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La BCE envisage d'arrêter le bazooka et les marchés tremblent

Mario Draghi pense à une correction du Qe avec une réduction progressive des achats de titres et les marchés deviennent encore plus nerveux - Le FMI abaisse ses estimations de croissance - Livre sterling et forte baisse de l'or - Le succès du BTP à 50 ans - Google interpelle l'iPhone - superstar Brembo à Piazza Affari, où Bpm brille à nouveau en vue de l'assemblée sur le mariage

L'Occident, pas seulement l'Italie, se retient. Les économies émergentes sauvent la croissance mondiale. C'est le verdict sans équivoque qui ressort du rapport d'automne du FMI. Ce n'est pas seulement une question de conjoncture économique, souligne le chef économiste Maurice Osbstfeld, mais l'effet conjugué de nombreux enjeux critiques, tant politiques (Brexit, incertitude électorale aux USA, ombre montante du protectionnisme) que financiers (surendettement, prêts en souffrance, ralentissement des investissements).

Rien de nouveau, mais le bilan est lourd : les USA, principal moteur de la croissance en première partie d'année, ralentissent de 1,6% contre les 2,2% estimés en juillet. Il en va de même pour les autres pays de la zone OCDE, à l'exception négative de l'Italie qui s'arrête à 0,8 % (0,9 % l'an prochain). Malgré cette performance décevante, la croissance mondiale se confirme à 3,1% pour cette année. Grâce aux Marchés Emergents (+4,2% au global) à partir du boom de l'Inde (et de l'Indonésie) et de la reprise au Brésil et en Russie (le rouble au plus haut depuis 13 mois).

DESCENTE ABSOLUE D'OR

Plus que d'après l'analyse du Fonds monétaire, cependant, les Bourses ont été conditionnées hier par la tempête sur la livre et par la baisse du yen face au dollar qui a également récupéré des positions face à l'euro, au profit des Bourses. du Vieux Continent aux prises avec les problèmes des banques. Dans la soirée, la bonne humeur a été gâchée par une nouvelle relancée par Bloomberg : au sein de la BCE, selon des sources anonymes, la décision arrive à maturité de réduire les achats de titres (10 milliards de moins par mois), avant l'expiration de la marche du Quantitative Easing. . La réaction des marchés a été immédiate : l'euro s'est renforcé face au dollar lors de la dernière séance à 1,121 contre 1,115, où il avait chuté hier dans l'hypothèse d'une remontée des taux américains.

L'or était le protagoniste à la baisse de la journée. Il a clôturé en baisse de 3,4% à son plus bas niveau depuis fin juin. L'hypothèse d'une hausse des taux d'intérêt américains diminue sa capacité de valeur refuge.

LA HAUSSE DES TAUX AMÉRICAINS EST PROCHE. GOOGLE DÉFIE L'IPHONE

Bourses asiatiques en terrain positif : Tokyo, stimulée par la baisse du yen, progresse de 0,5%, Hong Kong +0,6%. L'activité se poursuit à un rythme réduit en l'absence des tarifs chinois, qui sont fermés toute la semaine pour les vacances. Les actions américaines ont été faibles, dans le rouge pour la deuxième séance consécutive : Dow Jones industriel -0,47 %, S&P 500 -0,5 %, Nasdaq -0,21 %.

Les propos de Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond ont pesé lourdement sur les marchés américains : « Si j'avais voté lors de la dernière réunion du FOMC - a déclaré le banquier qui ne fait pas partie du comité qui vote sur les taux - j'aurais voté pour une augmentation du coût de l'argent. Les taux devraient déjà être à 1,5 % », soit un point de plus.

Selon les projections de Thomson Reuter, la saison trimestrielle qui débutera dans les prochaines semaines sera mauvaise : les bénéfices devraient reculer de 0,5 %. Pendant ce temps, Alphabet (+0,30%) a lancé hier le défi à Apple (+0,48%) : la gamme Pixel, la première série de smartphones créée sous la marque Google, a été présentée à San Francisco. Le but est de créer un système alternatif à celui d'Apple. Au cœur de la nouvelle stratégie produit se trouve l'utilisation de la voix qui activera une série de services basés sur l'intelligence artificielle.

Les stocks de pétrole se sont envolés dans la foulée de la hausse du pétrole brut. Le Brent a progressé de 0,4% à 51,1 dollars le baril, après une progression de 3,7% hier. Wti stable à 48,8 dollars. À Milan, Eni marque une augmentation de 0,6 %. L'entreprise publique mozambicaine, Enh, a annoncé avoir signé un accord avec BP et Eni pour la vente de gaz naturel liquéfié (GNL) du champ South Coral, une bonne nouvelle pour l'entreprise italienne qui est l'opérateur en charge du projet. Saipem +1,9%, Tenaris +1,5%.

MILAN +0,21%, LONDRES AU PLUS HAUT DEPUIS 20 MOIS

Journée positive pour les actions européennes, qui ont clôturé en nette hausse sur la vague de la hausse du dollar et l'envolée de la livre qui ont donné des ailes à la City. Ce matin, cependant, une ouverture à la baisse est attendue : Londres -0,7%. Le marché le plus faible hier était Milan, avec une hausse de 0,21%, devant Madrid (+0,37%).

