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Les prêts bancaires aux entreprises sont en baisse mais est-ce vraiment la faute des PNP ?

Selon l'ancien PDG de Banca Ifis, la chute de 271 milliards des prêts bancaires aux entreprises en 7 ans ne peut s'expliquer simplement par la montagne des prêts non performants : quelque chose s'est cassé entre les banques et les entreprises

On peut regarder le crédit déprécié expliquer Baisse de 271 milliards en 7 ans des crédits bancaires aux entreprises?

On sait que les crédits bancaires aux entreprises (sociétés financières plus ménages industriels) se sont effondrés du maximum de novembre 2011 à la dernière enquête de la Banque d'Italie, mars 2019, passant de 1.016 745 à 271 milliards d'euros. Nous avons perdu 7 milliards en un peu plus de 35 ans, soit 27 milliards par an. Une baisse globale de près de XNUMX %.

On se demande s'il est possible que la baisse soit le résultat du "passage" du crédit en direct, "performer", crédit déprécié.

L'hypothèse est suggestive mais voyons les chiffres. De fin 2011 à fin 2018, le total des prêts douteux (ménages, entreprises, autres, brut des ajustements) il a peu bougé, passant de 194 milliards à 182 milliards; parmi ceux-ci, 107 milliards étaient des créances douteuses brutes fin 2011, qui sont passées à 99 milliards fin 2018. Cependant, une analyse détaillée montre qu'à fin 2015 le total des créances douteuses brutes avait atteint 341 milliards et les prêts non performants bruts ont atteint à eux seuls 201 milliards. Donc entre fin 2011 et fin 2018 les valeurs ont beaucoup augmenté puis ont chuté tout aussi rapidement surtout en raison de transferts vers des entités qui ne sont pas des banques et donc non incluses dans les statistiques : un déplacement qui a résolu le problème des prêts non performants dans les bilans des banques, certainement pas aussi le problème du montant des crédits non performants existent encore en dehors des bilans, dont il faudra de nombreuses décennies pour être démantelées.

Un rôle extrêmement important dans cette réduction des prêts non performants est joué par le programme GACS (Garantie de titrisation des prêts non performants) promu par le gouvernement italien, qui a contribué, depuis la fin de 2016 mais surtout en 2018, à supprimer plus de 60 milliards de prêts improductifs bruts des bilans des banques, principalement des prêts immobiliers. Ces crédits se sont retrouvés dans des véhicules de titrisation. Ils devront être collectés dans les délais prévus pour éviter que le fardeau des retards ou des recouvrements manqués ne pèse sur la dette publique italienne.

Revenons aux statistiques sur les prêts bancaires aux entreprises. En plus des prêts « sains », ils prennent déjà en compte le crédit qui s'est détérioré, brut des ajustements.

Et donc pour ce seul fait, la réponse est que non, la montagne de NPL que les banques italiennes ont accumulées et gèrent et vendent ou radient ne peut pas être blâmée, mais avec des résultats très intéressants.

Si l'on tient compte du fait que les prêts sont bruts des prêts non performants, il y a effectivement un effet. Elle survient lorsque la banque qui a déboursé le crédit, qu'il soit en souffrance ou non, le transfère à un opérateur non bancaire, fonds d'investissement spécialisé ou véhicule de titrisation, par exemple dans le cadre d'un programme GACS comme nous l'avons vu à quelques reprises. il y a des lignes. Soit il le réinitialise après avoir épuisé l'action de recouvrement, dans le cas de créances en souffrance. Le phénomène, en ce qui concerne les prêts non performants, est devenu important dans les années à partir de 2016 : surtout, les banques ont vendu bien plus de 100 milliards de prêts bruts (environ la moitié grâce au GACS) dont une partie est destinée aux entreprises. On peut donc affirmer que, au moins en partie, la réduction des crédits aux entreprises est le résultat de la détérioration intervenue à la suite de la crise, qui a conduit les banques à vendre ces crédits sur le marché, souvent avec une forte décote par rapport à leur valeur nominale. Les pertes se sont répercutées dans le temps sur le compte de résultat des banques qui ont cédé, tandis que les cessions ont réduit le montant brut de ces prêts.

Il me semble que ce phénomène n'explique pas la contraction du crédit bancaire aux entreprises et cela pour deux raisons simultanées.

  1. La première est dans les chiffres : le montant brut des prêts non performants a diminué entre fin 2011 et fin 2018 d'un montant sans importance par rapport à l'ampleur du phénomène, et la baisse concerne tous les prêts, donc aussi ceux envers les ménages et d'autres établissements.
  2. Le second réside dans le fonctionnement des banques.

Pour une banque, l'enregistrement des pertes de crédit fait partie intégrante de l'activité. Les prêts aux entreprises sont des affaires; l'un des coûts de cette entreprise est les pertes sur créances. Ces pertes doivent être anticipées, considérées comme faisant partie intégrante de l'entreprise, suivies et gérées au mieux.

Ensuite il est vrai que lorsque l'économie du pays va mal, le système bancaire peut jouer le rôle d'amortisseur et enregistrer une dégradation de la situation globale de sa qualité de crédit (et cela s'est produit entre 2011 et 2018) ; mais cela ne peut pas justifier les montants dont nous discutons.

Passé le délai nécessaire au recouvrement, qui peut également se faire par une vente et à n'importe quel prix, les banques ont le devoir d'annuler l'exposition, et cela est toujours vrai. C'était vrai en 2011, c'est vrai en 2019.

Le seul effet résiduel concerne donc la plus grande attention que les banques accordent aujourd'hui à l'annulation ou au transfert de prêts, par rapport à il y a 7 ans, également en raison de la pression exercée par le régulateur. Combien vaut cet effet ? Difficile d'estimer mais le sentiment est que l'on peut rester de l'ordre de grandeur des dizaines de milliards d'euros. Ce n'est pas rien mais l'explication de la baisse de 271 milliards en 7 ans des crédits bancaires aux entreprises ne semble pas être là.

Il est certes vrai cependant que quelque chose s'est rompu dans la relation banque-entreprise et que la banque, craignant de perdre sur les crédits individuels accordés aux entreprises, a simplement donné moins et avec une attention croissante.

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