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Le gouvernement chouchoute le « small is beautiful » mais favorise la stagnation

Dans le contexte d'un capitalisme financier marginal et déclinant, avide de dettes, on ne s'étonnera pas de la chute des investissements privés qui, conjuguée à la petite taille des entreprises, marque la stagnation économique depuis les années 90 et que le gouvernement populiste se garde bien de s'opposer - Mais le nouveau président Que pensez-vous de la Consob ?

Le gouvernement chouchoute le « small is beautiful » mais favorise la stagnation

Le consensus politique désespérément recherché par le gouvernement populiste parmi les nombreux "petits et beaux" qui peuplent l'industrie contribue à la stagnation à long terme de l'économie italienne. L'urgence de la croissance dimensionnelle des entreprises italiennes ainsi que celle de leurs investissements privés visant à accroître la productivité des facteurs est dramatiquement absente de la cacophonie déclarative du gouvernement du peuple. Le recours au budget public pour satisfaire les nombreux « petits et beaux » par des dons faciles est le meilleur moyen de leurrer que la pauvreté est combattue. Il y a des rumeurs d'investissements publics, mais il ne reconnaît pas que les moyennes et grandes industries sont celles qui peuvent le mieux soutenir les investissements publics ou privés et créer des emplois stables. L'Italie manque malheureusement de capitalistes financiers capables de créer des moyennes et grandes industries et s'ils existent, ils sont marginaux et en déclin. La Bourse italienne en témoigne.

En 1910, Rudolf Hilferding publie le livre Dasfinanzkapital à Vienne, traduit en italien en 1976 (capital financier) et en anglais en 1981 (Capital financier). La longue période entre la première publication en allemand et les éditions dans d'autres langues est peut-être due à la mort tragique de son auteur. En effet, ce dernier, qui fut ministre des Finances dans deux gouvernements à l'époque de la République de Weimar, fut ensuite contraint de se réfugier en France après l'avènement du nazisme, mais capturé par la Gestapo il mourut à Paris dans une prison du même Gestapo en 1941. Hilferding est responsable de l'esquisse de la figure du capitaliste financier ou de celui qui, d'entrepreneur industriel individuel, passe à la forme d'une société par actions afin de diversifier les sources externes de financement, en associant les capitaux empruntés apportés par les banques aux capitaux à risques obtenus en faisant appel à l'épargne publique grâce à l'inscription dans le sac.

Dans le panorama de l'économie italienne, la figure du capitaliste financier cela a toujours été très marginal. Autant dire qu'entre 1951 et aujourd'hui, les sociétés cotées à la bourse de Milan n'ont jamais dépassé les trois cents unités ; qui en 2018 sont environ deux cent cinquante contre plus d'un millier recensés à Paris, les quelque sept cents à Francfort, à Istanbul 381, à Tel-Aviv 451 (Fese 2017). Il faut ajouter que sur la période 2000-2010 les nouvelles admissions à la cote des sociétés ont été de 170 dans le cas de l'Italie, contre 633 en France, 234 en Allemagne et 1911 au Royaume-Uni (Consob 2010, p. 30). Enfin, depuis le début de la crise financière de 2007, non seulement certaines sociétés cotées ont saisi l'opportunité, en présence de la baisse des cours boursiers, de racheter leurs actions propres, favorisant les offres publiques d'achat, mais aussi de procéder à la radiation de la société elle-même (13-15 sociétés entre 2015 et 2016).

La préférence consolidée pour la dette bancaire avec l'aversion également consolidée des capitalistes financiers italiens à recourir au capital-risque pour financer leurs investissements, c'est un fait bien connu qui perdure depuis le début des années 1951. Donato Menichella en était bien conscient, qui en 1951 exprima à un représentant du gouvernement en place son refus de doubler les obligations ICIPU émises en faveur d'Edison. Menichella a argumenté : "Parce qu'Edison ne veut pas faire d'augmentation de capital (...) Les dirigeants d'Edison devraient réfléchir à trouver les moyens de placer l'augmentation de capital et non nous demander de les soulager de l'embarras dans lequel ils sont mis. Il est vraiment grave que le plus grand groupe italien n'ait demandé qu'un peu d'argent à ses actionnaires, n'ait pas obtenu un sou de financement de l'étranger et que toute sa politique financière ait consisté à s'endetter en interne avec des obligations et envers l'État avec des prêts Erp » ( Menichella, Documents et discours, 349, pp.350-XNUMX). Depuis, les choses n'ont pas beaucoup changé, de même que l'inaction du capitaliste financier, d'ailleurs combattu par le populisme, par les chantres politiques du "small is beautiful" et confondus dans l'ensemble indistinct des "pouvoirs en place". Mais avec la seule dette bancaire, même les « petits et beaux » ne grossissent pas en même temps qu'ils s'exposent à tomber en cas de turbulences financières.

Dans le contexte d'un capitalisme financier aussi marginal et en déclin, avide de dettes, il ne faut pas s'étonner chute des investissements privés qui, depuis les années XNUMX, ont marqué la stagnation de l'économie italienne

A l'occasion de la nomination du nouveau président de la Consob, il conviendrait de lui demander d'informer le Parlement des raisons pour lesquelles les capitalistes de la finance sont comme le phénix: qu'il y en a, tout le monde le dit, où ils sont on ne sait pas. Et si le gouvernement du peuple en a la responsabilité.

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