politique qui maintiennent l'Italie en apnée, après avoir dévidé toute la ribambelle d'absurdités, jouent leur as : pourquoi est-ce que presque aucun des pays membres n'a le décaissement de ces ressources ? Pour eux c'est la preuve que sous le programme il y a bien un truc et qu'en l'acceptant nous serions obligés d'adopter l'allemand comme langue officielle dans les hôpitaux et de faire porter aux infirmières et aux médecins des blouses tyroliennes.

En effet, si la non-adhésion a un sens pour la France et l'Allemagne (puisque pour leurs titres même un taux d'intérêt dérisoire comme celui envisagé pour les titres ESM est supérieur à ce que leurs obligations souveraines parviennent à obtenir sur les marchés), il est plus difficile de comprendre les raisons du refus des autres pays : il est évident qu'ils ont de bonnes raisons. Quoi qu'il en soit, il a raison Angela Merkel, en quelques heures investi du rôle de président du quart de travail semestriel : "Nous n'avons pas mis des instruments comme le Mes ou le Sure à la disposition des Etats pour qu'ils restent inutilisés". 

En revanche, le tollé de Giuseppe Conte n'est pas compris, qui a ainsi révélé qu'elle cachait une énorme queue de paille sous sa pochette. A ce sujet, une autre légende urbaine circule : comme la première poule qui chante est celle qui a pondu l'œuf, ainsi le premier pays à demander l'intervention du Mes révélerait ses faiblesses aux marchés et augmenterait donc le taux d'intérêt auquel elle place ses obligations souveraines sur le marché. Bien sûr, si l'on accorde du crédit à la rumeur qui attribue une propagation de la folie à la suite de la contagion, on peut tout comprendre. Il se peut que les investisseurs ne soient plus intéressés à consolider la situation financière de notre pays, au point de permettre, dans un délai raisonnable, de disposer d'un système de santé mieux armé pour faire face à des crises soudaines et dévastatrices.

Nous restons donc convaincus que l'adhésion au Mes offre la garantie d'une Italie plus solide et donc plus fiable aussi pour ses créanciers. Et si la réalité en était une autre ? Hormis les paturnies du M5S (dans la vie il arrive de croiser des gens qui ne se mettent pas à table s'il y a 13 convives ou changent de chemin si un chat noir les croise ou pensent que le Mes est arrivé sur la vague des une traînée chimique), le fait est que le gouvernement ne saurait pas comment dépenser les 36 milliards qui l'atteindrait, quoique dans l'espace de quelques années.

Nous n'avons pas réussi à résoudre le problème des masques, l'alcool dénaturé - s'il est trouvé - est conservé en cave dans des fûts à la place du vinaigre balsamique. Là où cela a été possible, les hôpitaux ont transformé des pavillons entiers en soins intensifs, convertissant les structures utilisées pour le traitement d'autres maladies graves ; les listes d'attente ont également augmenté pour les contrôles essentiels. Mais surtout l'épidémie a mis en lumière la fragilité de la médecine locale et de base. Et c'est une situation qui rendrait insoutenable toute épidémie (même s'il s'agissait du "genou de la blanchisseuse", la seule pathologie dont Jérôme K. Jérôme s'est rendu compte qu'il ne souffrait pas, après avoir consulté un manuel médical de son époque) car vous pouvez 't tout télécharger à l'hôpital (comme cela arrive malheureusement aussi en temps normal). Il nous faut donc des choix politiques et des investissements ciblés, alternatives aux poussées que l'épidémie a déclenchées : la réouverture d'hôpitaux disséminés sur le territoire et fermés difficilement (contre l'avis des collectivités dans lesquelles ils se trouvaient) ces dernières années, car inadaptés à tout type de l'aide d'un certain engagement thérapeutique. 

Les formations sanitaires du pays - le comportement du personnel est louable - ont bien résisté à la première vague du virus et sont désormais mieux armés pour faire face à une éventuelle rechute. Mais quelques changements sont nécessaires. Et ils coûtent. Le Mes offre la possibilité de faire face à ces charges à moindre coût. Si alors il y a l'intention de réduire les impôts – à commencer par l'Irap – il convient de garder à l'esprit que cet impôt sert à couvrir environ la moitié des dépenses supportées par les régions. Avoir un revenu de substitution pourrait alors permettre de réduire le revenu ordinaire.

Le vrai problème du gouvernement est son encéphalogramme plat. Le défilé des États généraux en fut la démonstration. Le plan incliné sur lequel glisse le pays est celui du welfarisme, immobilisme, défense contre les traumatismes du changement. Ce n'est pas un hasard si la demande des syndicats - que le gouvernement s'apprête à accepter - est la prolongation des licenciements (plus de 3 milliards par mois) et le blocage des licenciements jusqu'à l'ensemble de l'année en cours : une route cette dernière, très insidieuse, à partir de laquelle, plus on avance, plus il devient difficile de revenir à la normale.

De cette façon, vous ne vous retrouvez qu'à mettre l'économie en soins intensifs et de préserver les faux emplois le plus longtemps possible. Peut-être, s'il existe des ressources non remboursables (les seules qui intéressent vraiment l'État), l'État essaiera aussi de garantir aux entreprises - par des allégements fiscaux et diverses formes de subventions - une partie du chiffre d'affaires qu'elles ne peuvent réaliser. Cela explique l'attitude réservée de nombreux partenaires européens à l'égard du Fonds de relance (ou quel que soit son nom actuel) et des ressources qui devraient être mises à la disposition de l'Italie. Le problème le plus grave du Bel Paese est celui d'avoir un gouvernement inamovible (pour tant de bonnes raisons), mais incapable d'exprimer une ''pensée'' politique complète. 

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