Les nombreuses déclarations sur l'état de santé du système de crédit ont également freiné les investisseurs sur les cotations périphériques. Selon David Bergman, analyste senior chez Moody's, les prêts risqués accumulés par le secteur bancaire en Italie, en Espagne et en Irlande pèsent non seulement sur les bilans des établissements mais aussi sur le marché immobilier et sur la disponibilité du crédit. L'agence de notation a souligné qu'environ 50% des NPL dans le ventre des banques européennes, soit 527 millions d'euros, proviennent de ces trois marchés : l'Italie, l'Espagne et l'Irlande.

Paris plus tonique (+1,29%) et Francfort (+1,18%). A noter dans la liste allemande le déclin de Lufthansa (-2,4%) : Ryanair a annoncé qu'elle ouvrira 10 nouvelles routes au départ de Hambourg d'ici l'été de l'année prochaine. Le courtier américain Raymond James a abaissé sa recommandation à Underperform, avec un objectif de cours de 9 euros. Deutsche Bank se redresse (+2,2%), tandis que le prix des CDS, instruments dérivés utilisés pour se protéger du défaut, chute de 3% Dans l'attente de nouvelles sur l'amende de 14 milliards de dollars, le groupe a défini un accord avec les syndicats allemands pour licencier un millier d'employés.

 Londres a de nouveau été la Bourse la plus effervescente hier sous la pression de la baisse de la livre (à son plus bas niveau depuis 30 ans) : +1,96%, au plus haut depuis avril 2015.

DÉBUT RECORD DU BTP 50 ANS : RENDEMENT À 2,85 %

Excellent début du BTP à 50 ans. Le Trésor a encaissé des commandes pour plus de 18,5 milliards contre un rendement de moins de 3% contre un peu plus de 7 milliards et 10 milliards de demandes reçues respectivement de Madrid et de Paris pour des opérations similaires. Le taux a été fixé à 52 points de base au-dessus du BTp de mars 2047, qui à 14 heures hier cédait 2,33%. Le rendement de l'obligation à 50 ans devrait donc se situer autour de 2,85 %. 

Stimuler l'économie pour atteindre une croissance de +1% en 2017 est un "objectif ambitieux mais atteignable". Ainsi le ministre de l'Economie, Pier Carlo Padoan, a répondu aux doutes sur la Banque d'Italie. Cependant, le Fonds monétaire prévoit une hausse de 2017 % pour 0,9.

BREMBO SUPERSTAR. LES TITRES DE LA VOITURE EN POLE POSITION

Le secteur le plus performant des bourses européennes a été le secteur automobile (Stoxx +2%). En grande preuve Peugeot (+3,1%) et BMW (+3,3%) promus par Exane BNP Paribas de Nneutre à Surperformer (objectif 87 euros). Le courtier est persuadé que la maison compensera la baisse attendue pour 2017-18 grâce aux belles perspectives dans les pays émergents et à un impact plus doux après le Brexit. Daimler +2,6% et Volkswagen +1,4%. 

La progression de Fiat Chrysler a été plus modeste, en hausse de 0,6 % : les ventes du groupe en Italie en septembre ont progressé de 20,5 % en rythme annuel, avec une part de marché passant de 29 % à 28,3 %.

En grande preuve Brembo avec une augmentation de 1,6 % et marque le nouveau record historique : demain l'entreprise de Bergame prendra la place d'Italcementi dans l'indice FtseMib. 

BANQUES, ACCÉLÉRER LE BPM EN VUE DU DUEL À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Le secteur bancaire italien est toujours sous tension, en baisse de 0,1% contre une hausse de 1% de l'indice européen. Les remises du secteur d'ailleurs les incertitudes sur la vente des quatre bonnes banques né du sauvetage d'Etruria, Banca Marche, Cariferrara et Carichieti.

Hier, le conseil d'administration d'Ubi, inchangé, a réaffirmé la position de la banque face aux conditions fixées par la BCE.

Bpm a fait son apparition (+2,2%), à l'approche du rendez-vous de mi-mois pour la fusion qui devrait voir une forte participation des actionnaires. Bien que l'issue du vote reste encore incertaine en raison de l'opposition des actionnaires à la retraite, plusieurs analystes parient que la fusion pourra être approuvée. Le fiancé Banco Popolare gagne 1,5%.

Unicredit vend environ 1 %. Les analystes du Credit Suisse restent prudents sur le titre en attente du plan alors qu'ils placent Intesa (+0,1%) parmi leurs favoris car "le cœur de métier est très rentable tant au niveau de la banque que de la gestion de fortune".

Mps fait pire, en bas du FTSE Mib avec environ -1,4% malgré la prolongation jusqu'au 5 janvier de l'interdiction, qui autrement aurait expiré aujourd'hui, sur les positions courtes nettes sur le titre.

En gestion d'actifs, Banca Mediolanum (+1%) et Azimut (+1,9%) progressent. 
Generali recule de 0,25%, Unipol +2%.

LVMH EN TÊTE DES ACTIONS DE LUXE

Les valeurs du luxe progressent dans le sillage de laachat par Lvmh +0,5% de 80% de l'Allemand Remowa, fabricant historique de malles et valises en aluminium vaut 640 millions avec un multiple de 1,6 fois EV/ventes, au rabais sur les valorisations des entreprises du luxe : Ferragamo +1,6%, Tod's +2,7%, Moncler +1,9%, Yoox +2 %.

Services publics faibles : Terna -1 %, Snam -1,1 %, Atlantia -0,8 %. A noter le bond de Cairo Communications (+7,18%).

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